Depuis le 7 octobre, et durant deux mois et demi, la Fontaine de Trevi subit des opérations de nettoyage. Toujours visible grâce à une passerelle ainsi qu’à des baies vitrées, cette opération pourrait toutefois déboucher sur l’instauration d’un billet d’entrée afin de financer les travaux.
Comme à son habitude, la foule se masse autour de la mythique fontaine de Trevi. Sauf que cette fois, une barrière sépare les touristes de l’édifice du XVIIIe siècle. Une curiosité qui en amuserait presque certains, qui s’exercent à lancer des pièces de loin, depuis la balustrade. En cause ? Une opération d’entretien initiée le 7 octobre et qui devrait durer deux mois et demi. En proie à une végétation envahissante et des dépôts calcaires, en raison de la fréquentation et des conditions microclimatiques, la fontaine subit un nettoyage minutieux de sa partie inférieure. En dépit de ces restrictions, une passerelle, ainsi que des baies vitrées, permettent aux visiteurs d’approcher du monument.
Instauration d’un billet d’entrée ?
Popularisé par l’emblématique scène de baignade d’Anita Ekberg et de Marcello Mastroianni dans La Dolce Vita de Federico Fellini, ce chef d'œuvre d’architecture baroque attire chaque jour jusqu'à 12 000 visiteurs. Cette affluence massive a poussé les autorités à limiter l'accès pendant les travaux, dans le but de recueillir des données pour mieux gérer la surfréquentation. La mise en place d'un ticket d'entrée symbolique pour les non-Romains, visant à financer l'entretien tout en régulant le flux touristique, est notamment envisagée par le maire de la Ville, Roberto Gualtieri, selon un article de la Repubblica. Bien qu’aucune annonce officielle n’ait encore été faite, le billet pourrait coûter deux euros avec mise en place de créneaux de trente minutes.
Une éventualité qui ne séduit pas les voyageurs. “Je ne suis pas sûr que cela régulera vraiment l’affluence. Tout est payant désormais. L’art, tout…”, se désole Philippe, touriste français venu admirer la fontaine. “C’est l’une des seules visites gratuites que l’on puisse faire à Rome, ce serait vraiment dommage”, renchérit Lydia, 25 ans.
Les travaux, financés à hauteur de 327 000 euros par le fonds PNRR - Caput Mundi, devraient, quant à eux, durer un peu plus de deux mois et demi. Pendant cette période, le lancer de pièces traditionnel sera adapté, se faisant dans un "panier" depuis la passerelle. Les accès seront contrôlés par des hôtesses et stewards, assurant une expérience plus fluide. Ce chantier s'inscrit dans un projet de restauration plus vaste, touchant également d'autres lieux historiques de la ville, à l’instar de la Fontaine du Quirinal, de la Fontaine de la Barcaccia ainsi que de la Fontaine des Tortues. Ces opérations devraient se chiffrer à hauteur d’environ un million d’euros. Ces interventions visent à préserver ce patrimoine unique, commandé en 1730 par le pape Clément XII et imaginé par l’architecte Nicola Salvi, tout en anticipant l'afflux massif de visiteurs prévu pour le Jubilé de 2025. En effet, plus de 30 millions de personnes sont attendues à Rome à cette occasion.
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