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L’Italie, face à l’urgence économique et sociale du déclin démographique

enfant tourne les aiguilles d'une horloge en papierenfant tourne les aiguilles d'une horloge en papier
@Markus Spiske, Unsplash
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 15 mai 2022, mis à jour le 15 mai 2022

L’effondrement de la natalité en Italie – avec moins de 400.000 naissances en 2021 - risque d’engendrer la perte de 5 millions d’habitants d’ici 2050 dans la Péninsule. Une urgence dénoncée dans la deuxième édition des Etats généraux de la natalité, organisés les 12 et 13 mai.

La population italienne s’est effondrée sous la barre des 59 millions d’habitants. Avec un taux de natalité de 1,2 enfant par femme, l’Italie figure au dernier rang européen avec l’Espagne. Moins de 400.000 naissances ont été enregistrées l’année dernière, soit deux fois moins qu’en France, et une chute flagrante de 31% par rapport à 2008. Il s’agit aussi du plus bas niveau enregistré depuis la Seconde Guerre mondiale.

Si la tendance perdure, l’Italie perdra 5 millions d’habitants d’ici 2050, assure l’Institut national de la statistique (Istat) avec ces chiffres illustrés à l’occasion des Etats généraux de la Natalité, organisés les 12 et 13 mai à Rome.

Déclin démographique en Italie : Des conséquences alarmantes

Et les conséquences économiques et sociales sont inquiétantes : seuls 52% de la population serait en âge de travailler (20-66 ans) étant donné que 16% auraient moins de 20 ans et 32% seraient à la retraite.  Selon ces prévisions, les naissances pourraient descendre à 298.000 en 2050, soit bien loin de l’objectif minimum fixé par l’Istat, qui tablait sur 500.000 naissances afin d’obtenir un équilibre démographique.

« Si rien n'est fait, le PIB s'effondrera et notre système d'Etat providence et de retraites sera insoutenable », alerte Gigi De Palo, président de la Fondation pour la natalité et du Forum national des associations pour la famille.
« Le thème de la natalité représente une réelle urgence sociale », s’est aussi inquiété le Pape François dans son discours adressé aux participants des Etats généraux. « De moins en moins d’enfants naissent, ce qui signifie appauvrir le futur de tous, l’Italie, l’Europe et l’Occident […] La beauté d'une famille riche en enfants risque de devenir une utopie », a-t-il ajouté.

Combattre l’hiver démographique

Les Etats généraux de la Natalité, arrivés à une deuxième édition, réunissent les institutions, les entreprises, les médias, la politique ou encore le monde de la culture. L’objectif : faire émerger de nouvelles pistes de soutien aux familles, pour que l’Italie, déjà deuxième pays plus vieux au monde après le Japon, évite d’assister à un vieillissement progressif de sa population.
En ce sens, la Péninsule a récemment adopté un « family act », qui doit être peaufiné d’ici la fin de la législature avec une série de décrets, tel que celui qui visera à réformer les congés parentaux, notamment en allongeant le nombre de jours du congé paternité. Et depuis mars dernier, les familles italiennes bénéficient pour la première fois d’une allocation familiale – un chèque versé mensuellement pour chaque enfant jusqu’à ses 21 ans, d’un montant de 50 à 175 euros selon les revenus du foyer.

 

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