Édition internationale

Dialogues franco-italiens : quatre ans après le traité, des relations renforcées

Organisés à Rome le jour anniversaire de la signature du traité du Quirinal, le 26 novembre, les Dialogues franco-italiens pour l’Europe ont mis au cœur des discussions la transition énergétique, la mobilité et la double culture. Ce qu’il faut retenir de cette 8e édition.

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De gauche à droite : Paolo Boccardelli, Luis Vassy, Paola Severino et Marc Lazar.
Écrit par Maé Brault
Publié le 26 novembre 2025, mis à jour le 28 novembre 2025

« L’Europe c’est nous », a affirmé le président de la LUISS, Paolo Boccardelli. À l’occasion du sommet annuel Dialogues franco-italiens pour l’Europe, qui s’est tenu mercredi 26 novembre à Rome, le président de l’université a ouvert la discussion en rappelant le rôle central de l’Italie et de la France dans la construction européenne. Le forum, qui résulte d’une initiative des universités partenaires Sciences Po et LUISS, en collaboration avec The European House – Ambrosetti, s’est tenu à une date anniversaire pour la France et l’Italie, quatre après la signature du traité du Quirinal. Intitulé cette année « Du dialogue au résultat : la force de la coopération franco-italienne dans le contexte européen », l’événement a abordé divers thèmes, notamment la transition énergétique, la mobilité et la culture franco-italienne à travers trois tables rondes. 

Quatre ans après la signature du traité qui scelle la proximité entre la France et l’Italie, les deux ambassadeurs, Martin Briens à Rome et Emanuela D’Alessandro à Paris, se sont félicités du renforcement des liens entre les deux pays. L’événement a été qualifié par l’ambassadeur français de « cœur du réacteur de nos relations ». « La qualité de notre coopération n’est pas une option mais une nécessité », a renchéri Riccardo Guariglia, secrétaire général du ministère italien des Affaires étrangères.

 

Deux pays en miroir : Italie-France

Lors de l’événement, le président d’Ipsos Italie, Nando Pagnoncelli, a présenté les résultats de la nouvelle enquête de sondage « Deux pays en miroir : l’Italie-France », réalisée auprès d’un échantillon aléatoire de 1.000 interrogés en Italie et 1.000 en France.

 

France-Italie, deux pays dans le miroir, sous la loupe de l’Ipsos en 2024

Comme les années précédentes, les Français sondés manifestent davantage de sympathie pour l’Italie : 61 points de pourcentage contre 30 du côté italien, chez qui l’indifférence triomphe avec 50 %. « Une asymétrie se confirme. Les Français portent un jugement plus favorable sur l'Italie que l'inverse », a commenté Nando Pagnoncelli.

 

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Et concernant les relations franco-italiennes, là encore les Français sondés sont plus positifs. 75 % des interrogés les estiment assez bonnes ou très bonnes alors qu’ils sont 50 % chez les Italiens interrogés. 

 

Des partenariats pour l’énergie et les transports

Au cours de la matinée, la table ronde « Collaboration et innovation : des énergies partagées pour la protection des ressources » a souligné la place stratégique de l’énergie. « La transition énergétique est un défi qu’aucun pays ne peut relever seul, a déclaré Nicola Monti, directeur général d’Edison. En ce sens, la collaboration entre l’Italie et la France, deux pays fortement engagés dans le processus de transition et unis par le traité du Quirinal, nous permet d’accélérer les progrès sur des enjeux tels que l’innovation. »

Similairement, la discussion « Des connexions performantes : infrastructures et mobilité comme moteurs de l’excellence franco-italienne » a mis en lumière le même défi : un renouveau des transports avec un besoin continu d’infrastructures. Pour y répondre, les experts et spécialistes du secteur pointent tous vers la même direction : la collaboration entre les pays et l’appel au capital privé pour financer des investissements colossaux. Et pour cause, l’Italie comme la France ont déjà des dettes publiques conséquentes, de quoi rendre difficile les investissements d’ampleur. 

 

Une « lucidité culturelle »

Au cœur du Dome conçu par l’architecte Alvisi Kirimoto et le Studio Gemma, étudiants, experts et universitaires sont présents pour assister à la dernière table ronde « Défendre le savoir : information, culture et démocratie ». « Former le capital humain, les jeunes », a rappelé Paolo Boccardelli. Le président de Sciences Po, Luis Vassy, confirme : « Il n’y a pas de société saine qui tourne le dos à l’enseignement ». Un consensus nécessaire pour rendre possible la discussion. En cela, la journaliste Maria Latella, également modératrice de l’événement, a insisté sur l’importance de vérifier ses sources et d’être vigilant face à la désinformation. « La lucidité culturelle est un pré-requis au dialogue franco-italien », a ajouté Paola Severino, présidente de l’école de droit de la LUISS. 

Les prochaines rencontres franco-italiennes auront lieu en novembre 2026 à Paris, entre l’élection présidentielle – et sûrement législatives – en France et un gouvernement nouvellement élu en Italie. Un moment charnière pour les deux pays qui fêteront également l’année prochaine, les 70 ans du jumelage de leur capitale respective. Car « Seule Paris est digne de Rome, seule Rome est digne de Paris ».

 

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