L’association Legambiente et Ambiente Italia ont présenté leur rapport sur les écosystèmes urbains : Rome occupe la 66e place dans le classement des 106 villes passées au peigne fin.


Chaque année, le rapport « Écosystème Urbain » mesure la performance environnementale des 106 chefs-lieux de province, à travers 19 indicateurs répartis sur six domaines thématiques (air, eau, déchets, mobilité, environnement urbain, énergie).
Une capitale dans le brouillard
66e sur 106. Encore cette année, Rome est loin du podium et demeure l’une des villes les plus polluées du centre de l’Italie, avec le niveau le plus élevé de dioxyde d’azote du Latium.
Le smog, principal problème environnemental de la capitale italienne est pointé par le rapport. Il s’agit d’un mélange de particules fines et de gaz nocifs, qui s’apparente à un brouillard de pollution. En causes, le trafic automobile intense, la faiblesse des infrastructures de transports publics et de pistes cyclables. Au total, près de trois millions de véhicules circulent dans la métropole. Les transports publics sont saturés et souffrent d’un retard dans le développement des réseaux de métro et tramways. Enfin, la grandeur de la métropole engendre de longs trajets domicile-travail et quasiment exclusivement effectués en voiture.
« Rome a besoin d’un véritable sursaut pour respirer. Les plans existent, mais leur mise en œuvre est encore trop partielle et dispersée », a alerté Roberto Scacchi, président régional de Legambiente Lazio. Car en conséquence, d’après l’association environnementale, une mort prématurée sur cinq en Italie serait liée à la pollution de l’air.
Le rapport indique néanmoins une légère amélioration de la collecte sélective et de la réduction des pertes d’eau à Rome (27,8 % de perte contre 36,7 % pour la moyenne nationale).
Le Latium sous la moyenne du pays
La région du Latium présente un niveau de durabilité environnementale (près de 46%) inférieur à la moyenne nationale (54,2%). Les chefs-lieux de la région – Rieti, Latina, Viterbo et Frosinone – sont moins bien classés que Rome. Rieti occupe la 70e place nationale tandis que Frosinone se classe 96e avec un taux de tri des déchets de 40% et 55% de pertes d’eau. À l’inverse, les régions du Nord – Vénétie et Trentin-Haut-Adige – atteignent plus de 70% en matière de tri des déchets.
Un niveau national insatisfaisant
Cette année, le score moyen national est moins élevé qu’en 2024 (55,8%). Globalement, aucune ville n'a encore atteint un score de 100%. Trente (79,78%) et Mantoue (78,74%) sont les seules villes à dépasser le seuil des 75% et à dominer le classement des écosystèmes urbains.
D’après le rapport, aucune des 106 villes étudiées ne respecte les nouveaux seuils de pollution de l’air établis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Concernant l’eau, les pertes moyennes dans les réseaux d’aqueduc atteignent encore plus de36 %.
Le taux de motorisation continue d’augmenter tandis que les surfaces cyclables et piétonnes reculent. Avec ses 68 voitures en moyenne pour 100 habitants, l’Italie est depuis 2021 le 3e pays avec le taux de motorisation le plus élevé de l’Union européenne. En France, la moyenne est de 57 voitures pour 100 habitants.
D’après Stefano Ciafani, président national de Legambiente, « il faut une nouvelle conscience collective : celle de comprendre que couper quelques arbres pour construire une ligne de tramway est un acte de santé publique. » Le rapport souligne également le manque de stratégie à l’échelle nationale afin d’entamer une véritable transition urbaine.
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