Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Les hôpitaux napolitains piégés dans la tornade de la Covid

l’hôpital Antonio Cardarellial’hôpital Antonio Cardarellia
Écrit par Anaïs Lucien-Belliard
Publié le 21 novembre 2020, mis à jour le 21 novembre 2020

Dernièrement, le décès de Giuseppe Cantalupo, dans des toilettes de l’hôpital Antonio Cardarellia de Naples, a ému et révolté la toile. Souffrant de comorbidités liées à son âge, il est difficile de déterminer avec certitude si sa mort est liée directement à la Covid ou à sa santé fragile. Il n’en demeure pas moins que cet événement tragique interroge sur les capacités matérielles des hôpitaux italiens à gérer l’afflux de nouveaux malades et surtout à les accueillir dans le respect de la dignité humaine, en pleine seconde vague.

 

« Ils ont même dérobé son portable et un bracelet en or et en argent qu’il avait avec lui et auquel il tenait particulièrement, » se sont insurgées Annamaria et Patrizia, les filles de l’octogénaire. Son histoire a fait la une des journaux et des chaînes de télévision. Natif de Naples, Giuseppe Cantalupo, 84 ans s’est retrouvé hospitalisé à Cardarellia, après avoir été diagnostiqué avec la Covid-19. Souffrant d’hypertension, de diabète, et des conséquences d’un anévrisme abdominal, il est décédé ce 11 novembre, dans les toilettes de l’hôpital, avant que son cadavre ne soit filmé par un jeune patient également atteint du Sars-Cov-2. Partagée par Gostino Romano, conseiller municipal Forza Italia de Naples, la vidéo est devenue virale en quelques heures, devenant de ce fait le symbole tragique de la saturation des services hospitaliers dans le sud de l’Italie.

 « En publiant cette vidéo, j’ai secoué, j’ai levé un couvercle qui fait réfléchir, pas seulement les citoyens, mais également, j’espère, le gouvernement national. »

« Point d’orgue d’une situation pandémique italienne de plus en plus dégradée » pour reprendre les mots de l’Obs, cette vidéo a profondément choqué l’opinion et la famille du défunt. « Je regrette mais nous ne parviendrons jamais à pardonner au médecin qui nous a appelés pour nous annoncer qu’il était mort dans son lit, avant de découvrir quelques minutes plus tard une vidéo montrant son cadavre dans les toilettes du Cardarelli, » ont déclaré les filles de Giuseppe Cantalupo.

Si le nombre de contaminations semble s’être plus ou moins stabilisé, avec une légère baisse observée ces derniers jours, la multiplication de vidéos révélant les coulisses du désastre sanitaire s’opérant dans les couloirs et les chambres des hôpitaux napolitains, déçoivent les espoirs d’un retour en zone orange ou jaune, à l’approche des fêtes de fin d’année. Pour le Père Maurizio Patriciello, ancien ambulancier militant pour l’amélioration du maillage médical dans la région, ces vidéos-chocs mettent « en lumière les innombrables mensonges proférés et répétés au sujet de la santé en Campanie. »

Flash infos