Vous l’avez sans aucun doute aperçu dans Le Voyage du Docteur Doolittle, reconnu dans la série des studios Sky, Devils et admirez en impératrice Livia Drusilla dans Domina. Kasia Smutniak, la plus italienne des actrices polonaises est une anti-diva par excellence et une artiste féministe engagée.
Une enfance pas comme les autres
Kasia Smutniak, c’est un jeu d’acteur authentique empli de charme et de sensualité. Née Kataarzyna Anna Smutniak, le 13 août 1979, à Piła, en Pologne elle entreprend une carrière de mannequin à l’âge de quinze ans, après avoir remporté la deuxième place du concours Look of the Year, organisé par l’agence Elite.
Fille d’un officier de l’armée de l’air polonaise, elle hérite de la passion de son père pour l’aviation et décide d’obtenir sa licence de pilote à seize ans. Très vite, la jeune femme qui parle aussi bien russe, qu’anglais et italien, est amenée à voyager dans le monde entier. Collaborant avec les plus grands créateurs de la fashion sphère, elle collectionne les couvertures de magazines. Mais alors que sa carrière de modèle est en plein essor, la jeune femme voit s’offrir à elle l’opportunité de réaliser un rêve de petite fille, celui de devenir actrice.
Débuts sur le grand écran
Installée en Italie où elle exerce la majeure partie de ses activités professionnelles, Smutniak fait ses débuts sur le grand écran à 21 ans, dans le film de Giorgio Panariello, Al momento giusto (2000). Charmés, les Italiens l’adoptent rapidement et la jeune actrice se fait un nom à la télévision. Mais c’est en obtenant l’un des rôles principaux dans le film de Peter del Monte, Nelle tue mani, où elle interprète Mavi une jeune femme originaire de Croatie, que la Polonaise se taille une véritable place au cinéma. Acclamée pour sa magnifique performance, elle est récompensée et reçoit le Globe d’or du meilleur espoir féminin en 2008.
Vers une carrière internationale
Travaillant avec les plus grands réalisateurs italiens, l’actrice naturalisée italienne enchaine les rôles au cinéma ainsi que les têtes d’affiches. On la voit ainsi apparaître aux côtés de Nanni Moretti, dans Caos Calmo d’Antonello Grimaldi, en 2008. En 2009, elle est Irena dans Tutta Colpa di Giuda, une production signée Davide Ferrario. La même année elle apparaît dans La Passione de Carlo Mazzacurati.
En 2017, l’actrice devient pour le temps du tournage de Femme et mari, l’épouse de Pierfrancesco Favino. L’année suivante, elle joue dans les deux opus satyriques de Paolo Sorrentino, Silvio et les Autres et obtient le ruban d’argent de la meilleure actrice dans un second rôle. En juin 2018, Smutniak dévoile un cliché d’elle sur le tournage du Voyage du Docteur Doolittle, où elle incarne la défunte épouse de ce dernier (Robert Downey Jr). En 2019 enfin, le public la retrouve aux côtés de Patrick Dempsey et d’Alessandro Borghi dans la série Devils.
Kasia Smutniak séduit tant par sa capacité à incarner des personnages qui appartiennent aussi bien au registre comico-potache qu’au genre dramatique. Déployant avec adresse une palette d’émotions variées, son jeu d’acteur sonne juste et respire la sincérité. Disposant d’une forte présence à l’écran et d’une beauté pleine de caractère, elle attire également les cinéastes étrangers, à l’image du Français Pierre Morel (From Paris with Love, 2010) et de l’Allemand, Dennis Gansel (Le Quatrième Pouvoir, 2012).
Artiste, citoyenne et femme engagée
Maman d’une petite Sofia, née en 2004, qu’elle a eu avec l’acteur Pietro Taricone, décédé au cours d’un accident de parachutisme, Kasia Smutniak est une artiste très engagée. En 2011, elle se rend au Népal, et y fonde avec le concours de la Fondation Pietro Taricone, la Solar Ghami School, un établissement dont l’objectif est de préserver l’héritage culturel de la région.
Féministe assumée, l’actrice défend également le droit des femmes à disposer de leur corps dans son pays d’origine, la Pologne. En mars 2018, par exemple, elle n’hésite pas à rejoindre une manifestation, militant contre les restrictions imposées par le gouvernement conservateur polonais en ce qui concerne l’avortement.
Domina, ou quand le destin de Rome reposait entre les mains d’une femme
Choisie par les Sky Studios pour incarner l’impératrice Livia Drusilla dans le péplum Domina, une série italo-britannique créée par Simon Burke, l’actrice se réjouit de pouvoir « jouer un personnage aussi complexe que Livia Drusilla ». À ses yeux, l’impératrice était une « pionnière dans la défense des droits des femmes », c’était une femme dure qui était à la fois crainte et chérie, et assez forte pour sceller le sort de l'Empire romain. »