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Sandrine Buffenoir (Atout France): La France, 1ère destination étrangère des Italiens

La France reste la 1ère destination étrangère des Italiens en 2024. Poids du marché, régions plébiscitées et perspectives de fréquentation… Au cœur de la période des vacances estivales, rencontre avec Sandrine Buffenoir, directrice d’Atout France pour l’Italie depuis un an.

Sandrine BuffenoirSandrine Buffenoir
Sandrine Buffenoir, directrice d'Atout France en Italie
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 8 juillet 2025, mis à jour le 9 juillet 2025

Quel est le parcours qui vous a conduit à Milan ?

Toute ma carrière a été marquée par l’expatriation. J’ai débuté à Londres, à Maison de la France où j’ai travaillé pendant 10 ans. Je suis ensuite partie à Vienne, toujours chez Maison de la France devenue Atout France, où j’étais adjointe au directeur, puis à Amsterdam où je suis restée pendant 13 ans, dont les deux dernières années en tant que directrice adjointe, avant d’arriver à la direction d’Atout France en Italie en juillet 2024.

 

Quel est le poids du marché italien pour la Destination France ?

La France reste la première destination étrangère des Italiens, et ce toute l’année. Les arrivées des Italiens dans l’Hexagone ont encore augmenté en 2024, d’environ 2%. Aussi, l’Italie est toujours la quatrième clientèle pour la Destination France, après le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Belgique.

On a constaté une belle reprise entre septembre et décembre, notamment portée par les jeux Paralympiques - les Italiens étaient la cinquième clientèle acheteuse des billets -. La réouverture de Notre Dame de Paris, en décembre, a également eu un effet booster.

En termes de recettes, on note néanmoins une légère baisse de 4% en 2024. Il est possible que ce soit à cause des Jeux Olympiques et Paralympiques qui ont sans doute eu un effet repoussoir en termes de durée et de période de séjour.

Et quelles sont les perspectives pour l’année 2025, notamment grâce à la réouverture de la liaison ferroviaire entre la France et l’Italie ?

Le début de l’année est très positif. La réouverture tant attendue de la ligne Paris-Milan (5 allers-retours en la SNCF et Trenitalia) a véritablement boosté le premier trimestre 2025. Les trains sont pleins ! Par ailleurs, le calendrier des jours fériés du printemps a exceptionnellement offert de longs ponts aux Italiens cette année, entre Pâques, le 25 avril et le 1er mai, permettant aux familles de prendre des congés, et de venir en France.

Nous constatons déjà une avance par rapport au premier trimestre de l’année dernière et la précédente. Les données aériennes montrent une augmentation de 9,6% vers la France de janvier à fin mai 2025, par rapport à l’année dernière sur la même période.

Sur les quatre premiers mois de l’année, les dépenses des Italiens en France ont aussi augmenté de 7,8% par rapport à l’année dernière sur la même période, et même de 33,9% sur le seul mois d’avril, comparé à 2019.

 

Si le train est plébiscité depuis la réouverture de la ligne, comment voyagent les Italiens entre l’Italie et la France ?

L’avion reste le moyen de transport principal, notamment grâce aux nombreuses dessertes offertes. Les liaisons couvrent plus de 19 aéroports en Italie et 15 en France. Air France dessert plusieurs aéroports en région, ce qui favorise énormément les flux. L’ouverture la plus récente est la ligne Paris-Bari dans les Pouilles, qui autrefois saisonnière, est devenue annuelle. Cela montre un intérêt plus seulement des vacanciers français pour venir dans les Pouilles l’été mais aussi du tourisme business et des courts séjours pendant l’année. L’année précédente, l’ouverture de la ligne Paris-Vérone a également été très importante.
 

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La compagnie Volotea attache également beaucoup d’importance au développement du Sud de l’Italie avec des ouvertures de la Sardaigne vers l’ouest de la France, de Salerno aussi. Cela nous permet de toucher une nouvelle clientèle, un nouveau potentiel.

Du fait de la proximité géographique entre les deux pays, la voiture est également un moyen de transport principal : 40% des voyageurs viennent en voiture en France en 2023, soit avant la reprise de la liaison ferroviaire.

 

Quels types de voyages préfèrent les Italiens en France ?

La France attire naturellement pour sa culture, son patrimoine et sa gastronomie, - l’oeno-tourisme se développe beaucoup – mais aussi le shopping et des attractions telles que Disneyland pour Paris.

Au niveau des régions, Paris et l’Ile-de-France restent les plus plébiscitées, suivi par le bassin méditerranéen, de la côte d’Azur jusqu’au Var. L’Alsace et le Grand Est, très accessibles en voiture, est la région favorite des Italiens au moment de Noël pour les marchés.

Nous les encourageons à aller davantage vers l’Ouest, même si on constate déjà une forte clientèle italienne en Bretagne, en Normandie et les Châteaux de la Loire. Mais aussi à découvrir la Dordogne, la Nouvelle-Aquitaine, le Pays-Basque.

Le calendrier annonce-t-il des évènements marquant en France, pouvant favoriser le tourisme ?

D’ici fin 2025 nous n’avons plus de grands évènements prévus en France mais nous commençons déjà à travailler sur 2027, l’année du millénaire des Normands. Ce travail est réalisé avec les régions et les pays qui ont connu l’influence des Normands avec Guillaume le Conquérant. En Italie, cela concerne les régions du Sud : les Pouilles, Basilicate, la Campanie, la Sicile, qui bénéficient encore aujourd’hui d’un certain héritage normand.
En 2027, nous aurons également les championnats du monde de cyclisme en Haute Savoie, dont les Italiens sont férus.

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