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Entretien avec Edouard Neyrand, nouveau président de la CCI France Italie

La CCI France Italie change de visage avec un nouveau président, élu le 10 juillet dernier. Edouard Neyrand, directeur d’Air Liquide en Italie, succède à Denis Delespaul, qui a œuvré à développer la Chambre avec audace au cours de ses trois mandats, avec le soutien de son équipe. Entretien.

Edouard NeyrandEdouard Neyrand
Edouard Neyrand, directeur d'Air Liquide en Italie et président de la CCI France Italie
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 29 juillet 2025, mis à jour le 3 août 2025

Quel est le parcours qui vous a conduit en Italie ?

Je suis un pur produit Air Liquide, un groupe international qui m’a permis de développer ma carrière dans plusieurs pays. J’ai rejoint l’entreprise en 2011 à la sortie de l’école (l’Essec), d’abord à Paris puis à Dubaï, à Shanghai, de nouveau à Paris et jusqu’à Milan depuis septembre 2023. L’un des aspects fondateurs de ma carrière est aussi que nous avons toujours réussi à partir à deux avec mon épouse. C’est elle, d’ailleurs, qui nous a conduit à Milan pour son travail et une belle opportunité avec Air Liquide m’a permis de la suivre.
Et nous y sommes très heureux, avec nos trois enfants !

 

A la tête d’Air Liquide en Italie depuis deux ans, vous êtes désormais également le nouveau président de la CCI France Italie pour les trois prochaines années. Qu’est-ce qui vous a incité à vous présenter pour ce rôle ? 

Je suis conscient que cela va prendre du temps et de l’énergie, mais je considère cette mission comme un service à la nation. Il est nécessaire d’avoir une organisation de la Chambre qui représente bien non seulement les citoyens français mais aussi les citoyens italiens et les entreprises associées, créant un espace d’accueil et de travail nécessaire au bon développement des relations entre nos deux pays. Et en cela, le nouveau Comité exécutif élu à mes côtés, assurera une continuité de la représentativité de la Chambre dans le monde des affaires.

 

En tant que président de la Chambre, vous représentez un groupe industriel stratégique. Quelle équipe vous accompagne, et notamment les nouveaux vice-présidents du Comité exécutif ?

Le Comité exécutif est composé de quatre vice-présidents. Nous avons un mélange de continuité avec les réélections d’Annie Rea [engagée dans de nombreux domaines pour la relation France-Italie et par ailleurs vice-présidente de la CCI France International], Anne-Manuelle Gaillet [avocat associée du cabinet CastaldiPartners] et Sylvain Rousmant [associé du groupe Mazars], et de renouveau avec l’élection de Patrick de Vismes qui apportera sa vision d’une grande entreprise dans le secteur du luxe.

Il s’agit d’une équipe hétérogène avec des compétences diversifiées, et deux groupes piliers en termes de représentativité des activités franco-italiennes en Italie, appelée à poursuivre l’activité de promotion des relations économiques et industrielles entre les deux pays pour faire vivre et fructifier ce partenariat stratégique.

 

La Chambre tourne une page après trois mandats successifs de Denis Delespaul, neuf années durant lesquelles la Chambre s’est beaucoup développée. Quelles sont vos ambitions pour votre mandat ?

La feuille de route est en cours de définition avec l’équipe, afin de présenter une stratégie d’ici la fin de l’année. La Chambre est dans une excellente situation aujourd’hui grâce au travail exceptionnel de Denis : dynamique, audacieuse, et surtout financièrement stable et pérenne. Il y aura donc une continuité sur les activités et l’orientation globale. La stabilité sera aussi assurée par la présence de Cécile Bourland, renouvelée à la direction de la Chambre.

Nous pouvons toutefois apporter une touche de nouveautés pour faire encore mieux. Notre objectif est d’attirer davantage d’entreprises italiennes – elles représentent aujourd’hui seulement 10 à 15% des 460 adhérents – afin d’être davantage reconnue au niveau italien.

Par ailleurs, les nouvelles filiales de la CCI France Italie, récemment ouvertes à Naples et à Rome, représentent des relais de croissance à développer.

J’entends aussi développer l’attractivité de la Chambre en impliquant davantage les 40 membres du conseil d’administration dans la vie associative de la Chambre. Il s’agit d’avoir une approche membres-oriented, comme cela est beaucoup pratiqué en entreprises désormais.

Nous pourrions développer de nouvelles offres. Les clubs – le Cercle d’Affaires, le Club Inspiring Women, le Club start-up, le Club Responsabilité sociale, le Club Mezzogiorno - fonctionnent très bien, et méritent de continuer à se développer. 

Je pense par ailleurs que nous mériterions à être mieux inséré dans le tissu des associations et instances qui existent en Italie et notamment à Rome : le comité Italie des Conseillers du Commerce Extérieur, le Medef international, la Confindustria italienne [équivalente du Medef], et autres relais franco-italiens.

Il s’agira aussi de continuer à organiser nos évènements d’envergures, à l’instar du Farnese d’Or et du Grand Prix Innovation, et des opportunités de networking. Prochains rendez-vous en date : le Retour aux Affaires à Milan le 25 septembre et à Rome le 9 octobre.


Alors que la relation entre la France et l’Italie ne fait que se renforcer*, sur quels plans en particulier, selon vous, la collaboration entre les deux pays mériterait-elle à être développée davantage ?

L’axe franco-italien est aujourd’hui plus fort en Europe ; nous fêterons d’ailleurs les cinq ans du Traité du Quirinal en novembre prochain. Nous avons vu également d’intenses activités bilatérales ces six derniers mois sur de nombreux sujets.

Quant aux collaborations à développer, le Medef et son équivalent italien, la Confindustria, ont fait une déclaration d’intention à l’issue de leur 7e Forum économique franco-italien qui s’est tenu les 9 et 10 juillet à Rome. Ils ont annoncé quatre axes : le retour du secteur de la défense ; le développement d’investissements publics et privés (avec déjà de bonnes relations entre la CDP et Bpi France) ; la redéfinition des règles du jeu de façon plus bilatérale en matière de politique commerciale ; l’industrie et la transition énergétique. Quatre chantiers qui seront sans doute le moteur des discours franco-italiens des prochains mois.

Le relation France/Italie en chiffres clés :
▪ 127 millions de citoyens européens
▪ 29% du PIB de l'Union européenne
▪ En 2024, les échanges commerciaux de biens entre la France et l’Italie se sont élevés à 98,9 Md€.
▪ 4.000 entreprises opérant dans les deux pays, générant près de 400 000 emplois. 

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