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Constance Gennari: le design franco-italien pour The Socialite Family

Constance Gennari The socialite familiy MilanConstance Gennari The socialite familiy Milan
Constance Gennari, fondatrice de The Socialite Family, expose pour la 1ère fois au Fuorisalone
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 18 avril 2018

Constance Gennari, fondatrice de The Socialite Family, expose pour la première fois au Fuorisalone son univers pour lequel elle a obtenu un prix du Brera Design District. Rencontre avec cette parisienne à moitié milanaise.

Voilà une adresse à ne pas manquer. Le lieu est typiquement milanais : un superbe immeuble, quelque peu décadent, situé en plein cœur de Brera où une multitude de choses se passent pendant la semaine du Salone del mobile. Rendez-vous au 2ème étage, à la rencontre de Constance Gennari, en pleine effervescence à la veille du début du Fuorisalone (lundi 16 avril). La fondatrice et directrice de création de The Socialite Family, un projet qui vise à décrypter la vie des familles contemporaines à travers leur intérieur, sait raconter leurs histoires personnelles autant fascinantes qu’inspirantes, révélant des lieux et objets du quotidien en mettant en relation le design avec le style de vie des familles d’aujourd’hui.
De là est née une marque, inspirée des objets les plus iconiques photographiés à Paris, Milan, Londres ou New York, et racontés sur Internet. La collection est à admirer via Palermo, 1 jusqu’au 22 avril.

Lepetitjournal.com/Milan : Comment est né le projet The Socialite Family ?
Constance Gennari : Tout est parti d’une observation des nouvelles générations. Les femmes préfèrent travailler avant d’avoir des enfants qui arrivent donc plus tard. L’idée était aussi de montrer la façon dont de ce fait, les espaces ont changé. Aujourd’hui le temps qu’on a avec les enfants est très précieux, on partage plus de choses avec eux, ils jouent dans le salon, dans les pièces communes. Les chambres deviennent plus résiduelles, davantage consacrées à « l’heure du dodo ».
Mais surtout, j’ai été élevée par une mère artiste qui a toujours eu beaucoup de revues de déco. Et je me suis toujours demandé : Qui vit dans cet appartement ? J’avais besoin que ces intérieurs soient incarnés. Montrer un appartement vivant et non pas simplement témoin. Sentir la cigarette allumée d’un père, un coussin un peu froissé, sentir et voir les jouets, un peu de bazar, celui de la vie de tous les jours, sans que ce soit moche à voir.
The Socialite Family est ainsi né il y a 5 ans, d’abord sous le format d’un blog, avec des photographes extérieurs puis très vite j’ai commencé à photographier moi-même pour avoir une vraie ligne éditoriale et un style qui m’intéressait. Depuis mai dernier, nous avons lancé notre marque avec notre boutique en ligne.

C’est notamment pour cette évolution de TSF que le Brera Design district vous a attribué le prix « Lezioni di Design ». Que représente pour vous ce prix, mais aussi le Fuorisalone ?
C’est incroyable d’y participer, surtout à Brera où bat le pouls du Fuorisalone !  Je suis à moitié milanaise par mon père. Et n’ayant plus mon papa depuis 5 ans, ça me fait un petit pincement au cœur, c’est aussi en quelque sorte un hommage que je lui rends. Puis avoir de la reconnaissance à l’étranger c’est toujours intéressant. Le Fuorisalone est une superbe occasion pour exposer notre univers, composé de 50 modèles (pour 120 références).

L’Italie vous inspire ?
Absolument ! Les plaids, draps, coussins bomboloni… tout se réfère à l’Italie. Le site comme la collection représentent vraiment ma double nationalité. J’ai envie de transmettre le savoir-vivre des deux côtés. En Italie on a de très belles qualités de matière. C’est pour ça que j’ai voulu y chercher les usines. Familiales, elles travaillent de génération en génération sur le bois, les matières. Les coussins par exemple, ce sont des velours italiens mais la façon est française.
J’aime aussi beaucoup photographier les intérieurs italiens, pas que milanais, ils sont toujours très cinématographiques.

 

The socialite family milan fuorisalone

 

Vous relevez une différence notable entre les intérieurs français et milanais ?
On retrouve toujours des pièces iconiques, mais souvent à Milan l’écrin se suffit à lui-même. Ce qui fait la différence, ce sont les sols, les marbres, les intérieurs des ascenseurs avec les rideaux qui se ferment, les poignées en laiton.
Il faut connaître Milan pour l’apprécier, c’est ce que j’essaye de transmettre dans mon site pour que les gens regardent différemment les lieux.


Quelles sont vos meilleures adresses à Milan ?
Lorsque je viens à Milan, j'adore aller à la villa Necchi Campiglio, je pourrais y retourner des dizaines de fois. On découvre toujours des détails en plus, comme un interrupteur. Mais aussi des endroits plus secrets comme l’hôtel Diurne à Porta Venezia, resté complétement dans son jus. C’est incroyable de voir ces thermes de l’époque et toute l’histoire qu’il y a eu là-dedans.
J’adore aussi la Six galerie ou encore la fondation Prada, bien plus intéressante pour son extérieur que pour les expos qu’elle propose je trouve.
L’été je vais à la piscine de Città Studi où tous les vestiaires sont encore d’époque (années 30).
Pour boire un cocktail, j’aime bien le Ceresio 7, on y voit tout Milan. Par contre il faut se préparer en tenue vestimentaire ! A Paris on ne s’habille plus, c’est presque bizarre de s’habiller, c’est le rouge à lèvre qui fait tout.  A Milan on ne sort pas à moitié !

« Croisements », exposition The Socialite Family, Via Palermo, 1 – De 11h à 19h

 

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