Le tribunal de Milan a révoqué vendredi l'administration judiciaire sous laquelle avait été placée en juin Manufactures Dior Srl, pour avoir eu recours à des sous-traitants violant le droit du travail.


Le Tribunal de Milan a levé le régime d’administration judiciaire de la société Manufactures Dior, détenue à 100% par Christian Dior Italia SRL, filiale de LVMH, sous lequel elle avait été placée en juin 2024. La révocation de la mesure intervient avant le délai initial de 12 mois, conformément aux demandes du procureur et de la défense, grâce au « chemin rapide et vertueux emprunté par l'entreprise à la suite des instructions émises par le tribunal », selon la décision.
Main-d’œuvre sous-traitante exploitée
L'administration judiciaire avait été déclenchée à la suite d'une enquête ayant révélé que Manufactures Dior avait sous-traité une partie de sa production à des entreprises chinoises qui exploitaient des salariés.
Plus précisément, l’entreprise n’aurait pas mis en place « des mesures appropriées pour vérifier les conditions réelles de travail ou les capacités techniques des entreprises contractantes ».
Exploitation abusive de main d’œuvre dans la filière du luxe
Le Tribunal de Milan a salué la réactivité de la filiale de LVMH pour régler le problème du "rapport avec les fournisseurs à risques" et la "réorganisation de l'entreprise", concernant "les procédures de sélection des fournisseurs".
La maison Dior avait indiqué avoir été informée "par les autorités italiennes de la découverte de pratiques illégales chez deux de ses fournisseurs en charge de l'assemblage partiel d'éléments de maroquinerie pour Homme". Selon l’enquête de police, les employés étaient mal payés pour de longues heures de travail et logés dans des dortoirs construits illégalement et insalubres. Dior avait alors "condamné avec la plus grande fermeté ces actes contraires à ses valeurs et au code de conduite signé par ces fournisseurs", et s'était engagé à "collaborer avec l'administrateur italien et les autorités italiennes".
Outre Dior Italia, l'autorité italienne de la concurrence (AGCM) avait également ouvert une enquête visant ainsi que le groupe de luxe Giorgio Armani, soupçonné des mêmes pratiques.
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