Elles sont Françaises et vivent en Espagne. Investies dans la vie associative, sportive, culturelle, diplomatique ou entrepreneuriale, elles représentent la facette la plus active de l'expatriation et font la nique à une image de la conjointe accompagnante, encore trop souvent collées aux femmes françaises de l'étranger. Qu'elles aient suivi ou qu'ils l'aient suivie -qu'elles soient seules ou accompagnées- voici les portraits de 16 femmes épatantes, inspirantes et inspirées, qui font bouger les lignes et participent à l'évolution d'une société toujours plus sensible à la question de l'égalité de genre.
Samantha Cazebonne. La députée de la 5e circonscription de l'étranger (Espagne, Portugal, Monaco, Andorre), ex proviseure du Lycée français de Palma de Majorque, est peut être moins souvent dans la péninsule depuis qu'elle représente les Français d'Espagne à l'Assemblée. Elle n'en garde pas moins des liens forts avec le pays, et est régulièrement en déplacement sur le territoire. En charge du Rapport enseignement français à l'étranger, dévoilé en début d'année, elle déclarait dans nos pages, en février 2018 : "Je pense que mon investissement sur des sujets comme l'enseignement français à l'étranger, la qualité de l'alimentation et ses impacts écologiques, la condition animale ainsi que les questions de société, peut apporter une valeur ajoutée au travail de la majorité"
Anne Louyot. La Directrice Générale de l'Institut francais d'Espagne, Conseillère de Coopération et d’Action Culturelle (COCAC) de l'Ambassade de France en Espagne, a derrière elle un beau parcours au sein de la diplomatie culturelle. Notamment responsable de l'Année de la France au Brésil (2009) et de l'Année France-Colombie 2017, elle est arrivé en Espagne début 2018. "Notre métier, ce n'est pas d'arriver avec une formule toute faite : c'est de négocier, échanger et trouver des solutions conjointes", avance-t-elle.
Maria Luisa de Contes. Cette Andalouse de naissance au parcours pas comme les autres, dans un univers particulièrement masculin, celui de l'automobile, a fait le choix de la nationalité française. Décorée de la Légion d'Honneur, elle a aussi été nommée cette année parmi les 25 femmes les plus influentes d'Espagne. Présidente et fondatrice de l'association Mujeres Avenir, Directrice de la Responsabilité Sociale et Corporative (RSC) du Groupe Renault Espagne et directrice de la Fondation Renault pour l'Inclusion et la Mobilité Durable (FRIMS selon ses initiales espagnoles) depuis janvier 2018, elle a pris à bras le corps une mission qui fait partie de l'ADN de la marque Renault, et qui correspond en outre à son caractère au quotidien : contribuer à un monde meilleur.
Geraldine Filippi. Directrice pour l'Espagne et le Portugal de Business France, l'organisme en charge de promouvoir les investissements vers la France et les exportations tricolores vers la péninsule Ibérique, Géraldine Filippi a sa mission chevillée dans l'âme. Fervente défenderesse de l'attractivité de la France et du dynamisme de nos entreprises, elle a, en Espagne, du pain sur la planche, avec une relation bilatérale intense dans le domaine économique. "Tant en termes de débouchés pour nos entreprises que concernant les projets d'implantation vers la France, il y a peu de régions au monde qui soient en mesure d'apporter autant de volume, de façon aussi constante", estime-t-elle.
Gabrielle Ruiz. Elle a pris la présidence de Madrid Accueil en mai 2018, avec la ferme intention de professionaliser l'association et de participer à un mouvement assurant une veritable valorisation du travail de ses bénévoles. "Présider l'accueil, c'est comme manager une petite startup", estime-t-elle. Et d'ajouter : "Il vaut mieux un bon bénévolat qu'un mauvais job mal payé".
A découvrir aussi, une autre présidente d'accueil : Brigitte Dellinger, responsable de Barcelone Accueil.
Stephanie Toulemonde. Elle co-anime à Barcelone l'association She Oak, qui accompagne les femmes rencontrant des problèmes de fertilité. "J’avais 29 ans à l’époque, ça a été un coup de massue, je l’ai très mal vécu", se rappele-t-elle à propos de ses propres difficultés et de l'importance de partager sur la question. Aujourd'hui elle échange, aide et écoute celles qui en ont besoin.
Eloïse Pinon-Larraz. Elle est altiste au sein de l’Orchestre du Palau de la Musica. Premier prix du Conservatoire de musique de Paris, c’est en 2002 qu’elle a posé ses valises à Valence pour ne plus en repartir. Elle aime transmettre à travers la musique, cette passion qui l’anime et communier avec le public : "La musique est là pour nous inspirer, nous unir. Elle nous aide à nous connecter avec nos émotions et à nous rendre plus humains. En groupe c'est une très belle expérience de partage", exprime-t-elle.
