Jusqu’alors simple « pays observateur », l’Italie a annoncé ce lundi adhérer à l’Alliance nucléaire européenne qui compte 15 pays.


L’Italie fait un pas de plus vers son retour au nucléaire. Le ministre italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, Gilberto Pichetto Fratin, a annoncé ce lundi à ses homologues du Conseil Energie qui s’est tenu au Luxembourg, l’adhésion de l’Italie à l’Alliance Nucléaire européenne. Jusqu’alors, la Péninsule était simple « pays observateur » de cette Alliance, une initiative lancée par la France en 2023 pour promouvoir le développement de l'énergie atomique. « Cette décision s'inscrit dans la lignée des choix de politique énergétique du gouvernement italien, qui défend fermement le principe de neutralité technologique et vise une transition énergétique durable, garantissant la sécurité et la résilience du système énergétique et favorisant les entreprises et les ménages », a déclaré le ministre.
Vers la réintroduction du nucléaire en Italie
L’Italie a éteint ses centrales nucléaires il y a près de 40 ans, à l’issue de deux référendums consultatifs, dont le premier en 1987, soit peu après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. En 2011, après l'accident de Fukushima, un autre référendum a confirmé le refus des italiens pour la construction de nouvelles centrales.
Avant Tchernobyl, l’Italie comptait trois centrales actives sur le territoire et une autre en construction.
Ces dernières années, la crise du gaz déclenchée par la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l'énergie ont ravivé l'intérêt pour l’énergie nucléaire. D’autant plus que le nucléaire constitue une option d’énergie décarbonée, un levier notable pour atteindre la neutralité carbone.
C’est ainsi qu’en février 2025, le gouvernement de Giorgia Meloni a adopté un projet de loi ouvrant la voie au retour de la production nucléaire en Italie.
Italie : le gouvernement établit un plan pour renouer avec l’énergie nucléaire
15 pays alliés pour la promotion du nucléaire en Europe
Outre la France et l’Italie, 11 pays ont rejoint l'Alliance : la Bulgarie, la Croatie, la Finlande, les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, la Hongrie et la Belgique depuis février dernier, alors que l’Estonie compte comme pays observateur.
Si l'Espagne possède l'énergie nucléaire, le pays ne fait pas partie du groupe. L'Allemagne, pour l'instant, n’entend pas revenir sur les mesures qui ont conduit à la fermeture de centrales nucléaires.
Parmi les priorités du groupe, figurent notamment l'accès au financement vert pour l'énergie nucléaire, le soutien aux investissements pour la construction de nouveaux réacteurs et le renforcement de la coopération en matière de recherche, de formation, de gestion des déchets et de normes de sûreté.
L'Alliance se réunit régulièrement en marge des Conseils Énergie de l'UE.
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