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Eric Véron : « Je souhaite participer à l’internationalisation de Milan »

Eric Véron Eric Véron
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 22 août 2021, mis à jour le 22 août 2021

Français candidat aux élections municipales de Milan qui se tiendront à l’automne prochain, Eric Véron s’engage dans l’objectif de représenter la communauté européenne de sa ville d’adoption. Rencontre avec un entrepreneur franco-hollandais, mais surtout européen, qui « a choisi l’Italie » pour fonder son entreprise, comme en témoigne son livre Ho scelto l’Italia écrit en 2018, et récemment réédité.


A moitié Français et Hollandais, résidant à Milan, quel parcours a motivé votre engagement aux prochaines élections municipales pour Milan ?

D’abord car j’aime Milan. Né en Hollande, j’ai suivi toute ma scolarité au lycée Stendhal. Puis après avoir travaillé dans de nombreux pays européens mais aussi en Chine et aux Etats-Unis, c’est en Italie que j’ai fondé Vailog en 2003, une société spécialisée dans le développement immobilier industriel, dont le siège est à Milan.
Je connais donc la ville depuis longtemps et je suis par ailleurs très fier de ce qu’elle est devenue ces 20 dernières années et particulièrement depuis 10 ans. Et pour cause, je me souviens de ce qu’elle était dans les années 90 : ni propre, ni accueillante. Cela a changé grâce au maire sortant Beppe Sala mais aussi au deux ou trois administrations précédentes, des deux bords d’ailleurs, qui ont réalisé un grand travail d’internationalisation. Il y a encore un grand parcours à faire, et j’aimerais y contribuer.
Mon engagement est aussi lié à mon souhait de faire prendre conscience, pas seulement aux Français mais aussi à tous les Européens résidant à Milan, que l’on a un droit de vote pour les élections municipales. C’est une opportunité de pouvoir donner notre voix, choisir l’administration de notre ville d’adoption pour les cinq prochaines années.

 

A ce titre, la ville de Milan a lancé une vaste campagne d’information « Siamo europei e votiamo a Milano ». Quel est le poids de la communauté européenne à Milan ?

Nous sommes 35.000 européens à Milan. Il s’agit d’une communauté importante pour une ville qui n’est pas si grande en Italie, notamment par rapport à Rome ou Naples, sachant que la commune de Milan se limite à moins d’un million et demi de personnes. La communauté européenne non seulement est importante mais aussi en pleine croissance car elle a doublé au cours de ces dix dernières années. C’est aussi une communauté très dynamique et variée, avec des besoins différents. La communauté bulgare a par exemple peut-être des objectifs d’intégration plus forts que les communautés française, allemande ou espagnole.
La communauté européenne apporte beaucoup à Milan car nous avons pratiquement tous choisi de nous y établir pour des raisons professionnelle, d’études ou de regroupement familial. Elle en résulte donc sans doute intéressante pour l’administration communale, et notamment pour le programme que je soutiens.
Je pense que le Maire sortant symbolise au mieux l’ouverture de Milan sur le reste du monde, à commencer par l’Expo 2015. Et il ne faut pas oublier que l’on est en train de préparer les Jeux Olympiques de 2026.
Milan est clairement la ville italienne la plus ouverte sur l’international, mais je pense qu’elle peut encore s’internationaliser bien davantage.

 

Quelles mesures permettraient de développer cette ouverture de Milan sur l’international ?

Concernant le monde des écoles et universitaire, il faudrait développer davantage les campus et leur donner un caractère plus international, d’autant que beaucoup de jeunes aiment venir étudier à Milan. Certaines universités comme la Bocconi bénéficient d’une large reconnaissance dans le monde, mais les campus sont encore sous-dimensionnés.
Par ailleurs, s’il existe déjà plusieurs écoles internationales, la demande est forte, et pas seulement en anglais. Il faudrait également intégrer les écoles internationales, ou en tous les cas européennes, au système italien. Cela passe notamment par faire des progrès sur les doubles baccalauréats comme le bac franco-italien (Esabac).

Il conviendrait en outre de continuer à développer l’offre résidentielle pour permettre d’accueillir encore plus cette population européenne et internationale en croissance, afin qu’elle augmente de 35.000 à 50.000 d’ici quelques années.

Je crois beaucoup dans l’accompagnement que peuvent constituer les infrastructures. Or il faut encore beaucoup améliorer les transports assurant les échanges entre Milan et sa périphérie. Si le transport de l’hyper centre de Milan est bien fourni, il conviendrait de le développer au-delà, ce qui est en cours avec l’arrivée de la nouvelle ligne 4.
On a par ailleurs la chance d’avoir deux aéroports d’assez bonne qualité à Milan, mais Malpensa mériterait une meilleure connexion à la ville.
On est sur une bonne lancée, il s’agit d’accompagner ce qui a déjà été lancé. Je veux faire partie de cela.

 

Vous étiez déjà engagé dans des activités politiques liées à la France, mais vous êtes cette fois le seul candidat non-italien de votre liste pour Milan. N’est-ce pas une difficulté supplémentaire étant donné les modalités de vote aux élections municipales en Italie ?

Il ne s’agit certes pas de mon premier engagement politique. En 2013 j’ai été élu député suppléant au Parlement français et jusqu’en 2021 j’étais conseiller des Français de l’étranger pour la circonscription du nord de l’Italie. Aujourd’hui, je me présente sur la « Lista civica », qui soutient Beppe Sala. Il s’agit d’une liste non politique, liée à la personne du maire sortant, aux côtés de sept autres listes (PD, Verts…)
Et si en effet, je suis très milanais et bien inséré, ces élections ne sont pas faciles, même si elles ont le mérite d’être démocratiques. Car rappelons qu’en Italie, contrairement à d’autres pays comme la France dans les grandes villes, chaque candidat conseiller doit avoir des votes sur sa personne. Il faut donc s’inscrire sur les listes électorales ! (jusqu’au 24 août, rapidement de manière électronique)

 

Vous aviez déjà manifesté votre reconnaissance envers Milan et l’Italie en général, en écrivant un livre, Ho scelto l’Italia (2018), qui vient d’être réédité. Qu’avez-vous souhaité témoigner par cette réédition ?

Dès lors que le livre a été écrit il y a trois ans, j’ai voulu ajouter un chapitre après la pandémie pour donner mon opinion. En tant que première ville à avoir été touchée de plein fouet par la pandémie, Milan a vécu une situation particulière. S’il y a eu beaucoup de critiques sur la gestion, je ne pense pas au final que Milan s’en soit sortie si mal.
J’ai aussi voulu souligner qu’à partir de la première réouverture après le confinement, le départ de l’économie à l’été dernier a été particulièrement dynamique par rapport à d’autres pays, et notamment comparé au Royaume-Uni. C’est une démonstration positive de la vitalité de son milieu économique et tissu industriel.

 

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