Après 17 ans d’absence, Anna retourne dans son village natal, dans le Sud-Tyrol, avec ses deux enfants Mauro et Daria. A peine quelques jours plus tard, la jeune femme disparait mystérieusement. Livrés à eux-mêmes, les adolescents partent à la recherche de leur mère, découvrant en même temps le sinistre passé d’une ville vivant sous le coup d’une malédiction.
Une ville du Sud-Tyrol perdue au milieu des montagnes, une atmosphère sombre et glaçante, des personnages torturés par un passé sanglant, et des ombres marchant dans la nuit au son des cloches d’une ancienne église submergée par les eaux… Dès les premières secondes du premier épisode de Curon, le décor est posé. On se demande si l’on est bien en Italie et pas plutôt dans une ville perdue de l’Amérique profonde, avant d’être rattrapé par ce mélange d’italien et d’allemand tant caractéristique de la province du Haut-Adige.
Il est vrai que le premier épisode, un peu bateau en passant, ne débute pas sous les meilleurs auspices. Très vite, le spectateur se retrouve confronté à un amoncellement de clichés d’épouvante. Le design sonore et la musique, censés créer l’atmosphère de film d’horreur sont pesants et distraient plus l’audience qu’ils n’accompagnent. À mesure que les personnages se révèlent à nous, l’histoire qui tire en longueur devient prévisible, presque ennuyeuse. Mais alors que l’on s’apprête à mettre un terme à ce qui s’annonce être une longue torture visuelle, se produit un brusque basculement.
Le rythme change, s’accélère, les événements s’enchaînent et le scénario s’affine. Agrippé à notre écran, on cherche les coupables, l’origine de la malédiction frappant les Raina et les monstres. Délicieusement terrifié, paralysé par l’horreur de l’injustice frappant les protagonistes, le spectateur en veut toujours plus, bien que la trame du récit s’empêtre parfois dans une multiplication d’intrigues, parfois contradictoires et qui font froncer les sourcils.
Pourtant, on finit par se prêter aux jeux et on fait même mine d’ignorer les quelques incohérences qui égrainent l’intrigue principale. A partir des épisodes 3 et 4 la tension ne fait que s’accroitre. Charmé, on ne boit plus les images, on les avale désespérément. Sang glacé et avide de curiosité, on garde les yeux rivés sur l’écran, dans l’attente d’un dénouement final aussi sanglant que tragique.
Entre italien et allemand, horreur et triller, Curon, est une agréable surprise ! Accessible, passionnante et rafraichissante, cette série mélangeant ingénieusement les genres ne manquera pas de vous surprendre.
À voir sur Netflix !