Colette Lazarev est arrivée le 26 août 1969 à Rome. Ce n’était pas un choix. Puis au fil du temps, elle évoque une passion absolue et inconditionnelle pour la capitale italienne.
Originaire du Maroc, Colette a d’abord fait des études en licence de lettres à Bordeaux. Amoureuse et grande curieuse, elle a suivi l’amour de sa vie, Grigori Lazarev, occupant une fonction de direction à la FAO. Ils ont donc emprunté les chemins les menant tout droit à Rome. Une nouvelle vie commence, il y a plus de cinquante ans. Les débuts ne sont pas simples pour la jeune femme avec ses deux enfants. Ses études sont interrompues et elle doit tout recommencer dans une ville dont elle ne parle pas la langue, à une époque où l’administration n’est pas évidente non plus. Ne trouvant pas ses repères, La jeune femme se tourne vers l’association Rome Accueil, dont elle sera la présidente en 2001. Une association qui l’a accueillie mais bien plus encore.
L’importance de Rome Accueil
« Être jeune, c’est avoir la faculté à s’enthousiasmer », lance Colette Lazarev, portant une tasse de thé brûlante sur ses lèvres. Elle conte les débuts d’une aventure à travers cette association, qui la sauvée. Désormais Doyenne des présidentes de Rome Accueil, la littéraire a vu l’association naître, se structurer et ainsi se développer pour devenir aujourd’hui « l’organisation incontournable pour tout expatrié arrivant à Rome ». À l’origine, créée en 1986, Rome Accueil permet d’offrir aux mères de famille expatriées et isolées dans un pays inconnu, une aide ainsi qu’une adaptation plus facile dans un nouvel environnement. Ce sont des rencontres, des activités mais également des conseils précieux pour toutes personnes parlant français. C’est d’ailleurs la première association de ce type à Rome. « Les accueils partout sont florissants créant des liens et des solidarités, souvent, pour la vie », confie Colette.
Une implication continuelle
La Doyenne se souvient de la fête des 15 ans de Rome Accueil lors de sa présidence. « C’était magnifique ! J’ai eu l’honneur, en tant que huitième présidente en juin 2001, d’organiser avec une équipe remarquable l’anniversaire de l’association à la Villa Médicis ». Toujours installée à Rome, Collette apparaît souvent aux évènements de Rome Accueil, présidé actuellement par Claire Buob. « Lorsque je suis arrivée à Rome, malgré tout, la déprime à durée dix ans. Puis, j’ai fait de l’histoire de l’art. » Coup de foudre. « Je me suis pris de passion pour Rome ». Collette se tient devant sa précieuse bibliothèque, saisie des photos du bout de ses doigts et ajoute, « Je ne voulais pas être une bourgeoise, vous savez, celles qui jouent au bridge. Puis, j’ai commencé à jouer au bridge. » Colette aime donner, aider, partager mais n’attend jamais rien en retour. Son appartement, un véritable petit cocon dont la culture marocaine possède une place centrale, a vu passer maints et maints visages pour une simple partie de cartes ou une petite fête improvisée. Une proche amie de Colette est décédée récemment. « Il n’y a plus de bridge dans cette maison depuis deux années ». Au tempérament naturellement enjoué, Colette se rendra prochainement à Paris, retrouver son fils Vanuatu. Pour revenir de plus belle dans cette ville, que désormais, elle aime tant. Colette replace sa montre rouge groseille au poignet et se presse d’ajouter, « Le hasard fait bien les choses ».