Le gouvernement italien a tenté d’aborder le problème de la natalité et de la violence à l'égard des femmes en introduisant de nouvelles mesures dans la loi de finances 2024.
La nouvelle année a commencé par la présentation de la "Legge di bilancio", la Loi de finances italienne qui prévoit et autorise le budget de l'État pour 2024. Le gouvernement a décidé d'introduire des mesures en faveur des femmes et de la parentalité. Zoom sur les nouveautés les plus intéressantes.
Les aides pour les parents
La nouvelle loi de finances a introduit des mesures pour soutenir les parents afin qu’ils poursuivent leur vie professionnelle. En premier lieu, le gouvernement a décidé de renforcer le bonus « asili nido », grâce auquel l’état finance une partie des frais des crèches. En 2024, la prime est portée à 3.600 euros par an pour les familles rencontrant des difficultés économiques.
En deuxième lieu, la loi a partiellement modifié le régime des « congedi parentali ». Le congé parental existe en Italie depuis 2001 et permet aux parents de s'absenter du travail jusqu'à 11 mois (6 mois pour la mère et 7 mois pour le père) au cours des 12 premières années de la vie de l'enfant. Selon la règle générale, pendant les 9 premiers mois du congé, le parent reçoit une allocation égale à 30 % de son salaire. Avec la loi de finances 2024, l'allocation sera portée à 80 % pour un mois et à 60 % pour un autre mois (ce dernier étant porté à 80 % pour 2024) pour les congés pris au cours des 6 premières années de la vie de l'enfant. L'objectif de cette mesure est sans aucun doute d'aider les parents, en particulier les femmes, à trouver un meilleur équilibre entre le travail et les obligations liées aux premières années de vie de leurs enfants.
Autre nouveauté, les employeurs qui embauchent des mères actives ayant au moins trois enfants se voient exonérés de cotisations de sécurité sociale jusqu'en 2026. En outre, exceptionnellement les mères qui travaillent et qui ont deux enfants bénéficieront de la même exonération en 2024.
Le Fond pour les politiques de la famille
Le Fond pour la politique familiale a été créé en 2006 pour promouvoir et mettre en œuvre des interventions visant à protéger la famille, dans toutes ses composantes et les questions générationnelles. Dans la loi de finance du 2024, le gouvernement a alloué 1,25 million d'euros par an, à partir de 2024, pour financer le soutien technique et scientifique aux fonctions du Département des politiques familiales de la Présidence du Conseil des ministres, relatives à la mise en œuvre, au suivi et à l'analyse des interventions du Fonds pour les politiques familiales. Les utilisations des ressources du Fonds comprennent, entre autres, des projets visant à protéger et à prendre en charge les mineurs victimes de violence, des interventions de soutien, des initiatives de conciliation des temps de vie et de travail, et la promotion du bien-être familial en entreprise.
Les mesures de soutien aux femmes
La fin de l’année 2023 a été caractérisée par plusieurs faits divers de violence contre les femmes et de féminicides. Aussi, le gouvernement s’est intéressé à ce problème social, en introduisant des mesures spécifiques dans la loi de finance.
En premier lieu, le gouvernement a décidé d’augmenter le financement du Fond « per le pari opportunità », qui est né en 2006 dans le but de promouvoir les initiatives pour assurer la parité homme-femme. En particulier, parmi la mesure plus importante introduite par ce fond on trouve le « reddito di libertà » et le « microcredito di libertà». Le premier est une contribution économique pour les femmes victimes de violence, sans enfants ou avec des enfants mineurs, résidant en Italie et suivies par des centres anti-violences. Le montant est de 400 euros maximum par mois et par personne, octroyé en une seule fois pour une durée maximale de douze mois. Le « microcredito di libertà” est quant à lui un instrument financier dont l'objectif spécifique est de soutenir et d'accompagner les femmes victimes de violences (et assistées par les centres anti-violences) dans un parcours d'émancipation, y compris économique, en accédant au microcrédit commercial ou au microcrédit social. Ce type de mesure permettra de diminuer les taux d'intérêt pour l'accès au crédit auprès des institutions bancaires.
En second lieu, la loi a prévu une exonération des cotisations pour les employeurs qui embauchent des femmes victimes de violence, afin de permettre la sortie de la violence par leur intégration dans le marché du travail.
Les débats concernant le problème du très faible taux de natalité en Italie et des cas fréquents de violence à l'égard des femmes sont au cœur de l’actualité. Le gouvernement a donc tenté de trouver des solutions - en introduisant de nouvelles mesures en faveur des femmes et de la parentalité et en augmentant le financement des instruments existants - dont l’efficacité devra être évaluée à l’avenir.