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Eleonore Tramus : « L’Italie est un marché fondamental pour Air France »

En Italie, marché stratégique pour Air France, la compagnie aérienne française tend à se renforcer avec la récente réouverture d’une nouvelle liaison cette année. Rencontre avec Eléonore Tramus, directrice générale d’Air France pour la zone East Mediterranean, et expatriée à Rome depuis deux ans.

Eleonore Tramus Air FranceEleonore Tramus Air France
Eléonore Tramus, directrice générale d’Air France pour la zone East Mediterranean
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 16 juillet 2024, mis à jour le 19 juillet 2024

Expatriée à Rome depuis deux ans, quel est le parcours qui vous a conduit à la direction générale d’Air France-Klm pour la zone East Mediterranean ?

Mon parcours n’est pas tout à fait linéaire. Diplômée d’une école d’ingénieur, j’ai débuté ma carrière chez Snecma (aujourd’hui Safran Aircraft Engines). Je travaillais alors sur des projets de développement sur les moteurs d’avions. Je suis rentrée chez Air France en 2010 par la maintenance, toujours pour travailler sur des projets engineering puis du business développement pour les moteurs des avions.
J’ai en quelque sorte changé de voie en commençant à travailler dans la partie Airlines d’Air France, en tant que responsable du réseau Asie, Moyen-Orient, Pays du Golfe et Inde. Cela consiste notamment à déterminer les destinations, les fréquences et les types d’avions afin d’optimiser au maximum le réseau.
Puis après un poste de directrice commerciale en charge des contrats avec les agences globales (loisirs et business) qui redistribuent Air France-Klm, on m’a proposé ce poste de directrice générale à Rome sur toute la zone Est Méditerranée.

Il s’agit de ma première expatriation, dans un pays qui m’a toujours attiré pour lequel j’ai toujours eu une passion, et dans une zone riche et variée dès lors qu’elle comprend sept pays (Italie, Malte, Albanie, Grèce, Chypre, Turquie et Israël).
Air France-Klm y dessert plus de 20 aéroports, avec plus de 4.100 fréquences hebdomadaires vers nos hubs de Paris CDG et Amsterdam Schipol (chiffres basés sur le planning de l’été 2024),  et nous comptons plus de 200 collaborateurs dans la région.  
 

Plus spécifiquement, que représente le marché italien pour Air France ? S’agit-il d’un marché en croissance ces dernières années, notamment depuis la reprise après la pandémie ?

L’Italie est un marché fondamental pour Air France. En 2023, il s’agissait du premier marché européen en termes de revenu, après le marché domestique (la France). Sur les six premiers mois 2024, l’Italie se positionne dans le top 3 en Europe.
Comparé à d’autres pays européens, l’Italie est un pays qui a retrouvé une dynamique très rapidement après le Covid. On sans doute expliquer ce dynamisme par les nombreux échanges entre la France et l’Italie, tant au niveau du tourisme que commerciaux.
Plus de 820.000 passagers ont voyagé avec nous sur ces six premiers mois de l’année et cela nous rend fiers.
 

Comment se traduit la présence d’Air France en Italie ?

L’Italie confirme sa position de marché stratégique avec plus de 14 aéroports desservis par Air France, pour 2.000 vols par semaine à l’été 2024. Milan (Malpensa et Linate), Turin, Bologne, Venise, Vérone, Rome, Florence, Naples, Bari, Cagliari et Olbia, Catane et Palerme… On couvre l’ensemble du nord du pays, le sud mais aussi la Sardaigne et la Sicile.
Air France représente également un réseau global pour ses clients grâce à la connexion via Paris-CDG qui offre plus de 200 destinations (300 si l’on combine Air France-Klm, via Amsterdam) : la moitié des passagers qui voyagent sur nos vols sont des clients de connexion.

Nous jouissons également d’une place importante en termes de réputation sur le marché italien.

Quelque 600.000 personnes qui vivent en Italie sont membres de notre programme Flying Blue.
Et d’après une étude que nous avons menée, Air France figure en tête des compagnie aériennes étrangères pour les Italiens.
 

Quelles sont les liaisons les plus populaires pour les passagers italiens avec Air France-Klm ?

Les destinations phares sont les vols vers l’Amérique, et notamment les Etats-Unis (New York, Los Angeles, Boston…), en Amérique Centrale et Amérique du Sud avec Bogota, Lima, Sao Paulo, La Havane étant également une destination très demandée.


En avril dernier, Air France a rétabli, après 9 ans d’absence, le vol Paris-Vérone. Quels sont vos projets futurs pour renforcer davantage votre présence en Italie ?

Nous avons réouvert Vérone - à raison de trois vols par semaine - car nous avons écouté la demande des clients Affaires et Loisirs. La région compte en effet un important tissu industriel de PME-PMI, le lac de Garde, les Dolomites. L’impact local a immédiatement été très fort et les retours très positifs.
Notre objectif était de nous renforcer sur la partie Nord-est de l’Italie. Pour le moment nous n’avons pas de développement à annoncer, mais nous surveillons au quotidien la demande de nos clients en fonction de nos possibilités en termes de flotte.
 

La suspension de liaison ferroviaire entre la France et l’Italie, due à l’éboulement survenu en août 2023, a-t-elle eu une répercussion sur les vols entre la France et l’Italie, et notamment sur les liaisons Paris-Turin ou Paris-Milan ?

Logiquement, la demande a effectivement augmenté. Or, nous offrions déjà 550 fréquences sur Milan-Linate, Milan-Malpensa et Turin chaque semaine, permettant de couvrir suffisamment un large besoin.


La reprise d’ITA-Airways par Lufhtansa vient d’être approuvée par la Commission européenne, permettant au groupe allemand de se renforcer sur le marché italien. Comment Air France-Klm entend affronter la concurrence ?

Il est encore trop tôt pour en parler, mais le marché italien reste pour fondamental pour Air France et nous continuerons toujours de surveiller et d’adapter l’offre en conséquence pour répondre aux besoins.

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