Un style de vie insouciant, à bord d’une Fiat 500 ou d’une Giulietta, en profitant uniquement des plaisirs mondains : telle est la définition de la dolce vita italienne. Apparue au début des années 60 à Rome, cette douceur de vivre a été initiée par les plus grands. Liz Taylor, Richard Burton, Walter Chiari, Ava Gardner, Gigi Rizzi, Pier Luigi Torri… et tant d’autres. Pour vivre la véritable dolce vita romaine, la rédaction propose un tour d’horizon des lieux emblématiques où les célébrités de l’époque étaient traquées par les photographes à scandale, les paparazzi.
Rugantino pour la « festa »
Au cœur de Trastevere, le restaurant Rugantino savait accueillir ses clients pour des spectacles uniques dans une ambiance plus que festive. C’est dans ce lieu qu’est née la dolce vita. En effet, le 5 novembre 1958, la comtesse Olghina di Robilant y fêtait son vingt-quatrième anniversaire, en compagnie de ses amis et notamment de Federico Fellini. La danseuse turco-arménienne Aïché Nana a alors improvisé un strip-tease qui a été filmé par les « paparazzi » infiltrés dans le restaurant. Avec cet événement au Rugantino, la dolce vita est devenue le nouveau mode de vie à adopter. Désormais, si le restaurant ne fait plus de soirées si endiablées, une plaque commémorative à Aïché Nana est visible sur la façade de l’immeuble, en hommage aux événements du Trastevere de l’époque.
La piazza del Popolo pour les rencontres
Pendant toute la décennie, la Piazza del Popolo était le lieu de rencontres inéluctables de la dolce vita. Artistes, philosophes et écrivains y retrouvaient la Rome mondaine pour s’amuser ensemble. Alberto Moravia, Pier Paolo Pasolini, Nanni Balestrini, Umberto Eco, Ennio Flaiano… Ils étaient nombreux à fréquenter les bars et les salons-terrasses de cette place centrale de Rome. Les galeries d’art étaient également très convoitées : Renato Guttuso, Mario Schifano, Tano Festa, Franco Angeli et Giosetta Fioroni y ont notamment exposé leurs œuvres. Actuellement, la place est toujours illuminée par l’enseigne du célèbre bar Canova alors que les jeunes se rassemblent sur les bancs pour songer à un nouveau monde.
Via Vittorio Veneto pour la magnificence
Durant la dolce vita, la Via Vittorio Veneto représentait les salons du monde. Célèbre artère centrale de Rome, elle abritait tous les cafés où se bousculaient les mondains. L’industrie du spectacle adorait notamment le Café de Paris, qui a désormais fermé ses portes. Cependant, le Harry’s Bar n’avait rien à lui envier. Il y est d’ailleurs toujours possible d’y boire un café italien. S’étendant de la Piazza Barberini à Porta Pinciana, tout en traversant le rione de Ludovisi, la Via Veneto regorgeait également d’hôtels de luxe. Parmi les plus célèbres, on retrouve l’Excelsior. Au coeur d’une impressionnante coupole, l’hôtel propose une des chambres les plus chères au monde (plus de 11.400€ la nuit) décorée de fresques peintes à la main et disposant notamment d’une salle de cinéma privée.
Il Piper Club pour la scène musicale
Aux abords du quartier Coppedè, via Tagliamento, le Piper Club ouvre ses portes dans les années 60. Il devient alors l’icône de la dolce vita. Les groupes de musique italiens s’y succédaient chaque soir : Rokketti, les New Dada, I Pyrañas, I Delfini, I Giganti, I Meteors, I BlackJack , Gli Apostoli Le Pecore Nere… Le spectacle durait toute la nuit. Avec une célébrité grandissante, le Piper a alors accueilli les plus célèbres chanteurs internationaux. Procol Harum, les Byrds, Rocky Roberts ou encore les Pink Floyd. Le club avait pour animateur le journaliste Eddie Ponti. Depuis 2015, il est possible de visiter le club la journée pour apprécier une exposition photographique sur les différents événements ayant animés ce lieu culte. Une fois la nuit tombée, les icônes contemporaines telles que Baby K, Gigi d’Agostino et Achille Lauro viennent se produire pour le plus grand plaisir des jeunes romains.
Suzanne Zeller