Les Trésors des Pharaons à Rome, aux Ecuries du Quirinal
Le projet culturel majeur amène dans la capitale une sélection de 130 chefs-d'œuvre de l'art égyptien antique, provenant du Musée égyptien du Caire et du Musée de Louxor, dont beaucoup sont exposés hors de leur pays pour la première fois.


L'exposition « Trésors des Pharaons » propose un voyage au cœur de la civilisation égyptienne, à travers ses expressions les plus sublimes et les plus intimes : le pouvoir, la foi et la vie quotidienne. Elle s'ouvre sur la splendeur de l'or, matière divine et symbole d'éternité. Le sarcophage doré de la reine Ahhotep II, le Collier des Mouches d'Or, ancienne décoration militaire récompensant la bravoure au combat, et le collier de Psousennès Ier introduisent le visiteur dans l'univers de l'élite égyptienne, où l'ornementation était un langage politique et le reflet d'une théologie du pouvoir. Les objets funéraires de Psousennès Ier, découverts à Tanis en 1940, sont rassemblés autour de pièces d'un raffinement extraordinaire : amulettes, coupes et bijoux qui, après trois mille ans, conservent intacts leur éclat.
« Cette exposition raconte l’histoire non seulement des pharaons, mais aussi de ceux qui les entouraient », explique le commissaire d’exposition Tarek El Awady.
Chaque objet est une voix qui nous parle de vie, de foi et d’immortalité. C’est un dialogue entre passé et présent, entre l’Égypte et l’Italie, qui se poursuit depuis trois mille ans.
De la magnificence royale, nous pénétrons dans l'univers du rituel et du passage, où la mort est perçue comme une transformation. Le sarcophage monumental de Touya, mère de la reine Tiyi, domine une section dédiée aux pratiques funéraires et à la croyance en la renaissance. Autour de lui, des statuettes ouchebtis, des vases canopes et un papyrus du Livre des Morts révèlent la précision quasi scientifique avec laquelle les Égyptiens préparaient leur voyage vers l'au-delà : un ensemble de formules, d'images et d'outils pour traverser le monde invisible et renaître dans la lumière de Râ.
Le voyage s'ouvre alors sur le visage humain de la royauté. Les tombeaux des nobles et des dignitaires, tel celui de Sennefer, dévoilent le quotidien du pouvoir, le dévouement et le sens du devoir de ceux qui servaient le pharaon comme garants de l'ordre cosmique. En dialogue avec ces figures, le fauteuil d'or de Sitamun, fille d'Amenhotep III, révèle une intimité surprenante : objet domestique, utilisé de son vivant puis déposé en offrande dans le tombeau de ses grands-parents, témoignage rare d'affection et de continuité familiale.

La « Cité d'Or » d'Amenhotep III
L'une des sections les plus attendues est consacrée à la « Cité d'Or » d'Amenhotep III, découverte en 2021 par Zahi Hawass. Les outils, sceaux et amulettes de ce site exceptionnel révèlent la voix des artisans et ouvriers qui ont bâti la grandeur des pharaons. Là, parmi les ateliers et les habitations, la civilisation égyptienne apparaît sous son jour le plus humain et productif, capable d'allier ingéniosité technique et ferveur religieuse dans chaque geste.
L'exposition culmine dans le mystère de la royauté divine. Les statues et reliefs qui concluent le parcours comptent parmi les plus belles expressions de l'art pharaonique : Hatchepsout agenouillée en offrande, le dyade de Thoutmôsis III avec Amon, la Triade de Mykérinos et le splendide masque d'or d'Amenemope, où le visage du roi, lisse et parfait, devient l'icône d'un corps désormais divin. En guise de conclusion, la Table d'Isiaque – exceptionnellement prêtée par le Musée égyptien de Turin – renoue le lien symbolique qui unit Alexandrie à Rome, témoignant de l'antique lien spirituel et culturel entre les deux mondes.
Comme le rappelle Zahi Hawass, « le plus grand monument jamais construit par l'Égypte n'était ni une pyramide ni un temple, mais l'idée même d'éternité ». C'est cette idée, plus forte que la pierre et l'or, qui imprègne chaque salle de l'exposition.
Informations pratiquesFini le3mai
Jusqu'au 3 mai à 20:00
Adresse
via XXIV Maggio, 16
RM
rome






