Alors que l’épidémie du coronavirus entame sa descente en Italie, le gouvernement pense à la « phase 2 » et annonce un plan sanitaire pour une sortie graduelle de l’urgence.
L’Italie semble voir le bout du tunnel. « Après le plateau, la courbe débute sa descente », a annoncé Sivlio Brusaferro, président de l’Institut supérieur de la Santé dimanche. Le nombre de morts dimanche, bien qu’encore très élevé (525) est descendu au même niveau que celui du 19 mars. Et pour la première fois samedi, le nombre de malades hospitalisés en thérapie intensive a diminué. Une bonne nouvelle qui s’est répétée dimanche. Les services commencent timidement à être désengorgés.
Le gouvernement avertit toutefois que le retour à la normale n’est pas pour demain. Les mesures restrictives restent maintenues jusqu’à nouvel ordre. Le Chef de la protection civile, Angelo Borrelli, souligne dimanche lors de son point presse quotidien, qu’il ne « faut pas lâcher prise, continuer à rester chez soi et ne sortir que par nécessité ». Une nouvelle ordonnance de la région Lombardie, entrée en vigueur le 5 avril, a même imposé l’obligation de se protéger le nez et la bouche lors de toute sortie, au moyen d’un masque, ou à défaut, d’un foulard.
Plan sanitaire en 5 points
Mais la « phase 2 » est à l’étude. Le ministre de la Santé Roberto Speranza a annoncé dimanche 5 avril, un « plan sanitaire en cinq points » pour une reprise graduelle afin de « sortir avec le plus grand soin » de l’urgence coronavirus.
1) Masques et distanciation sociale
Le premier point marque la poursuite de la politique de « scrupuleuse distanciation sociale dans les lieux de vie et de travail ». Les masques ne seront pas obligatoires au niveau national, mais fortement recommandés, principalement pour le personnel des professions à risque, afin de réduire le risque d’infection. La mesure adoptée par la Lombardie ce week-end, a ainsi anticipé la volonté prochaine du gouvernement.
2) Renforcement des réseaux sanitaires du territoire
Le plan sanitaire prévoit en deuxième point le renforcement des services de prévention et des réseaux sanitaires au niveau local. En clair, il s’agit de diffuser et d’homogénéiser les pratiques d’intervention sur les cas suspects. Plusieurs régions ont par exemple institué des « Unités sanitaires de continuité d’assistance » (Usca), permettant la gestion à domicile des patients Covid-19, ne nécessitant pas d’hospitalisation.
3) Structures « Covid Hospital »
De nombreuses structures exclusivement dédiées aux patients Covid-19, dénommées les « Covid Hospital », ont été activées par les différentes régions, dans toute l’Italie. Le plan gouvernemental souhaite renforcer ces structures. Lorsque la diffusion de la contagion sera sous contrôle, le ministre italien de la Santé entend en effet permettre aux hôpitaux « traditionnels » de se concentrer de nouveau sur les thérapies habituelles.
4) Des tests rapides
Le plan stratégique du ministre de la Santé confirme le rôle fondamental des tests destinés à identifier les malades et porteurs sains. Dans ce sens, les tests moléculaires rapides ont été lancés, à effectuer avant tout sur le personnel sanitaire. Le ministre annonce par ailleurs, le lancement d’une étude nationale à court terme, sur un échantillon de dizaines de milliers de personnes, pour identifier avec une meilleure exactitude la dimension effective de la contagion.
5) Une application anti-contamination
La technologie, en renfort de la santé. Sur le même modèle que la Corée du Sud et de l’application lancée dans la région Lombardie, les citoyens pourront télécharger une App retraçant les déplacements des malades du coronavirus. L’Application permettra également d’informer les citoyens des éventuels soins à domicile, de contrôler sa pression durant la quarantaine et de contacter directement les médecins.