Michelangelo Merisi est né à Milan le 29 septembre 1571, mais ses parents sont dans l’obligation de fuir la ville 5 ans plus tard pour se réfugier à Caravaggio, ville à proximité de Bergame. Son père devient alors employé au service du marquis de Caravaggio, époux de Costanza Colonna. A l'âge de 13 ou 14 ans, Michelangelo revient s’installer à Milan dans l’atelier du plus grand peintre de l’époque.
Des années prospères à Rome
Vers 1590, le Caravage quitte Milan pour rejoindre Rome, où la situation était particulière : Rome est le foyer artistique de l’époque car le pouvoir pontifical avait décidé de redorer le blason de cette ville qui avait beaucoup souffert au Moyen Âge. Les papes insistent pour imposer et divulguer une nouvelle image de Rome en imposant l’église comme pouvoir temporel. Ses premières années dans la cité éternelle sont très dures, ses débuts sont laborieux, pour ne pas dire décourageants, et il connaît bien souvent la faim. Il commence très tôt à avoir des problèmes avec la justice.
L’année 1600 marque un net changement dans le style de Caravage : jusqu’à cette date, le peintre avait exécuté des toiles de dimensions moyennes et les sujets étaient essentiellement profanes. Il se présente alors à lui une occasion exceptionnelle : l’exécution de vastes panneaux pour l’église Saint-Louis des Français. Mais le début est difficile, puisque sa première version de Saint Matthieu et l’ange est refusée car jugée d’un réalisme trop brutal. Le peintre doit alors en réaliser une autre plus élégante, basée sur l’échange de regard entre l’évangéliste et le souffleur céleste. Par la suite, les toiles de Saint-Louis des Français ont beaucoup de succès, à partir de là, le Caravage recevra de nombreuses commandes jusqu’en 1606, année où il connaît de nombreux démêlés avec la justice.
Les années d’exil
En 1606, Caravage est contraint et forcé de s’exiler après avoir blessé mortellement son adversaire au cours d’un duel. Après avoir quitté Rome, il ira à Naples, à Malte et en Sicile. Il accoste au port de la Valette en juillet 1607, à l'âge de 36 ans. Très renommé, il y est accueilli dans les meilleures conditions, bien qu’il soit condamné à mort à Rome pour le meurtre d’un homme.
A Malte, le peintre cherche à changer le cours de sa vie ; c’est ainsi qu’il commence diverses démarches auprès du pape Paul V pour devenir un chevalier de l’Ordre de Malte. Pour cela, il doit faire voeux de chasteté et d’obéissance. Ses efforts ne seront pas vains, puisqu’il est nommé chevalier de l’Ordre de Malte en juillet 1608 et espère, grâce à ce titre, avoir l’occasion de retourner à Rome. Cependant, les choses devaient se passer autrement. Effectivement, impliqué dans une nouvelle dispute dans la nuit du 19 août, il est enfermé au fort Sant’Angelo, dont il s’échappe en octobre 1608 pour rejoindre la Sicile et se retrouve exclu de l’Ordre.
Arrivé à Syracuse, le peintre s'acquitte de plusieurs commandes pour des familles influentes et pour le clergé, tout en essayant d’obtenir la grâce du pape dans le but de revenir enfin à Rome. En octobre 1609, il est de retour à Naples, mais se retrouve grièvement blessé dans une nouvelle rixe et est laissé pour mort par ses assaillants.
L’éternel retour … vers la mort
L’on ne connaît pas avec exactitude les circonstances de sa mort. En effet, en juillet 1610, on lui apprend que le pape lui accorde sa grâce, à condition qu’il demande son pardon. Il doit ce revirement de situation au cardinal Scipion Borghese, qui intercède en sa faveur. Ainsi, il quitte précipitamment Naples à bord d’un bateau à voile pour rejoindre Porto Ercole. Lors d’une escale à Palo Laziale (petite baie dans le Latium, à proximité de Civitavecchia), il est arrêté et jeté en prison durant deux jours. Son décès est enregistré le 18 juillet 1610, alors qu’il est âgé de 38 ans.
En 2001, l’on retrouve le document de son certificat de décès dans le registre des décès de la paroisse de Saint-Érasme de Porto Ercole, qui indique que Caravage est mort “à l’hôpital de Sainte-Marie-Auxiliatrice, des suites d’une maladie”.