Lundi 18 octobre, le Premier ministre s’est déplacé au Vatican afin de fêter, en compagnie du Pape François, l’anniversaire des cent ans du rétablissement des relations diplomatiques entre la France et l’État pontifical.
Alors que M. Castex avait prévu de rencontrer le Pape début juillet, un autre rendez-vous l’en avait empêché. C’est donc en ce mois d’octobre que l’ancien maire de Prades a pu échanger avec souverain pontife.
Un anniversaire fêté en grande pompe…
La rencontre entre le Pape et Jean Castex a commencé par échange au cours duquel le Premier ministre français a pu offrir une édition originale de Notre-Dame de Paris, l’œuvre monumentale du grand écrivain national, Victor Hugo. Ce clin d’œil littéraire à l’incendie qui avait traumatisé la communauté catholique il y a deux ans et demi était également accompagné d’un maillot dédicacé par Lionel Messi, superstar du football mondial ayant récemment rejoint le Paris-Saint-Germain, et illustre compatriote du pape François.
…mais une visite diplomatique sous haute observation après la publication du rapport Sauvé
Si les sujets évoqués furent variés, allant de la crise sanitaire à la COP 26 de Glasgow en passant par le Liban et l’aide à la vaccination des pays pauvres, un d’entre eux a particulièrement retenu l’attention : en effet, quelques jours après la publication du rapport Sauvé ayant révélé l’ampleur du scandale de agressions sexuelles sur mineurs (216 000 mineurs agressés sexuellement par un prêtre ou un religieux, et un peu plus de 115 000 par des laïcs travaillant avec l’Eglise, depuis les années 50), l’échange entre le premier ministre et le pape était particulièrement attendu. Ils ont évoqué longuement le sujet, qui a occupé une grande partie de leur échange à huit-clos qui a duré plus de 35 minutes.
Jean Castex a rappelé avec fermeté que la loi de 1905 établissait la séparation de l’Eglise et de l’Etat, mais que cela ne signifiait en aucun cas que l’Église pouvait se dédouaner du respect de la loi ; cela fait notamment écho aux propos condamnables et condamnés par toute la classe politique de Mgr. Eric de Moulins-Beaufort, qui a déclaré la semaine passée que le secret de la confession était supérieur aux lois de la République. Si le pape a exprimé sa honte et sa douleur, nulle mesure n’a été annoncée lors de cet entretien avec Jean Castex.
Cette visite fut critiquée par une partie de la classe politique, pointant du doigt une contradiction entre la politique résolument laïque du Gouvernement et une visite d’État du premier ministre chez le pape, et dénonçant la récupération politique auprès des catholiques français après avoir froissé une partie d’entre eux avec la loi de bioéthique.
Enfin, la délégation française composée de trois ministres – Jean-Yves Le Drian et Gérald Darmanin accompagnaient Jean Castex – a déjeuné avec Mario Draghi, président du Conseil italien. Ensemble, les représentants de Paris et de Rome ont évoqué le réchauffement des relations bilatérales entre les deux pays après la crise diplomatique entre Emmanuel Macron et Matteo Salvini.