Au printemps 2022, aura lieu un référendum sur la dépénalisation du cannabis en Italie. Ce sont plus d’un million de signatures qui ont été recueillies. Serait-ce un nouvel outil de la démocratie ?
L’Italie est parmi l’un des pays européens les plus tolérant concernant le cannabis. Au cours de la fin de l’été, un référendum concernant la dépénalisation du cannabis a été proposé. Il a été très bien reçu. La consultation est ouverte depuis le 11 septembre et a recueilli les 500.000 signatures nécessaires en à peine quelques jours. C’est un beau bouquet. Cela permet de convoquer un référendum « abrogatif », c’est-à-dire qu’il permet de changer les textes législatifs sur le sujet de la dépénalisation. Il y aurait 6 millions de consommateurs de cannabis en Italie, en estimation. Quant à lui, le marché parallèle du cannabis est jugé à 6 milliards d’euros par année. Le dépénaliser permettrait de couper l’herbe sous le pied aux petits trafiquants et producteurs.
Depuis 2019, la Cour de cassation italienne a autorisé la culture du cannabis chez soi, du moment que cela reste à usage personnel et en faible quantité. Le cannabis dit « light », autrement dit CBD a également été autorisé. Il est commercialisé dans des boutiques spécialisées. En Europe, le cannabis est de plus en plus toléré, sauf en France. Ce dernier est l’un des plus répressifs. Pourtant, d’après des études officielles, ce sont les français les plus grands consommateurs de cannabis en Europe
Une dépénalisation en plusieurs étapes
Dépénaliser le cannabis, c’est-à-dire, supprimer les sanctions pénales jusqu’alors encourues pour sa consommation. La Cour constitutionnelle italienne doit encore valider officiellement le référendum. Mais, cela sent bon, car juridiquement, les arguments pour s’y opposer sont faibles. Les signatures électroniques atteintes, en seulement quelques jours, ont balayé des années de réflexion sur la question. Grâce à cet outil numérique, les jeunes ainsi que toute la société civile ont pu agir en remplissant l’identité numérique. C’est Riccardo Magi, qui en est à l’origine. Il est député d’Europe et activiste du Parti radical, depuis le 5 mars 2018, et se bat pour faire évoluer les droits civils au sein de son pays.