Si les résultats ne sont pas encore officiels, les estimations donnent le candidat du centre-gauche, Roberto Gualtieri, largement vainqueur.
Pour les observateurs politiques le résultat de ces élections est sans surprise. Après un premier tour ayant propulsé la maire sortante, Virginia Raggi, vers la sortie, le second tour a consacré Roberto Gualtieri, qui a bénéficié, comme on pouvait le prévoir, du report de voix de Calenda et Raggi. Ce retour au pouvoir d’un parti « traditionnel » de gouvernement a réjoui un certain nombre de personnalités politiques.
Le Mouvement 5 Etoiles, qui avait remporté en 2016 les villes de Turin et de Rome, encaisse quant à lui une défaite cuisante, symbole de sa perte de vitesse nationale. Le parti populiste qui a perdu en quelques années la moitié de ses électeurs, a véritablement déçu les espoirs d’une Rome dirigée par une maire n’ayant pas su régler les difficultés de longue date de la ville.
Un mandat sous pression
Ces cinq années seront décisives pour la Ville Éternelle. Le nouvel édile pourra, contrairement à sa prédécesseuse, travailler en étroite collaboration avec le conseil régional du Latium, présidé par Nicola Zingaretti, issu comme lui du Parti Démocrate, et qui a chaleureusement accueilli l’élection de son camarade de parti.
Nombreux sont ceux qui espèrent que les deux entités politiques pourront cette fois-ci travailler en bonne intelligence et allier leurs efforts. Cela ne serait pas de trop pour un maire nouvellement élu qui devra faire ses preuves sur la résolution de problèmes ancestraux (transports, propreté…), alors même que les Romains sont beaucoup à ne plus croire en leurs élus, et que l’abstention élevée lors du scrutin mine quelque peu, avant même sa prise de pouvoir, la légitimité du nouveau sindaco.
Rome entre dans la 3e décennie du XXIe siècle avec des défis qu’elle est obligée de relever si elle souhaite éviter la poursuite de sa tiers-mondisation, dont le dernier acte en date fut les récentes promenades en pleine rue de familles de sangliers attirées par la nourriture émanant des poubelles jonchant les voies romaines. Son potentiel énorme, en tant que capitale culturelle et politique de l’Italie, peut tout à fait lui permettre de surmonter ses difficultés. C’est un travail herculéen qui attend M. Gualtieri dès ce soir.