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Les priorités du nouveau premier ministre italien Mario Draghi

Mario Draghi premier ministreMario Draghi premier ministre
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 14 février 2021, mis à jour le 15 février 2021

Le nouveau chef du gouvernement Mario Draghi, s’est entouré d’un gouvernement éclectique pour sortir l’Italie des crises politiques, économique et sanitaire.

L’ancien chef de la Banque centrale européenne est officiellement à la tête du gouvernement italien après avoir prêté serment samedi. Appelé par le président Mattarella le 3 février dernier pour sortir l’Italie de la crise politique après l’éclatement de la coalition de son prédécesseur Giuseppe Conte, Mario Draghi a choisi pour former son cabinet, une habile coalition mêlant technocrates et responsables politiques, élargie du centre gauche à la droite pure, du parti démocrate à la Ligue de Matteo Salvini en passant par Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi.

Soutien hétéroclite

Investi samedi, le nouveau gouvernement d'union nationale ne compte toutefois aucun leader politique. Mario Draghi a joué la continuité en confirmant Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles) au poste de ministre des Affaires étrangères, Roberto Speranza (LEU) à celui de ministre de la Santé, et Luciana Lamorgese (technocrate) comme ministre de l’Intérieur.
A l’économie, « Super Mario » comme il est surnommé pour avoir sorti la zone euro de la crise de la dette en 2012, a choisi un homme de confiance, Daniele Franco, ancien numéro deux de la banque d’Italie, dont M. Draghi a été le gouverneur.
Roberto Cingolani, physicien de renom et responsable de l’innovation technologique du géant de l’aéronautique Leonardo, est nommé à la tête du nouveau « super ministère » de la transition écologique.

Mercredi, Mario Draghi présentera son projet politique devant le Sénat et la Chambre des députés, en vue d’obtenir les votes de confiance. Cela ne devrait être qu’une formalité sachant que l’ancien chef de la BCE n’aura mis que cinq jours à rallier avec brio la quasi-totalité des partis. Outre la grande popularité dont il bénéficie dans l’opinion publique italienne – 62% des Italiens ont confiance en Mario Draghi et son futur gouvernement selon un récent sondage -, le nouveau premier ministre jouit donc d’un soutien politique des plus hétéroclites. Mais si le chef du gouvernement n’a certainement rien à craindre dans l’immédiat, une très large majorité parlementaire risquerait toutefois d’avoir du mal à rester soudée sur le long terme, analysent les experts. D’autant que les partis politiques pourraient s’agiter à l’horizon des prochaines élections prévues en 2023.

Mario Draghi a par ailleurs été accueilli avec enthousiasme par les marchés financiers vendredi. Sa présence à la tête du gouvernement rassure les investisseurs, les taux d’intérêt auxquels emprunte l’Italie ont atteint leur pus bas niveau historique vendredi.

Les chantiers à affronter

Malgré ces bonnes nouvelles, Mario Draghi doit affronter de nombreux problèmes. Au palmarès des chantiers à mener, celui de la reprise économique et surmonter la dépression. L’Italie a vu son PIB chuter de 8,9% en 2020, l’un des pires scores de la zone euro. Elle en outre accumulé une dette représentant 158% de son PIB fin 2020. Là encore, il s’agit de l’un des pires ratios de la zone euro, après celui de la Grèce.
La Péninsule pourra compter sur le plan de relance européen « Next generation EU », dont elle est le principal bénéficiaire avec une enveloppe de 200 milliards d’euros. Le gouvernement doit présenter à Bruxelles les grandes lignes du plan des dépenses d’ici la fin avril. Lors des consultations, Mario Draghi a affirmé qu’il n’envisageait aucune austérité budgétaire afin de préserver la cohésion sociale.

Une autre urgence pour l’Italie, l’un des pays les plus touchés par la pandémie en Europe en s’approchant de la barre des 100.000 morts, est celle d’accélérer la campagne de vaccination anti-Covid. Pour cela, Mario Draghi pense à établir une plateforme unique et nationale (pour remplacer les différentes plateformes régionales) et à implique rla Protection civile.
Au même titre que les autres pays européens, l’Italie a accusé de lourds retards du fait des lenteurs d’approvisionnement.
Alors qu’un peu plus d’un million de personnes sur les 60 millions habitants de la péninsule ont été vaccinés, la phase 2 du plan de vaccination visant les personnes âgées de plus de 80 ans et la malades chroniques, a démarré dans plusieurs régions.

La question de l’emploi figure également au programme des priorités. L’arrivée à échéance du blocage des licenciements le 31 mars prochain pourrait faire exploser une véritable bombe sociale. En 2020, malgré les mesures d’aides prises par le gouvernement, plus de 400.000 emplois ont disparu, touchant plus particulièrement les jeunes et les femmes qui représentent 98% des nouveaux chômeurs.

Mais les urgences à affronter pour faire repartir l’Italie, passent également par l’école. Mario Draghi a déjà parlé d'un possible allongement du calendrier scolaire de façon à récupérer les heures perdues du fait de la pandémie.
La transition écologique est elle aussi fondamentale puisqu'il s'agit de l'un des pans principaux qui a permis l'attribution des 209 milliards d'euros de l'Union européenne dans le cadre du plan de relance. Le nouveau ministre Roberto Congolani devra répartir une dépense de 77 milliards d'euros, soit 37% du plan de relance italien.
La lenteur de la justice et la bureaucratie figurent également à l'ordre du jour. Des dossiers restés en chantier depuis plusieurs années.

 

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