En reprenant les rênes de l’édition valencienne en 2016, je savais pertinemment qu’un jour ou l’autre, je devrais rédiger cet ultime article. J’en avais dessiné les contours mentalement et je savais ce que je voulais écrire.
Mais bizarrement, depuis l’annonce de mon départ à la fin du mois d’août, je restais face à une page blanche… Cette impitoyable et cruelle page blanche qui terrorise tous les auteurs, n’avait de cesse de me narguer, moi, la volubile rédactrice. Est-ce par tristesse d’arrêter quelque chose qui me passionne et qui accapare presque toutes mes pensées ? Est-ce le flot de souvenirs liés à cette expérience exceptionnelle qui remonte ? Est-ce la peur ultime de décevoir sur cette dernière production ? Je pense que c’est un joli mélange de tous ces sentiments.
Comment résumer trois années à travailler en tant que responsable d’édition pour Lepetitjournal.com Valence ? Je dirais simplement que mon expatriation n’aurait sûrement pas été la même sans cette aventure. Plonger au cœur de la culture valencienne, rencontrer des personnalités de talent, participer à tant d’événements, peu en ont la chance.
Des souvenirs plein la tête
De ces trois années, je garde bien évidemment des souvenirs impérissables, des moments qui crépitent dans mon cœur tels les pétards d’une mascletà qui explosent en rythme un jour de Fallas. Et les Fallas justement, si vous saviez comme j’ai pris plaisir à les vivre, à les raconter, à faire en sorte de les décrypter pour vous expliquer l’attachement des Valenciens à ces fêtes extraordinaires. Car mon but a toujours été de vous transmettre mon amour pour la culture valencienne. Ainsi, la Crida, les mocadoras, les clóchinas, le riz, les nèfles du Japon de Callosa d’En Sarrià et les truffes n’ont plus de secrets pour moi. Je suis même devenue Fallera le temps d'une journée !
Et puis il y a eu toutes ces rencontres inoubliables qui resteront à jamais gravées dans ma mémoire. Ces Français exceptionnels qui développent de merveilleux projets comme Stéphanie, Emmanuelle, Eloïse ou Xavier et José-Luis, tous les deux lauréats des Trophées des Français d’Europe que j’avais accompagné à Madrid en février dernier. Ces Valenciens amoureux de leur région comme Pablo Noguera et Vicent Marco. Ces personnalités du monde politique comme Joan Ribó, Pere Fuset et Sandra Gomez mais également Samantha Cazebonne et François Ralle Andreoli, les deux candidats arrivés au second tour des élections législatives de la cinquième circonscription des Français de l'étranger. Sans oublier Quique Dacosta, le chef espagnol triple étoilé Michelin.
Une véritable passion
Ce sont des centaines d’articles que j’ai écrit jusqu’à parfois très tard le soir ou très tôt le matin. Des événements auxquels j’ai assisté enceinte jusqu’aux yeux. Car oui, peu de personnes le savent mais j'ai trouvé le temps entre deux articles et trois rendez-vous d’avoir une seconde fille en juin 2018. J’ai même suivi les Fallas de 2017 avec une vésicule biliaire sur le point d’exploser ! Véridique.
Ecrire peut sembler bien simple. Ecrire de façon intelligible et accessible au plus grand nombre est un réel exercice. Ecrire avec régularité est déjà bien plus compliqué. Ecrire en vérifiant, encore et toujours, ses informations, ses sources, ses propos n’est pas chose aisée. Ecrire avec passion, écrire par amour de la région et des autres dans une quasi-totale abnégation, tel a été mon quotidien pendant ces trois années.
J’ai fait du mieux que j’ai pu, j’ai fait avec les moyens du bord, avec mes contraintes personnelles et je vous présente toutes mes excuses si je n’ai pas été à la hauteur à certains moments, si j’ai raté certaines informations ou si je n’ai pas pu écrire sur ce qui vous tenait à cœur. Si vous saviez le nombre d’articles que je laisse ainsi inachevés et que j’aurais tant aimé publier. Mais voilà, mon aventure Lepetitjournal Valence prend fin aujourd’hui.
Je sais que les personnes qui me connaissent dans ma vie privée savent pertinemment qu’au moment où j’écris ces lignes, je pleure déjà à chaudes larmes. Et ils ont bien évidemment raison.
Mes remerciements
Pour terminer ce dernier article, permettez-moi de passer aux remerciements.
Tout d’abord, je souhaitais vous remercier vous tous chers lecteurs qui m’avez suivi dans cette formidable aventure depuis trois ans ou plus récemment. Merci pour votre fidélité et pour tous vos likes, vos partages, vos réactions, vos commentaires et même vos messages les plus impolis !
Un immense merci à ma mère, ma famille et mes amis de France, d’Espagne ou d’ailleurs, qui m’ont encouragé et soutenu.
Tous mes remerciements à tous les rédacteurs, pigistes, assistantes et stagiaires qui m’ont épaulé : Charlotte, Manuella, Syrielle, Isabelle, Marie, Eva, Marjorie, Aude, Guillaume, Florence, Mathilde et Virginie.
Je ne peux évidemment pas continuer cette liste sans évoquer Damien, Erwann, Adrien, Justine et Marie-Pierre, l’équipe parisienne du siège qui fait un travail exceptionnel et tous les autres responsables et correspondants des 64 éditions Lepetitjournal.com avec lesquels j’ai tissé des liens.
Un salut et un remerciement tout particulier à mon collègue Vincent Garnier, le directeur des éditions de Madrid et Barcelone avec qui j’ai pris beaucoup de plaisir à apprendre et à échanger. Vincent est un très grand professionnel qui connaît son domaine de compétence sur le bout des doigts mais c’est surtout une personne avec de très belles valeurs, chose bien trop rare dans ce milieu.
Un immense merci également à Hervé Heyraud, le fondateur et président du site Lepetitjournal.com qui m’a fait confiance et m’a permis de rejoindre son entreprise.
Et enfin, le dernier mais pas le moins important de tous, mon cher et tendre mari Francisco que j’ai embarqué dans cette joyeuse épopée et qui a fait preuve d’une patience exceptionnelle à mon égard doublé d’un soutien inconditionnel et sans faille. Vous imaginez vivre avec une personne qui lance « j’ai une idée d’article » dès 6h30 le matin en sortant de la douche ? Eh bien mon époux a dû entendre cette phrase au moins deux à trois fois par jour pendant trois ans. Il était capable d’attendre patiemment que je termine d’incrémenter un article pour aller se coucher et vérifier toutes les lignes de code HTML lorsqu’il y avait une erreur. Un ange.
Et la suite ?
Que va devenir l’édition valencienne à la suite de mon départ ? C’est la question que toutes les personnes que j’ai croisé ces derniers jours m’ont posée. Rassurez-vous : Lepetitjournal.com/Valence existe depuis 2008. Vous continuerez bien évidemment à recevoir une newsletter quotidienne et à découvrir nos articles avec des contenus anciens ou nouveaux que j’ai rédigé et programmé avant mon départ ainsi que des articles sur l'actualité nationale et internationale.
Depuis sa création, plusieurs responsables et correspondants se sont succédé à Valencia et je ne doute pas que quelqu’un souhaite aujourd'hui rejoindre cette formidable aventure pour transmettre son amour pour la culture valencienne et la communauté francophone.
Peut-être d’ailleurs est-ce l’un ou l’une d’entre vous qui me lisait en ce moment. Alors, chiche de devenir à votre tour correspondant pour Valencia ?