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Une arrestation à Milan dans l’affaire des malversations au Vatican

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Écrit par Chloris Ploegaerts
Publié le 14 octobre 2020, mis à jour le 15 octobre 2020

Cecilia Marogna, proche du cardinal Becciu accusée d’avoir détourné 500.000 euros destinés à l’aide humanitaire du Vatican, a été arrêtée à Milan ce mardi 13 octobre. Retour sur un scandale financier qui fait trembler l’Eglise.

Les investigations sur le scandale financier qui secoue l’Eglise avancent. Une proche du cardinal Becciu, accusé de malversations par le Saint-Siège, a été interpellée mardi 13 octobre par la garde financière de Milan. Cecilia Marogna était visée par un mandat d’arrêt international émis par le Vatican, pour des soupçons de détournement de fonds.

La jeune femme est suspectée d’avoir dépensé 500 000 euros destinés à des opérations humanitaires en Asie et en Afrique, dans l’achat de sacs, cosmétiques et autres produits de luxe. La somme dilapidée en shopping lui aurait été versée entre 2018 et 2019 sur le compte d’une société écran enregistrée en Slovénie, dont elle était administratrice.

En 2016, Cecilia Marogna s’était déclarée experte en relations diplomatiques et médiatrice des crises internationales. Celle que l’on surnomme « la Dame du cardinal » avait aussi été désignée comme personne de confiance par Angelo Becciu, alors secrétaire d’Etat du Vatican – sorte d’équivalent du ministre de l’Intérieur.

Une pièce du puzzle financier du cardinal Becciu

Cette protagoniste centrale de l’enquête sur les montages financiers de l’ancien proche collaborateur du Pape est désormais livrée aux autorités judiciaires vaticanes. Mais son arrestation ne concerne qu’un volet des faits reprochés au cardinal déchu. Démis de ses fonctions par le souverain pontife le 24 septembre 2020, Angelo Becciu serait en effet impliqué dans diverses affaires financières.

La plus retentissante concerne l’acquisition douteuse d’un immeuble dans un quartier chic de Londres en 2013, par une transaction de 200 millions de dollars effectuée avec les fonds de la Secrétairerie d’Etat. La presse italienne a également révélé la complicité d’un réseau de banquiers et d’hommes d’affaires gravitant autour du cardinal. L’ancien haut responsable de la curie romaine aurait par ailleurs versé plusieurs centaines de milliers d’euros provenant de l’épiscopat italien et du Saint-Siège à une association de charité gérée par son frère en Sardaigne.

Face à cette tornade, le Pape François entend accélérer son projet de réforme des finances vaticanes. Leur gestion pourrait être confiée à l’Administration du patrimoine du siège apostolique, pour contenir les dérives liées à la concentration des pouvoirs dans les hautes fonctions de l’Eglise.

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