Emmanuelle Malibert. Elle a ouvert son restaurant Atmosphère il y a une dizaine d’année au sein même de l’Institut français de Valence et propose une cuisine savoureuse internationale… avec toujours une touche française. Son établissement est une référence française à Valence. "Je n’ai pas voulu me restreindre à une cuisine française, qui me plaît, mais qui est forcément limitée. Etant donné qu’à Valencia nous avons des riz et des plats excellents, je me suis dit qu’il fallait faire un peu de tout et je m’arrange toujours pour qu’il y ait un plat français à la carte", précise-t-elle avec un sourire communicatif et une joie de vivre qui la caractérise.
Teresa Esteban. Lauréate des Trophées des Français d'Europe 2019 dans la catégorie "Social et solidaire", cette ancienne éducatrice spécialisée franco-espagnole est arrivée à Madrid il y a treize ans avec sa famille, au sein de laquelle grandissait une petite fille gravement malade. Elena aurait eu 17 ans aujourd’hui si elle n’était pas atteinte de cette maladie unique au monde et dont on ignore encore le remède voire l’existence. Du drame est né la vertu, et de la vertu une association : "Lo vives mejor", "En arrivant j'ai fait deux constats : il y a un manque d'information au niveau des institutions françaises concernant le handicap, et il n'existe pas de service à l'Ambassade ou au Consulat pour aider les familles dans leurs démarches, il faut tout faire soi-même", souligne-t-elle.
Paule Celma. Présidente de la CCI française de Barcelone depuis juillet 2018, c'est la première femme à prendre ces fonctions au sein de l'institution. Née en Algérie, elle a réalisé tout son parcours universitaire en France et toute sa carrière dans la ville catalane. Elle a toujours œuvré dans le secteur industriel et chimique, en se spécialisant dans l’architecture et le zinc. Elle est actuellement responsable d’une zone géographique, dont l’Espagne, à VM Building Solutions, une entreprise de la multinationale Fedrus.
Anne Derenne. Habitant Madrid depuis 2009, Anne Derenne est une étoile qui monte dans le monde de l’illustration. Dessinatrice de presse et d’albums pour enfants, ces illustrations imaginatives et colorées font passer des messages poignants. "Le fait d'être une femme dans un monde où ces dernières sont peu représentées (il y a encore moins de femmes dans le dessin de presse que dans l'armée !) me permet d'être visible. Cela me permet de parler de mes illustrations, et de continuer à dessiner sur les sujets qui me tiennent à cœur, comme l'écologie et les droits de l’Homme", dit-elle.
Nathalie Cureau. Après plusieurs années d'expatriation dans une floppée de pays dont l'Irlande et les Etats-Unis, c'est aux îles Canaries que Nathalie Cureau a décidé de poser ses valises. Fondatrice du Cub Francophone et présidente de l'Alliance Française de Las Palmas, cette entrepreneure au long cours défend la francophonie et s'attèle à attirer les Français désireux d'investir dans l'archipel, en les accompagnant dans leurs démarches. "Après trois ans aux Canaries on a fait un constat, c'est qu'il n'y avait rien qui n'était fait pour les Français qui viennent s'expatrier", explique-t-elle.
Laura Clergue. En 2016, Laura Clergue fait un pari audacieux : quitter son travail d’ingénieur et la France pour se consacrer pleinement à sa carrière professionnelle de padel, ce sport dérivé du tennis. Championne de France et classée dans le top 50 mondial, la compétitrice a réussi son pari. "C’est à Madrid que tout se passe" s'exclame-t-elle à propos de son sport. "J’ai été un peu le cobaye, et maintenant, de plus en plus de Belges, d’Allemandes, etc, font le même pari que moi", révèle-t-elle à propos de son expatriation.
Katy Segal. Elle a créé sa propre marque de sacs à main, #LesCréatrices, lors de son expatriation au Brésil. A son arrivée à Madrid, elle poursuit le développement de la marque, dans un esprit nomade et solidaire, en inscrivant la force commerciale de son concept, au sein de la communauté expatriée. "J’adore la vie d’expatriée parce-qu’il n’y pas vraiment de routine et cela permet de rencontrer énormément de gens. Par contre, il faut constamment reconstruire sa vie", relève-t-elle.
Morgane Delloye Coiteux. Consultante en stratégies digitales, blogueuse culinaire reconnue et ex-parisienne trendy, Morgane Delloye Coiteux est une pile électrique passionnée qui ne fait rien à moitié ! A Madrid, elle s’est lancée depuis un an un nouveau défi gonflé : chatouiller nos palais avec ses brioches dorées. "Quand je suis arrivée ici, j’ai cherché du bon pain. Et j’ai fait un constat : ça n’existe pas", ironise-t-elle.
Anne Fornier. C’est en novembre 2018 qu’Anne Fornier, Française installée à Barcelone, crée VOLCANO ACTIVE FOUNDATION. Cette fondation unique au monde met en place des systèmes de diminution des risques volcaniques et une amélioration des conditions de vies en terres volcaniques. VOLCANO ACTIVE FOUNDATION est la seule fondation au monde à agir pour les préventions et diminutions des risques volcaniques et améliorer les conditions de vie en terres volcaniques.