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Tout savoir sur les élections municipales à Rome

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Écrit par Noé MALAPRIS
Publié le 21 septembre 2021

Les 3 et 4 octobre 2021, puis les 17 et 18 octobre 2021, les Romains seront appelés aux urnes pour désigner leur nouvel édile. Bilan du mandat précédent, forces en présence, enjeux du scrutin… Tout savoir sur l’élection municipale de Rome.

 

Dans ce scrutin à deux tours, ce sont quatre principales coalitions qui s’affronteront, chacune ayant désigné son propre candidat. Virginia Raggi, élue maire de Rome en 2016, brigue cette année un second mandat et la coalition autour du Mouvement 5 Etoiles, auquel elle appartient, a décidé de lui renouveler sa confiance.

Au centre-droit, c’est Enrico Michetti, un avocat peu connu des Romains et inexpérimenté en politique, qui se chargera de faire converger les intérêts de partis comme les Frères d’Italie, Forza Italia, parti de Silvio Berlusconi, ou encore la Ligue, celui de Matteo Salvini.

De l’autre côté de l’échiquier politique, Roberto Gualtieri a été plébiscité dans le cadre d’une primaire pour être le candidat du centre-gauche, dans une coalition menée avant tout par le Parti Démocrate. Carlo Calenda, ancien ministre du développement économique sous Matteo Renzi et actuellement député européen, s’est lui aussi porté candidat sans passer par la primaire.

Ces quatres candidats principaux sont accompagnés de dix-huit autres, qui ne semblent toutefois pas être en mesure de rivaliser, à la manière des élections européennes de 2019 en France et leurs trente-quatre listes dont seules six ont obtenu un siège.

 

Quel bilan pour la maire sortante ?

D’après l’éminent professeur de la LUISS Roberto d’Alimonte, qui nous a fait l’honneur de répondre à nos questions, Mme Raggi a de très faibles chances d’être réélue, en raison d’un bilan jugé plus que médiocre par les électeurs. Celle-ci a en effet été choisie par les Romains, en plus du fait qu’elle était la candidate du mouvement populiste 5 Etoiles et novice en politique, parce qu’elle promettait de résoudre les problèmes spécifiques à Rome que sont la gestion des déchets et les transports publics. Or, une grande majorité de Romains, 70% d’après M. d’Alimonte, juge négativement son mandat, estime qu’il fut caractérisé par l’inaction, et que les réponses apportées à ces problèmes bien identifiés furent largement en-déçà des attentes. La sindaca (maire, en italien) est donc impopulaire à Rome, et risque de ne pas se retrouver au second tour.

 

Quel pronostic ?

Pour M. d’Alimonte, il semble clair que Raggi sera éliminée au second tour. D’après lui, Michetti est presque assuré d’être qualifié au second tour, mais aura du mal à gagner face à Gualtieri ou Calenda, d’une part en raison du fort nombre de reports de voix au candidat qui lui sera opposé, et d’autre part en raison de ses faibles compétences en matière de campagne électorale ; n’oublions pas qu’il est un avocat avant tout, et nouveau en politique. Cela peut être un avantage – ce le fut pour Raggi en 2016 – comme un inconvénient, et la maire ne manque d’ailleurs pas de le railler sur le fait qu’il soit un inconnu pour beaucoup de Romains.

 

Quels sont les enjeux de l’élection ?

Tout Français expatrié à Rome depuis plus de trois jours aura compris que les transports en commun et la gestion des déchets étaient les deux principaux talons d’Achille de la Ville éternelle. Or, on a expliqué précédemment que Raggi avait échoué à apporter des solutions à ces problèmes durant son mandat. Son successeur, si elle n’était pas réélue, se verrait donc confier la lourde tâche d’enfin améliorer la situation…

Par ailleurs, sur le plan politique, il n’est pas certain que cette élection locale ait un réel impact au niveau national. Il sera intéressant toutefois de constater le score de Raggi et donc du Mouvemement 5 Etoiles, qui est en nette perte de vitesse malgré une stabilisation autour de 15-16% de soutiens dans le pays.

Il faudra également surveiller le niveau d’abstention, qui en dira long sur la confiance des Romains en les capacités des candidats à agir favorablement pour la ville.

 

Les Français peuvent-ils voter à cette élection ?

Les Français s’étant inscrits sur les listes électorales romaines avant le 24 août 2021 peuvent voter. En effet, tout citoyen européen résidant à Rome peut demander à être inscrit sur les listes électorales pour les élections municipales et européennes : cependant, il faut s’être inscrit 40 jours avant le scrutin pour les municipales, et 90 jours pour les européennes.

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