Aujourd’hui encore, Raphaël représente l’un des plus grands peintres de la Renaissance, célèbre à 17 ans à Pérouse, mort à 37 ans à Rome, et tout le monde reconnaît sa grandiloquence ; néanmoins certaines anecdotes sont encore méconnues du grand public.
« Quand Raphaël mourut, la peinture disparut avec lui. Quand il ferma les yeux, elle devint aveugle. »
Giorgio Vasari, Les Vie des meilleurs peintres, sculpteurs, architectes
Alors qu’il a en charge la décoration des salles du palais de Jules II (actuelles Chambres de Raphaël) au Vatican, il fait la rencontre de Margherita Luti en 1512, surnommée la Fornarina (« la boulangère », puisque fille du boulanger Francesco Luti da Siena) qui deviendra le grand amour de sa vie. Très courtisée en raison de sa grande beauté, Raphaël interrompt constamment son travail pour la retrouver, étant d’un naturel particulièrement jaloux.
Une obsession jusque dans les peintures
Il semblerait que les traits de la jeune femme soient représentés dans le célèbre tableau La Fornarina ; cependant, aucune preuve historique ne peut confirmer cette hypothèse, si ce n’est le fait qu’il ait apposé sa signature RAPHAEL VRBINAS en lettres d’or sur le bracelet que porte la jeune femme à son bras gauche, certains y voyant la preuve d’une liaison privée.
En outre, l’on peut déceler un message secret pour sa maîtresse dans un second tableau, La Donna Velata ; message contenu de manière allégorique dans la perle se trouvant dans les cheveux de la jeune femme, puisque le terme latin « margarita » signifie « perle » (certains n’ont pas mis longtemps à y voir une référence directe au prénom de la Fornarina).
Mort le jour de son anniversaire, le pape Léon X organisa pour Raphaël de grandes et fastueuses funérailles qui, après une grande procession dont fut exclue Margherita Luti, le fit reposer au Panthéon.
Le poète Pietro Bembo rédigea son épitaphe : « Ci-gît Raphaël, à sa vue la nature craignit d’être vaincue ; aujourd’hui qu’il est mort, elle craint de mourir. »
Margherita l’aima jusqu’à sa mort et bien au-delà, puisqu’elle passa le reste de sa vie à le pleurer dans le couvent où elle se retira jusqu’à sa mort en 1522.