« La réalité qui devient vision » : une rétrospective consacrée à Antonio Scordia
Le Casino dei Principi, dans le parc de la Villa Torlonia, accueille une exposition dédiée à Antonio Scordia, artiste méconnu du grand public. Jusqu’au 29 mars 2026, 80 œuvres du peintre sont à voir.


« Antonio Scordia. La réalité qui devient vision » ouvre ses portes au Casio dei Principi – Musées de la Villa Torlonia à Rome. Quatre-vingts œuvres de cet artiste, dont le nom reste peu familier au grand public, sont à découvrir jusqu’au 29 mars 2026.
Un artiste méconnu du grand public
Si Antonio Scordia (1918-1988) est bien connu de l’historiographie et de la critique d’art, il l’est beaucoup moins du grand public. Il faut remonter à 1977 pour retrouver à Rome une exposition publique consacrée à ce peintre, né à Santa Fé (Argentine) de parents italiens, qui choisit la capitale italienne — la ville où il grandit — comme lieu de vie et de travail, en dépit des opportunités en Argentine et de ses séjours à Paris, New York et Londres.
Le parcours, réparti sur les deux étages du musée, offre un panorama complet de l’œuvre de l’artiste. Il réunit des peintures provenant de la Galerie nationale d’art moderne et contemporain, associées pour l’occasion à des œuvres issues de collections privées et de la famille Scordia, ainsi qu’à une sélection de documents d’archives — catalogues et photographies — provenant des archives familiales.
De l’abstraction aux arts décoratifs, une rétrospective complète
L’exposition s’ouvre sur les œuvres au lendemain de 1942, dans le climat de l’ « École romaine ». Parmi les premières toiles exposées figurent plusieurs huiles, dont un Autoportrait, suivi d’œuvres d’inspiration post-cubiste.
La visite se poursuit avec les toiles de la deuxième moitié des années 1950, centrées sur le parcours qui conduira Scordia vers l’abstraction. On y trouve Ruines dans le parc, Sieste à la campagne, ainsi que Annonce et Figure blanche (toutes deux datées de 1959), grandes toiles où la forme semble se dissoudre progressivement.
Le parcours se prolonge par un approfondissement consacré aux grandes toiles des années 1960, et culmine avec une riche sélection d’œuvres lyriques et matures des années 1970 et 1980.
L’exposition se conclut par un focus consacré à la peu connue activité de l’artiste dans le domaine des arts décoratifs, documentée par quelques céramiques des années 1940, peintes dans l’atelier Galassi, et surtout par la tenture réalisée en 1962, d’après son carton, pour le navire T/N Raffaello. Cette œuvre marque un moment particulièrement important dans sa production et constitue le prélude à la tenture monumentale exécutée quelques années plus tard pour le ministère des Affaires étrangères et aujourd’hui conservée dans la Salle des traités européens « David Sassoli » à la Farnesina.
Maé BRAULT
Informations pratiquesFini le29mars
Jusqu'au 29 mars à 19:00
Adresse
Via Nomentana 70
RM
rome






