Il avait fait parler de lui en 2015, lors de l’enterrement remarqué et agité de son chef Vittorio. Après un grand procès tenu à la suite de vagues d’arrestations entre 2018 et 2019, le clan Casamonica a été reconnu officiellement comme organisation criminelle mafieuse, avec à la clé de très lourdes peines pour ses membres.
Établir le caractère mafieux du clan était devenu un enjeu décisif du dossier Casamonica, car de cette caractérisation découlait l’importance des sentences édictées. C’est donc une avancée majeure pour Rome et une récompense pour les policiers ayant participé à la longue et fastidieuse investigation, particulièrement marquée par les deux opérations coup de filet « Gramigna » – mauvaises herbes – et qui ont permis la tenue du procès. La collaboration de l’épouse de Massimiliano Casamonica, Debora – élément marginalisé du clan – au cours de l’enquête à permis la reconnaissance de cette famiglia, en tant qu’organisation criminelle mafieuse.
Des peines lourdes
Après un brillant réquisitoire, le Procureur Giovanni Musarò a requis pas moins de 630 ans de prison pour les accusés. Les juges quant à eux ont prononcé au total plus de 400 peines, dont les plus lourdes ont été décernées aux chefs. Domenico Casamonica a notamment été condamné à 30 ans de prison, tandis que les autres meneurs ont reçu, en moyenne, des peines supérieures à 20 ans. En tout, ce ne sont pas moins de 44 personnes qui ont été convoquées dans le cadre de ce procès, mais seules 14 d’entre elles ont subi la charge d’ « association mafieuse ».
Des politiques fermes et solidaires
Par un message publié sur son compte Facebook, la maire de Rome Virginia Raggi s’est félicitée de ce verdict sévère et conséquent. En pleine campagne de réélection (mal embarquée), l’édile romaine a mis en avant son combat face à l’organisation mafieuse, qui lui a valu des menaces et de vivre sous protection policière. Elle a réitéré sa volonté de continuer à combattre la mafia.
Pour une fois, la région du Latium et son chef-lieu semblent être d’accord, puisque le gouverneur du Latium, Nicola Zingaretti, a fait part de sa satisfaction concernant ce jugement qu’il estime « historique ». Les divisions politiques entre la région tenue par le Parti démocrate et Rome tenue par le Mouvement 5 Etoiles se sont donc estompées, telles les trêves de Noël au temps de la Grande Guerre.