A partir des années 1470, Sandro Botticelli intègre le cercle de la famille Médicis à Florence, pour laquelle il peint l’une de ses œuvres les plus connues, Le Printemps, entre 1478 et 1482.
« Le printemps suit son chemin […] et devant eux, s’avance le messager ailé de Vénus »
Lucrèce, poète latin du Ier siècle av. J.-C.
Ce chef-d’œuvre, commandé par Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis, a fait couler beaucoup d’encre. En effet, des chercheurs ont tenté de retracer son parcours historique et de l’interpréter, mais il réside encore aujourd’hui de nombreuses énigmes. L’une des premières interrogations porte sur l’origine de cette peinture ; certains pensent que Lorenzo avait demandé au peintre de la réaliser pour son mariage, mais des historiens de l’art la datent de quelques années plus tôt.
Les différents personnages présents sur le tableau symbolisent le printemps et son lien avec l’amour. Au centre du tableau et du jardin des Hespérides trône Vénus, incarnant la Beauté et l’Amour de l’époque de la Renaissance italienne ; au-dessus d’elle vole Cupidon prêt à décocher l’une de ses flèches. A sa droite, on découvre les Trois Grâces (représentant l’amour spirituel) qui dansent et Mercure (messager des dieux) qui chasse les nuages avec son caducée, à sa gauche la nymphe Chloris se fait enlever par Zéphyr (le vent d’ouest) et se métamorphose en Flore (déesse des fleurs) à son contact (tous deux représentent l’amour charnel).
« Regardez tous les tableaux que Botticelli a peint le long de sa vie : toutes les femmes qui sont venues sous son pinceau, Vénus sortant toute nue et si belle de sa coquille, la vierge à la grenade, les Vertus, les jeunes filles de Jethro, toutes se ressemblent. On dirait des sœurs. Savez-vous pourquoi ? C’est parce qu’elles sont toutes une image rêvée de Simonetta. Il n’a jamais peint qu’elle, ou son souvenir. »
Rendez-vous de Venise, Philippe Beaussant.
Il semblerait qu’il se soit inspiré de Simonetta Vespucci, considérée comme la plus belle femme de Florence, pour représenter les femmes de ce tableau : l’une des Grâce, Flore et bien entendu Vénus. Arrivée dans la ville à l’âge de 15 ans, la jeune fille devient l’épouse de Marco Vespucci et l’amante de Julien de Médicis ; Botticelli, alors très amoureux d’elle également, commence à esquisser son portrait avant qu’elle ne décède à l’âge de 23 ans. Le peintre demandera à être enterré à ses pieds à sa mort.