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Jeux d’ombres et de lumière dans « Maria Antonietta ultima regina di Francia »

Jeux d’ombres et de lumière dans « Maria Antonietta ultima regina di Francia »Jeux d’ombres et de lumière dans « Maria Antonietta ultima regina di Francia »
Maria Antonietta ultima regina di Francia - Teatro Garbatella / Faye S.
Écrit par Anaïs Lucien-Belliard
Publié le 23 novembre 2021, mis à jour le 23 novembre 2021

Depuis le 11 novembre et ce jusqu’au 28, la pièce Maria Antonietta ultima regina di Francia se déroule tous les soirs à partir de 20h30 au Teatro Garbatella. Écrite et mise en scène par Francesca Bruni, cette production de Pont d’Art Italia, fidèle à l’esprit XVIIIe siècle, est aussi passionnante que divertissante.  

 

Une entrée toute en musique : « Les Quatre Saisons »

C’est escorté par Vivaldi que nous pénétrons à la Cour de France, où tout n’est qu’apparences et faux-semblants. Réalisée avec soin, élégance et malice, Maria Antonietta ultima regina di Francia est une pièce transportant son spectateur avec entrain dans les couloirs tortueux de Versailles.

 

L’ombre d’une mort violente

Un cri. Strident, coupant, désespéré : il nous glace le sang tandis que le rideau s’ouvre sur les ténèbres d’un jour, marquant la fin prématurée d’une vie, celle d’une princesse autrichienne devenue Reine de France. Déjà, la mort et ses ombres funestes défilent, menaçantes, au milieu d’un monde marqué par l’insouciance d’un Ancien Régime se croyant à l’abri d’une chute, pourtant, inexorable. Un vent de révolte souffle parmi les petites gens, tandis que les grands, dissimulés derrière leurs éventails  s’affairent à vivre une vie légère faite de rires et de galanteries mondaines. Insidieusement, la peur, masquée derrière le blanc de visages poudrés, se déroule semblable à un serpent s’apprêtant à avaler sa proie.

 

Jeux d’ombres et de lumière dans « Maria Antonietta ultima regina di Francia »

 

Entre humour et drame, on voit se dessiner sous nos yeux le portrait d’une femme aux multiples visages. Tantôt habitée d’une cruelle naïveté, tantôt investie d’une terrible indolence, c’est en martyr et en reine incomprise que sa tête roule sous le fer de la guillotine, habilement améliorée par le génie mécanique de son grotesque époux.

 

L’ombre d’un peuple en révolte

Tandis que la Cour de Versailles se démarque par ses frasques et extravagances, Paris couve en son sein les prémices de la Révolution. Assis à la taverne, on parle liberté et égalité. Un certain Maximilien de Robespierre s’invite dans les conversations. On se moque du roi, s’agace de sa reine étrangère. À cheval entre deux mondes, un avocat fait le pont, et déjà l’on entrevoit la porte du monde d’après. Celle d’une France qui ne voulait plus de ses rois et qui pour s’en débarrasser leur coupa la tête.

 

Jeux d’ombres et de lumière dans « Maria Antonietta ultima regina di Francia »

 

Joué avec beauté et justesse, Maria Antonietta ultima regina di Francia, est une œuvre pleine de subtilité à découvrir sans attendre. Regard italien et féminin, sur un pan trouble et fascinant de l’histoire de France, c’est un voyage dans le temps orchestré d’une main de maître.

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