Denis Delespaul, un engagement franco-italien récompensé

Denis Delespaul est une figure incontournable de la communauté d’affaire franco-italienne. Il a posé sa valise à Milan en décembre 1989, sans connaître ni le pays, ni la langue, et prévoyant d’y rester pour deux ans. Comme de nombreux Français qui s’installent en Italie, il n’aura plus quitté le Bel Paese. « Je travaillais pour la Compagnie bancaire, un groupe bancaire spécialisé, franco-français, qui n’existait pas à l’international. Sur une volonté de développer le groupe en Europe, j’ai été envoyé en Italie pour créer une société de leasing. J’ai ainsi démarré seul, avec uniquement au départ le nom d’un comptable, d’une banque et d’une société de recrutement », se rappelle-t-il en évoquant une aventure totale et passionnante.

Son défi : devenir la plus importante société de leasing en Italie, malgré une concurrence de taille.
Animé et séduit par cette « ambiance italienne », le fondateur a rapidement développé la société, ouvrant des agences à travers la Péninsule : « La relation avec mes collaborateurs que j’ai emmenés dans cette aventure de création de société, était passionnelle. Une aventure humaine exceptionnelle. » Une aventure qui lui a surtout permis de connaître pleinement l'Italie, du Nord au Sud, développant ainsi une sensibilité profonde pour bien comprendre le territoire et ses particularités, ses spécificités culturelles, le tissu social et économique du pays.

Suite au rachat de son groupe en 1999 par Paribas puis BNP, devenu BNP Paribas, sa société rachète les activités de BNP en Italie, puis celles de la BNL en 2006. Résultat, BNP Paribas leasing solution est aujourd’hui leader sur le marché italien. De fondateur et directeur général, il a été nommé président en 2015. Denis Delespaul complète ses activités en devenant également Vice-Président d'ARVAL.

Un engagement franco-italien

Pendant toutes ces années, l’expatrié français-Italien d’adoption n’a surtout cessé de participer aux relations France-Italie, en œuvrant au sein du Conseil du commerce extérieur de France, d’abord en tant que conseiller puis également en tant que vice-président.
« C’était très important pour moi de faire connaître l’Italie à la France. Le vrai sujet, surtout il y a 30 ans, a été de convaincre mes co-nationaux que l’Italie n’était pas pizza et mafia, mais un pays industriel, et pas uniquement dans la mode et le food, avec une grande force économique », explique-t-il.
En 2016, un nouveau défi s’offre à lui. L’ambassadrice de France en Italie de l’époque, Catherine Colonna, lui suggère de se présenter à la présidence de la Chambre de commerce France Italie, qui était alors en difficulté. « J’aime les défis, j’ai accepté. Et comme qu’il n’y avait pas d’autres candidats, j’ai été élu à l’unanimité », rappelle-t-il. Le nouveau président s’est aussitôt entouré d’une équipe de qualité comme il tient à souligner, citant notamment Anne-Manuelle Gaillet, Annie Rea, Anne Trocme-Raynaud, Nicolas Diers ou encore Faiza Errais Borges, toujours membres du comité exécutif de la Chambre.
« J’avais un projet ambitieux pour faire de la Chambre un élément visible et réellement bénéfique à la relation France-Italie », évoque-t-il. Cette ambition a abouti à la création de quatre Clubs (Inspiring Women, CSR, Startup, Mezzogiorno), à la mise en place d’événements devenus prestigieux comme le Grand Prix Startup et le Farnèse d’or, et à faire adhérer tous les grands groupes, de tous secteurs.

France-Italie : 5 récompenses attribuées lors du prestigieux Gala « Le Farnèse d’Or »

Aujourd’hui, Denis Delespaul occupe toujours cette fonction, suite à une deuxième puis une troisième réélection (en 2022). Ce troisième mandat est désormais sa priorité, avec une équipe consolidée pour développer les ambitions fixées, à l’instar du développement d’actions visant au renforcement de la coopération entre les PME-PMI italiennes et françaises.

Je crois en la relation vertueuse entre la France et l’Italie, pour leur complémentarité et non leur similitude.

Une relation vertueuse

Le président de la Chambre fonde également son action sur une conviction : « Je crois en la relation vertueuse entre la France et l’Italie, pour leur complémentarité et non leur similitude. »
Car les Français et les Italiens sont bel et bien différents, malgré la croyance commune qu’ont de nombreux Français à leur arrivée dans le Bel Paese. Le fameux paradoxe de la proximité...
« Le premier acte est de reconnaître ces différences et de les accepter. L’acte 2 est de chercher les complémentarités, et elles sont nombreuses : culturelles, de pensées, de modes de vie. Lorsque la confiance se lie, cela donne une force inédite, une unicité, meilleure qu’avec les Allemands, les Chinois ou tout autre nationalité », affirme Denis Delespaul.
Un exemple ? « Le Français apporte son organisation et sa vision sur le moyen-long terme, alors que l’Italien apporte sa capacité de réactivité au quotidien, de flexibilité et de dynamisme », complète-t-il.

Et comme les défis sont son essence, Denis Deslespaul s’en est fixé un nouveau à relever : essayer de sauver une société italienne fondée en 1836 et aujourd’hui en difficulté, emblème du savoir-faire italien dans le secteur de la mode et du tissu. Et après ? « J’irai jouer du piano… »