Alphons Mucha mis à l’honneur au Palazzo Bonaparte
Pendant six mois, l’institution accueille plus de 150 œuvres d’Alphons Mucha. Intitulée Un triomphe de beauté et de séduction, l’exposition propose aux visiteurs un portrait complet de l’artiste tchèque.


« Il aurait été très très heureux d’être exposé à Rome, dans cette ville où il admirait tant d’artistes, Botticelli tout particulièrement ». Ému, Marcus Mucha, arrière-petit-fils du peintre Mucha et directeur général de la fondation éponyme, a félicité la tenue de cet hommage unique.
Du 8 octobre 2025 au 8 mars 2026, la Fondation Mucha, en collaboration avec l’organisme Arthemisia et les Musées royaux de Turin, proposent une rétrospective complète dédiée à la figure de l’Art nouveau : Alphons Mucha. Une exposition grandiose et très attendue.
L’expérience parisienne : Sarah Bernhardt et l’Exposition universelle de 1900
Né en République tchèque en 1860, le peintre émigre à Paris à la fin du XIXe siècle. Il débarque alors dans le bouillonnement artistique de la capitale française pour y continuer sa formation artistique.
Sa rencontre avec Sarah Bernhardt en 1894, alors au sommet de sa célébrité, est un tournant dans sa carrière. L’illustrateur, jusqu’alors inconnu dans le domaine publicitaire, reçoit la commande de la comédienne de créer l’affiche pour la pièce Gismonda. Ses compositions grandeur nature aux formats allongés, aux contours fluides et aux couleurs pastelles séduisent « La Divine ». Ses illustrations et posters théâtraux deviennent des créations publicitaires qui révolutionnent le langage visuel de l’époque : l’art commercial se transforme en véritable expression artistique. En l’espace de vingt ans, Mucha réalise près de cent-vingt affiches.

Au tournant du siècle, Mucha participe activement à l’Exposition universelle qui se déroule à Paris. Il contribue à la fois au pavillon de la Bosnie-Herzégovine en tant qu’artiste officiel de l’empire Austro-Hongrois, et collabore avec des entreprises françaises en tant que chef de file de l’Art nouveau parisien.
Entre modernité et tradition
L’exposition revient également sur son retour en République tchèque en 1910 après vingt-cinq ans d’absence. Les œuvres exposées illustrent son « époque slave » avec des motifs floraux inspirés de la Moravie dont il est originaire, mélangeant modernité et tradition. Selon ses mots, « l’art n’est jamais nouveau. L’art est éternel comme le progrès de l’homme. »
Dans toute son œuvre, Mucha redéfinit la beauté féminine – fil rouge de l’exposition – en dialoguant entre l’Antiquité classique, la Renaissance et la modernité.

Décédé à la veille de la Seconde Guerre mondiale, le style Mucha rayonne encore aujourd’hui à travers mangas, tatouages ou graffitis de rue. En 2013, le musée du Design de Zurich (Suisse) avait justement mis à l’honneur l’artiste dans son exposition Mucha Manga Mistery.
Maé Brault
Informations pratiquesFini le8mars
Jusqu'au 8 mars à 18:00
Adresse
Piazza Venezia, 5
RM
roma
Horaires
Du lundi au jeudi de 9h00 à 19h30. Vendredi, samedi et dimanche de 9h00 à 21h00. Entrée jusqu’à une heure avant la fermeture. Tarifs : de 6 € à 18 €.
