Édition internationale

L’Ambassade de France en Italie célèbre les dix ans de l’Accord de Paris

Une décennie après la tenue de la COP21, l’Ambassade de France en Italie a organisé au Palais Farnèse un événement d’envergure pour revenir sur la réussite diplomatique de ces négociations. Tournée vers le futur, cette rétrospective rappelle combien la jeunesse a un rôle à y jouer.

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Les trois ambassadeurs ont partagé leurs visions de la COP21. Photo de Maé Brault.
Écrit par Maé Brault
Publié le 11 décembre 2025, mis à jour le 12 décembre 2025

« C’est un petit marteau mais je pense qu’il peut faire de grandes choses ». C’est ainsi que Laurent Fabius, président de la COP21 pour le climat, a conclu les négociations de Paris, dix ans plus tôt. À l’occasion du dixième anniversaire de la signature de l’Accord de Paris, l’Ambassade de France en Italie a organisé mercredi 10 décembre, au Palais Farnèse, une rétrospective tournée vers le futur. 

Trois ambassadeurs et trois souvenirs

Sur la scène du salon d’Hercule, trois ambassadeurs de la France étaient présents : Martin Briens, ambassadeur de France en Italie ; Florence Mangin, ambassadrice de la France près le Saint-Siège et Tanguy Stehelin, ambassadeur et représentant permanent de la France auprès des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.
« Nous sommes là pour nous rappeler ce qu’il s’est passé il y a dix ans. Le cadre doit être protégé aujourd’hui », a déclaré en intriduction Martin Briens. En 2015, l’ambassadeur était en première ligne de la COP21 : membre du cabinet de Laurent Fabius, il a activement participé aux préparations de la réunion pour le climat. « C’est un des meilleurs souvenirs de ma carrière », a-t-il ajouté. Le marteau de Laurent Fabius à la main – reçu en cadeau – Martin Briens a affirmé : « On refuse de renoncer. L’intention de la France est de continuer à être moteur et une force de proposition dans ce secteur. »

Florence Mangin a, quant à elle, rappelé « la belle coopération entre le Saint-Siège et la France » qui a eu lieu en 2015. D’une part, le pape François a rédigé l’encyclique Laudato si’, mi’ Signore (Loué sois-tu, mon Seigneur) et a accepté d’anticiper sa publication en amont de la COP21 – le 18 juin alors que sa publication était à l’origine prévue pour la fin de l’année – afin qu’elle puisse avoir un impact auprès de la communauté catholique et non catholique. Car cette encyclique s’adresse à « chaque personne qui habite cette planète » et appelle à la protection de l'environnement, à une « conversion écologique » pour sauvegarder la « maison commune ». D’autre part, Florence Mangin a confié : « Le pape François a appelé les Etats récalcitrants lors des négociations pour leur demander de revoir leurs positions. »

Enfin, Tanguy Stehelin, également présent à la COP21, a insisté sur la force diplomatique de ces sommets. « On espère qu’un prochain accord sera bientôt conclu pour mettre fin à la pollution plastique », a-t-il laissé entendre.

 

jeunes assis autour d'une table ronde
Avant la soirée, des étudiants ont fait une simulation de négociations sur le climat.

 

Les générations futures au cœur du débat

Les deux tiers des chaises étaient occupés par un public de moins de 30 ans. Il y a les étudiants qui ont participé à la simulation de négociations l’après-midi, ceux qui se sentent concernés et qui veulent faire changer les choses. « Si vous voulez changer le monde, il faut être passionné », a déclaré Enrico Giovannini, économiste et ancien ministre des Infrastructures et des Transports d’Italie. En 2022, le Parlement italien a adopté un amendement constitutionnel : toute législation doit respecter « l’intérêt des générations futures »

 

Enrico Giovannini
L’ancien ministre italien Enrico Giovannini, a encouragé les jeunes à se mobiliser.

 

Aux côtés de l’ancien ministre, se sont succédé le père Stefano Cascio ; Carla Barroso Carneiro, ambassadrice et représentante permanente du Brésil auprès des Nations unies à Rome ; Nathalie Tocci, directrice de l’Institut des affaires internationales ; Emmanuel Guérin, coordinateur de la présidence française de la COP21 et Hugo Viel, activiste français, venu de France pour l’événement.

Le fil rouge de la discussion : l’implication sociale. « Nous devons mettre les gens au centre », a répété Carla Barroso Carneiro. Le père Stefano Cascio est revenu sur le concept d’écologie intégrale, défendu par la papauté : « L’économie et la société sont les deux faces d’un même défi »
« Nous avons besoin de jeunes gens pour protester, crier dans les rues, et pour nous remplacer », a conclu Enrico Giovannini, avec une pointe d’humour. 

 

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