José-Luis Drevet est le lauréat 2019 du Trophée Entrepreneur des Trophées des Français d’Europe. Obstiné, persévérant et doté d’un sens commercial affûté, il a su redonner une deuxième vie à une entreprise de tannerie valencienne sur le déclin qui aujourd’hui affiche un chiffre d’affaire de 12 millions d’euros et fait travailler soixante-dix familles de la région.
« C’est fou ! Je ne suis pas habitué à autant d’éloges ! » Apprenant qu’il avait remporté le Trophée entrepreneur des Français d’Europe, José-Luis ne cache pas son émotion. Et pourtant, c’est bien son long parcours entrepreneurial qui est salué avec ce Trophée. Un parcours singulier puisque c’est le travail du cuir qui le motive depuis tant d’années.
De Grenoble à Manises, la passion de la tannerie
José-Luis est espagnol par sa maman qui est arrivée en France à l’âge de quatorze ans, mais il est né et a grandi dans la région grenobloise. Adolescent, il découvre les métiers de la tannerie dans un lycée professionnel. Après un brevet de technicien dans les matériaux souples option chaussures, puis un BTS Technique commerciale, il commence par travailler pour une société ardéchoise dont tous les fournisseurs sont espagnols.
Rapidement, il traverse les Pyrénées et se fait embaucher à 22 ans par une entreprise espagnole, d’abord comme opérateur puis en tant que Responsable commercial. « Là, nous avons commencé à exporter beaucoup sur le marché français, puis quasiment dans le monde entier ». Cette expérience va développer son goût de l’entreprenariat et il créé sa première société en 2004. « J’étais agent commercial et je représentais des tanneries espagnoles sur le marché français essentiellement. »
Softpiel, la renaissance d’une entreprise
Trois ans plus tard, il créé une deuxième société, Dreishoes, avec un collaborateur chinois qui propose d’importer des chaussures en produit fini depuis l’Asie. « Nous importions plus de 450.000 paires de chaussures. Je continuais en parallèle mon activité d’agent commercial. Je travaillais avec une tannerie espagnole à Caudete que je savais en difficulté financière. Cette société m’a ainsi demandé il y a huit ans de devenir propriétaire de cette tannerie avec eux. Ce que j’ai accepté une fois les parts de ma première société revendue à mes partenaires chinois. »
Aujourd’hui actionnaire principal de cette tannerie qui emploie 70 salariés, José-Luis exporte dans dix pays et fabrique cinq à six millions de pieds carrés par an avec un chiffre d’affaire de onze à treize millions d’euros.
Une implication dans la vie locale de la ville de son enfance
Expatrié en Espagne, dans la région valencienne depuis 1997, il n’en oublie pas pour autant la ville de son enfance, Vinay, en étant le sponsor des clubs de football et de rugby dans lesquels il jouait pendant son adolescence. « Avec le Lycée français de Valence et le Rugby Club Valencia, j’organise un tournoi chaque année et j’amène trois ou quatre équipes de Valence pour participer à ce tournoi. »
Marié avec une espagnole, père de deux enfants de 10 et 7 ans, scolarisés au Lycée français de Valence, il fait partie de ces français expatriés qui ont totalement réussi leur intégration mais qui gardent un lien avec leurs origines. Ses racines hexagonales, sa culture française, il la revendique : « Je me sens français à 200% ! D’ailleurs, je veux que mes enfants aient la culture française. C'est très important pour moi.»