L’Esabac, projet plurilingue de coopération éducative entre la France et l’Italie, a 10 ans cette année. L’occasion de célébrer ce double diplôme franco-italien, le premier d’Europe, qui séduit de plus en plus d’élèves pour les perspectives qu’il offre.
« On peut être fier de l’EsaBac, il s’agit du premier diplôme européen », annonce Christophe Musitelli, conseiller culturel et Directeur de l’Institut français d’Italie. Il existe 337 sections Esabac en Italie, 60 BachiBac en Espagne et une centaine de sections de baccalauréat franco-allemand. « Une filière qui permet aux élèves de s’ouvrir sur le monde, de découvrir des réalités qui dépassent leur territoire pour aller à la rencontre d’autres méthodes et d’autres pratiques méthodologiques », salue-t-il. La filière garantit en effet une étude approfondie de la langue mais aussi de la culture du pays partenaire.
Cette année, plus de 5.000 élèves préparent l’Esabac - permettant d'obtenir à la fois l'Esame di Stato italien et le Baccalauréat français - et vont ainsi avoir la possibilité de développer leurs compétences dans les deux pays - l'accès à l'enseignement supérieur se voit facilité dans les deux pays - et dans une sphère francophone très large. C'est dans la Péninsule que le double diplôme connaît le plus de succès. En France, seuls 52 lycées EsaBac existent.
« Nous sommes conscients de l’importance de l’éducation dans les rapports Italie-France », introduit Didier Calvez, Directeur d’Edison, pour accueillir les Institutions, écoles et élèves Esabac dans la magnifique salle du Palazzo de l’entreprise, réunis le 30 mai dernier pour célébrer les 10 ans du double diplôme français et italien, né grâce à un accord bilatéral entre les deux pays transalpins. L’entreprise italienne, contrôlée par le groupe EDF depuis 2012, a un « intérêt particulier dans le développement des compétences interculturelles entre la France et l’Italie et la compréhension réciproque entre les deux pays », souligne-t-il comme pour assurer les élèves du bon choix des études entreprises.
L’évènement a été organisé par le secteur éducatif et linguistique de l’Ambassade de France en Italie, en collaboration avec l’Istituto superiore Galvani, lycée chef de file du réseau Esabac de Lombardie et l’ufficio scolastico régional de Lombardie.
Métissage des cultures
En pratique, le parcours bilingue intégré se compose de 6 heures d’enseignement supplémentaires par semaine au lycée. On enseigne la littérature (4 heures par semaine) et l'histoire en français (2 heures par semaine), parfois les mathématiques et les sciences selon les écoles.
Les programmes font l'objet d'un projet de coopération éducative grâce à un métissage des cultures où par exemple, les littératures des deux pays sont mises en relation : Pétraque et Ronsard ou encore Goldoni et Molière.
Outre le programme, on apprend aussi une double méthode de travail. Les méthodes d'enseignement, la manière de penser et de s'organiser sont très différentes entre la France et l'Italie. Dans la Péninsule, la méthode est chronologique, on apprend l'histoire et la littérature de façon temporelle et beaucoup par cœur. Dans l'Hexagone, l'approche se fait par thématique, on apprend davantage à raisonner, à synthétiser.
Initiatives annexes
Au-delà de l’enseignement, « chaque école organise des initiatives venant enrichir le parcours », salue Ileana Guzman, chargée de coopération pour le français dans le Nord de l’Italie. Avec le projet « Les Garçons de Cannes », le lycée classique Cairoli de Varèse emmène les élèves à Cannes depuis pour couvrir le Festival, durant lequel ils regardent les films pour ensuite en écrire des critiques.
Avec « In carozza si parte », le lycée linguistique Manzoni de Varèse permet aux élèves de faire un voyage en TGV, en collaboration avec la SNCF, entre la France et l’Italie. Leur mission : parler en français aux touristes Italiens qui vont en France à l’aller, et l’inverse au retour.
Les élèves du lycée Romero de Bergame ont quant à eux travaillé à la traduction du magnifique catalogue de l’Accademia Carrara. Trois lycées – Galvani à Milan, Manzoni à Varèse et Primo Levi à Bollate - ont eux, travaillé en commun sur « Les traces des Français en Lombardie ».
Scuola-lavoro en français
Dans le cadre de l'alternance scuola-lavoro qui permet aux élèves de lycée d'effectuer 200 heures de formation dans une entreprise, les institutions françaises (Ambassade de France et Institut français) ont signé un protocole avec les institutions italiennes afin de permettre aux élèves EsaBac de réaliser leur stage dans les nombreuses filiales françaises situées en Italie. Plus de 50 entreprises françaises en Lombardie ont répondu présent afin de permettre à ces élèves de se rapprocher un peu plus de la France. Parmi elles, Boiron, Edison, Décathlon, Hermès, Alstom ou encore Leroy Merlin.
« En 2017-2018, 12.800 heures scuola-lavoro ont été effectuées en Lombardie », annonce avec satisfaction Ileana Guzman. Parmi elles, 5.300 dans des structures comme la SNCF ou Edison et 7.500 dans des écoles primaires où 3.000 élèves ont été sensibilisés au français grâce aux activités développées par les élèves Esabac.
Informations pratiques :
La procédure d'admission dépend de chaque lycée (test, dossier). En général, l'entrée se fait au triennio, parfois au biennio, avec comme condition un niveau de langue B1. Certains lycées peuvent établir des conditions supplémentaires.
Trouver la liste des lycées Esabac mise à jour : ici
33 filières Esabac général en Lombardie et 4 technologiques. A Milan, cinq lycées proposent la filière Esabac à ce jour : Da Vinci, Setti Carraro-Dalla Chiesa, Galvani, Frisi et Marconi