La compagnie pétrolière italienne ENI a signé un méga-contrat gazier de 8 milliards de dollars avec la Libye, dans le but de remplacer toujours davantage l’importation de gaz russe.
Une semaine après Alger, la première Ministre italienne Giorgia Meloni s’est rendue en Libye ce week-end, suivant le même objectif : signer un contrat gazier afin de remplacer l’importation de gaz russe.
La cheffe du gouvernement était accompagnée du géant pétrolier italien ENI, qui a signé l’accord avec la compagnie nationale d’hydrocarbure libyenne (NOC). Il s’agit du plus important contrat dans le secteur des hydrocarbures depuis 25 ans. Le projet stratégique vise non seulement à augmenter la production de gaz pour refournir le marché libyen, mais aussi à garantir l’exportation des volumes en Europe.
Selon les termes de l'accord, ENI investira 8 milliards de dollars dans deux champs gaziers en Méditerranée, et devrait produire l'équivalent de 750 millions de m³ de gaz par jour durant 25 ans.
Or, en 2022, ENI a produit 9,3 milliards de m³ de gaz en Libye, dont 2,5 milliards de m³ de gaz (soit un peu moins d'un tiers), sont arrivés en Italie par le gazoduc Greenstream, tandis que 6,8 milliards de m³ étaient destinés au marché intérieur.
Réduire la dépendance au gaz avec la Russie
Avant l'invasion de l'Ukraine il y a près d’un an, l'Italie importait 95% du gaz qu'elle consommait, dont environ 40% provenaient de Russie. Pour réduire cette dépendance, Rome a lancé un plan de diversification des sources d'approvisionnement, en se tournant notamment de plus en plus vers l'Algérie, historiquement son deuxième plus grand fournisseur après la Russie. Différents accords ont été conclus, comme celui en juillet dernier par l'exécutif précédent, mené par Mario Draghi (prédécesseur de Giorgia Meloni) afin que l'Algérie fournisse plus d'hydrocarbures à l'Italie, et celui de la semaine dernière. Grâce à ces accords signés par ENI et Sonatrach, les flux algériens devraient doubler de 9 à 18 milliards de m³ par an d'ici 2024.
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