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Guillaume Rousson (Consul à Florence) : "Développer des coopérations sur le terrain"

christian masset et guillaume roussonchristian masset et guillaume rousson
Le Consul général de France à Florence Guillaume Rousson (à droite) avec l'Ambassadeur de France en Italie Christian Masset (à gauche)
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 21 février 2023

Rencontre avec Guillaume Rousson, nouveau Consul général de France et directeur de l’Institut français à Florence, à l’occasion de la réouverture du Consulat après 25 ans d’interruption.

 

Vous venez de prendre vos fonctions de Consul général de France à Florence, grâce à la nouvelle création du Consulat. Quel parcours vous y a conduit ?

A vrai dire, il y a une certaine logique à ce que je me retrouve ici ! J'ai une carrière diplomatique complète, avec plusieurs postes dans ce que nous appelons la chancellerie diplomatique (en clair, la section qui suit les relations bilatérales politiques), mais aussi, et c'est moins courant, des affectations dans le domaine culturel des relations internationales. Ainsi ai-je été, entre autres, ambassadeur-adjoint de la France à l'UNESCO, ou bien encore conseiller culturel de l'ambassade de France à Vienne, directeur de l'Institut français d'Autriche. Enfin, j'occupais au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, juste avant de venir à Florence, un poste à dominante économique. Comme la fonction de consul général à Florence couvrira à la fois des relations avec les institutions régionales politiques, culturelles et économiques, ma candidature présentait un profil adapté. Et je suis très motivé.

 

Quel est votre regard sur Florence ?

Cette ville est une splendeur. L'idée de la beauté y est présente non seulement dans les musées et devant les innombrables monuments, mais elle infuse bien au-delà, dans les rues, les boutiques, les paysages... J'éprouve un réel plaisir à m’installer dans cette ville merveilleuse.
Ensuite, c'est également une ville vivante, avec une vie économique et culturelle intense. Je vais m'employer dans les semaines qui viennent, à mieux la connaître.
Une petite touche personnelle aussi: je suis lyonnais. Or le nom de Florence résonne particulièrement à Lyon : des familles florentines s’y sont solidement installées à la fin du XVème siècle et au début du XVIème, à l'initiative des Médicis. Elles ont alors joué un rôle important dans le développement économique de Lyon. Le vieux Lyon, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO,  en conserve des traces architecturales. Ce n'est pas un hasard si le musée d’histoire de Lyon est situé dans l'Hôtel de Gadagne !

La relation franco-italienne, d’une densité exceptionnelle, passe naturellement par Florence.

Cela fait 25 ans qu’il n’y avait plus de Consul général à Florence. Votre arrivée représente donc une excellente nouvelle pour les Français de la circonscription mais aussi pour les relations franco-italiennes. Comment envisagez-vous votre mission ?

Dans le système français contemporain, les consuls généraux hors capitale n'occupent plus exactement - sauf exception - les mêmes fonctions qu'en 1996. En particulier, la digitalisation, en France comme à l'étranger, a largement simplifié les démarches administratives, et la plupart d'entre elles peuvent être traitées à distance directement avec le consulat général basé à Rome, qui reste le consulat de référence de la circonscription pour de nombreuses démarches. Mais la relation avec la communauté française, ce ne sont pas que les démarches administratives. Le consulat général se doit d'être à l'écoute de la communauté française de ses trois zones de compétence (Toscane, Marches et République de Saint Marin), pour les problèmes de toute nature qu'elle peut rencontrer. Il est pour cela mieux équipé qu’un consulat honoraire.
La relation franco-italienne, d’une densité exceptionnelle, passe naturellement par Florence. Je serai le relai et l’acteur de ce lien pour développer des coopérations dans tous les domaines sur le terrain.

 

Et quelles sont vos priorités, dans le cadre notamment du Traité du Quirinal ?

La décision de rouvrir un consulat général de France à Florence répond aussi à la réalité de la présence française en Toscane et dans les Marches. Mes priorités s’articuleront naturellement autours de cette réalité pour accompagner l’ensemble des acteurs français dans leur action mais aussi susciter de nouvelles coopérations dans le cadre de la stratégie définie par l’ambassade. A Florence, la dimension culturelle s’impose. L’Institut français de Florence, le plus ancien IF au monde, est installé depuis 1910 au Palais Lenzi ; les cours de français connaissent un grand succès et l’objectif est d’attirer toujours plus d’élèves. Au-delà des cours, l’institut est un lieu culturel d’importance dans la ville que je m’emploierai à faire vivre. Toutes les semaines, des projections de grands classiques du cinéma français et des projections inédites sont proposées. L’IF collabore aussi au festival France-Odéon, célèbre dans toute l’Italie et qui accueille chaque année des réalisateurs et acteurs français. L’Institut français Firenze organise régulièrement des cafés conférences autour de personnalités de la scène artistique française, pour faire rayonner nos créations. L’IF a reçu des auteurs comme Annie Ernaux ou Edgar Morin. Ces conférences informelles sont l’occasion de mettre en valeur les liens franco-italiens. L’IF collabore aussi avec le théâtre de la Pergola et le théâtre de la Ville.  La bibliothèque de l’IF propose plus de 30 000 livres, DVD, audio-livres et bandes dessinées ainsi qu’un fonds Jeunesse. La médiathèque développe de nombreuses activités destinées aux établissements scolaires du territoire soit en collaboration avec la mairie de Florence (Programme Le chiavi della città) soit directement avec les écoles intéressées.  

 

Et qu’en est-il du volet économique et universitaire de la coopération franco-italienne en Toscane ?

La densité des relations économiques de la circonscription avec la France sera aussi un axe prioritaire : 101 filiales d’entreprises françaises, actives notamment dans le domaine de la mode et des transports, sont présentes en Toscane.
D’une manière plus générale, le rôle du consul général est aussi d’ouvrer au renforcement des coopérations franco-italiennes dans le cadre du traité du Quirinal : le renforcement de nos coopérations universitaires en est un exemple particulièrement significatif.

L’université de Florence compte déjà 7 doubles diplômes avec des universités françaises, et celle de Pise 8, une dynamique à développer. Le lycée Machiavelli a reçu le label Francéducation en 2022, on en espère d’autres. Dans le domaine éducatif, il existe un partenariat entre Toscane et Nouvelle-Aquitaine que nous voulons renouveler. J’accorderai aussi une attention particulière à la coopération avec l’institut universitaire européen, dont le rayonnement est considérable. Enfin bien sûr, il me reviendra d’être le représentant de la communauté française en Toscane, dans les Marches et à Saint Marin. C’est une communauté importante en nombre (le bureau de vote de Florence comptait près de 4000 inscrits aux dernières élections), dynamique et qui constitue un trait d’union unique et précieux entre notre pays et nos amis toscans, marchigiens et san-marinais.

 

Quel message souhaiteriez-vous transmettre à la communauté française de Florence et de la circonscription (Toscane, Marches et République de Saint-Marin) ?

Lui dire d'abord que ma porte lui sera toujours ouverte. J’irai moi-même à sa rencontre, dans un esprit d’écoute et d’accompagnement. Je compte beaucoup sur nos élus et les associations et je m’appuierai bien sûr sur les services à Rome pour conduire ma mission.

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