L’Italie du grand photographe Elio Ciol, au Musée diocésain Carlo Maria Martini

L'exposition, intitulée « Sguardi e silenzi » (Regards et silences), organisée par Stefano Ciol, conçue et réalisée spécialement pour le Musée diocésain, présente une sélection de 100 clichés.

Le parcours, divisé en onze sections, débute par les photographies de la période du néoréalisme, dans lesquelles Ciol entre en relation avec la vie quotidienne, le monde du travail, les enfants, les visages des personnes âgées, toujours observés avec délicatesse. Un chapitre à part est consacré à la tragédie du Vajont, dans laquelle l'empathie et la compassion du photographe permettent de faire ressortir une douleur sobre et profondément humaine.

Du Frioul à Assise

Le point de départ pour comprendre la poétique d'Elio Ciol sont les lieux de son enfance, l'arrière-pays frioulan, qui imprègne sa culture visuelle dès ses premières œuvres et qui reviendra toujours au cours de ses plus de soixante-quinze ans d'activité.

Tout en évoluant dans le domaine de la photographie néoréaliste des années 50, il choisit une voie tout à fait originale, mettant au centre non pas l'engagement politique, mais l'attention portée au réel sous toutes ses formes : la nature, l'architecture, le paysage, mais surtout l'homme dans sa vie quotidienne faite de gestes, de rencontres, d'affections, de regards.

Il aborde ces thèmes avec une attitude attentive, lente, méditative, à la recherche d'une perfection formelle et d'une harmonie qui reflètent une dimension contemplative et spirituelle, qu'il poursuit également à travers des expérimentations techniques.

L'histoire de Ciol est étroitement liée à l'évolution de sa recherche artistique, comme le montrent les sections consacrées à son amitié avec des personnalités parfois très connues, de Pier Paolo Pasolini au Père David Maria Turoldo, en passant par le peintre William Congdon, dont il réalise des portraits intenses capturant l'essence de son travail créatif, jusqu'à Don Luigi Giussani, qu'il rencontre lors de son séjour à Milan.

Une section est consacrée à Assise, où Ciol s'attarde longuement pour photographier l'art sacré. Une ville où il reste fasciné par l'esprit du lieu et l'identité indissociable de l'art, de l'homme et de la nature. Le parcours se termine par une section consacrée aux paysages, que le photographe apprend au fil du temps non seulement à regarder, mais aussi à contempler avec émerveillement et gratitude : « Le paysage est pour moi un cadeau : je le reçois, je ne l'ai pas créé ». La tâche du photographe consiste alors à déchiffrer les caractères secrets contenus dans ces lieux, imprégnés de lumière et des signes du Mystère qui les habite.