Jeudi 23 septembre, Mario Draghi s’est rendu devant l’assemblée de la Confindustria, l’équivalent italien de notre MEDEF, afin d’y présenter ses vues sur la situation économique italienne.
Mario Draghi est un homme pragmatique. Alors que l’Italie a perdu 8,9 points de PIB en 2020, et que sa croissance pour 2021 n’est « que » de 6%, le Président du Conseil a déclaré faire de la relance économique sa priorité. Aussi, il a rejeté l’idée d’une hausse des impôts, qui pourrait être un frein à la consommation des ménages. L’objectif du gouvernement est de pérenniser la relance économique, ce qui nécessite une vigilance accrue face au Covid-19 : une nouvelle vague entraînerait des restrictions accompagnées de fermetures et donc d’un ralentissement de l’activité économique. L’ancien directeur de la BCE s’est donc félicité de la réussite du gouvernement de vacciner 80% d’Italiens d’ici à la fin du mois de septembre. Néanmoins, il a rappelé que c’était trop peu, et qu’il était nécessaire de poursuivre le travail de vaccination, qui permettra d’alléger les restrictions encore présentes notamment dans les milieux sportif et culturel.
Une politique de l’union sacrée ?
Draghi a évoqué l’idée d’un “pacte pour l’Italie” aux contours encore flous, mais dont les grandes lignes consisteraient à réunir syndicats et entreprises autour d’un objectif commun : la reprise économique. Draghi souhaite donc appliquer la solution de l’union sacrée, qui lui a permis de se hisser au pouvoir, à l’économie italienne.
Par ailleurs, le Président de la Confindustria, Carlo Bonomi, a fait savoir qu’il soutenait M. Draghi. Il a appelé les partis à ne pas faire valoir leurs intérêts politiciens, mais à mettre en avant ceux de l’Italie, et ce sans menacer la cohésion du gouvernement actuel.
Se prémunir contre la hausse du prix de l’énergie
L’autre point essentiel du discours du Président du Conseil était la lutte contre la récente hausse du prix de l’énergie qui mine l’Europe entière. En effet, le prix du gaz naturel a quadruplé depuis le mois d’avril, ce qui pour le quatrième importateur de gaz au monde est un frein considérable au retour de sa bonne santé économique. M. Draghi a donc annoncé une suspension des contributions liées au gaz pour les Petites et Moyennes entreprises italiennes ainsi que pour les ménages. Cette nouvelle est vécue comme un bol d’air pour une partie des membres de l’organisation patronale, qui se voit encouragée dans la reprise de leur activité.