Édition internationale

L'Italie deuxième en Europe pour les jeunes NEET

Les données d'Eurostat révèlent un pays en crise démographique, où les jeunes peinent à entrer dans le monde du travail et retardent leurs choix de vie.

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Photo de Papaioannou Kostas sur Unsplash
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 30 novembre 2025, mis à jour le 1 décembre 2025

L'Italie est un pays vieillissant, comptant de moins en moins de jeunes. Plus inquiétant encore, cette jeune génération peine à trouver sa place dans la société : l’Italie affiche le deuxième taux le plus élevé de jeunes NEET d'Europe – ces jeunes âgés de 15 à 29 ans sans emploi, ne suivant aucune étude, ni formation.

La Péninsule compte actuellement environ 1,4 million de NEET, soit 15,2% des jeunes âgés de 15 à 29 ans. Ce chiffre place l’Italie au deuxième rang en Europe, derrière la Roumanie (19,4 %) et bien au-dessus de la moyenne européenne de 11 %

Dans le sud de l'Italie, la proportion de jeunes NEET atteint 23,3 %, contre 9,8 % dans le nord et 12,9 % dans le centre.

Cette fragilité se conjugue avec celle d’une génération qui risque de devenir la plus petite de l’histoire démographique italienne. A cause de la dénatalité, la population des 25-34 ans a perdu 2,3 millions d’individus en vingt ans.

Les années à venir ne laisse pas présager une amélioration immédiate sachant que les moins de 15 ans représentent désormais moins de la moitié des plus de 65 ans, jusqu’à tomber bientôt à moins d'un tiers.

 

Parmi les facteurs expliquant le nombre de Neet en Italie : un parcours semé d'embûches

L'accès des jeunes Italiens au marché du travail est parmi les plus difficiles d'Europe. En 2023, seuls 23,1 % des jeunes de 15 à 24 ans occupaient un emploi, le taux le plus bas de l'Union européenne (à égalité avec la Grèce). La moyenne européenne s'établit à 35,3 %, avec des pics à 58,4 % aux Pays-Bas et à 52,2 % en Allemagne. En Italie, le nombre de personnes actives âgées de 25 à 34 ans a chuté de plus de 6 millions à environ 4,2 millions, réduisant ainsi leur part dans la population active de 27,1 % à 17,8 %, selon le rapport « Démographie et Force de travail » élaboré par le Cnel (Conseil national économie et travail).

Les difficultés professionnelles influent également sur les choix de vie. En Italie, les jeunes quittent le domicile familial en moyenne à 30 ans, soit 4,1 ans de plus que la moyenne européenne de 25,9 ans. Dans le Sud, la situation est encore plus marquée : en moyenne, les jeunes quittent le domicile familial à 31,6 ans.

 

Insérer les Neet sur le marché du travail 

Face à cette situation, l’Italie entend récupérer ses NEET sur son marché du travail. En Lombardie, par exemple, la région, la Fondation Cariplo et Intesa Sanpaolo ont débloqué 50 millions d’euros pour un programme « Zéro Neet » visant à améliorer les opportunités de formation entre cours de cuisine, de menuiserie ou de charpentrie, pour les jeunes provenant des prisons ou l’immigration irrégulière.

Et au niveau national, les ministères du Travail, de l'Éducation et du Mérite, en collaboration avec l'INPS (Institut italien de la sécurité sociale), ont signé un protocole d'accord début novembre, qui, pour la première fois, établit une interopérabilité de leurs systèmes d'information respectifs. L’objectif : renforcer les politiques d'insertion sociale et professionnelle.

L’échange des données devrait permettre d’identifier la population de Neet afin de leur proposer des initiatives politiques actives ciblées, différenciées selon la cible. A travers les informations obtenues, les ministères de l'Éducation et du Mérite, ainsi que de l'Université et de la Recherche, visent aussi à concevoir des formations plus adaptées au monde du travail.

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