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Jeux de miroirs entre Ekberg et Bellucci dans « The girl in the fountain »

Monica Bellucci et Anita EkbergMonica Bellucci et Anita Ekberg
« The girl in the fountain », un film documentaire d’Antongiulio Panizi revenant sur le destin incroyable d'Anita Ekberg, la perle de « La Dolce Vita ». (Image - Corriere della Sera)
Écrit par Anaïs Lucien-Belliard
Publié le 3 décembre 2021, mis à jour le 3 décembre 2021

Mardi 30 novembre, Monica Belluci a reçu le prix Stella della Mole du Festival du Film de Turin, après quoi les participants à l’évènement ont pu découvrir The Girl in the Fountain, un documentaire signé Antongiulio Panizzi, magnifiquement élaboré autour de deux actrices charismatiques : la Franco-Italienne Monica Bellucci et la Suédoise Anita Ekberg. Entre images d’archives et prises de vues contemporaines révélant une Monica Bellucci en pleine introspection, après qu’on lui ait proposé d’incarner la Ekberg, La Fille dans la Fontaine revient sur les moments les plus glorieux, mais aussi, les plus pénibles de la vie de la star de La Dolce Vita

 

 

Ramener à la vie la fille dans la fontaine

L’année 1960 bat son plein tandis que les courbes sinueuses d’une actrice à la beauté déroutante, Anita Ekberg, troublent les eaux de la Fontaine de Trevi, et même, du monde entier. C’est au travers de cette scène iconique de La Dolce Vita de Federico Fellini, que l’histoire du cinéma et la mémoire collective ont cristallisé l’ingénue Diva suédoise. Mais la personne et le personnage d’un film ne sont pas la même chose ; durant toute sa vie, Anita s’est évertuée à le démontrer. The Girl in the Fountain narre l’histoire d’une actrice dévorée par sa propre icône, au travers de la voix et de la sensibilité de Monica Bellucci, qui avec égards et délicatesse, se met à la recherche de ce personnage, afin de racheter la figure stéréotypée de la « fille dans la fontaine ».

 

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Monica Bellucci habillée en Anita Ekbergb

 

'Est-ce que je fais bien ou mal de l'interpréter ?'

« Quintessence de la diva », « symbole d’une époque », « icône ». Au premier abord, on pourrait croire que ces éloges superlatifs, au demeurant très flatteurs, portent en eux le désir de rendre hommage, d’offrir un culte respectueux, une adoration sincère. Mais à qui rend-on un culte si ce n’est aux dieux et aux morts ? Ni déesse, ni défunte, le visage et le corps tout entier d’Anita Ekberg, ont été gravé dans le marbre du Cinéma. Propulsée au rang de sex-symbol, transformée en archétype, tandis qu’elle se trouvait au sommet de sa carrière, son destin fut celui d’une femme, d’une artiste, d’une actrice, emmurée vivante dans un rôle qui toute sa vie lui colla à la peau.

Monica Bellucci incarnant Anita Ekberg dans un biopic tomberait donc presque sous le sens. Elle a été Malèna, Cléopâtre et Daniela, alors pourquoi ne pas donner sa chance à la ragazza nella fontana. Comédienne fabuleuse, elle a été couronnée « plus  belle femme du monde » un nombre incalculable de fois. De Cinecittà à Paris et Hollywood, en passant par le cinéma indépendant qu’elle affectionne tant, elle a marqué de son empreinte atypique le Cinéma contemporain occidental. C’est un mythe, une muse pour certains, un fantasme pour d’autres. Mais incarner la Ekberg tombe-t-il véritablement sous le sens pour Monica Bellucci ? C’est tout l’objet du fascinant documentaire d’Antongiulio Panizzi.

 

Monica Bellucci face au miroir

 

Affiche du film The Girl in the Fountain

 

Un dialogue entre deux femmes, deux Divas…

The girl in the fountain est une rencontre en parallèle, un dialogue curieux et pourtant captivant, entre deux femmes et deux époques. Entre ombre et lumière, le film de Panizzi offre un tableau sincère de la vie en clair-obscur d’actrices portée de leur vivant au rang de Diva. C’est l’histoire de trois grands rôles celui de Sylvia, d’Anita et de Monica. C’est un conte réaliste au féminin, un voyage vers les coins les plus reculés de ce monde que l’on admire tant, le Cinéma.

 

Anita Ekberg dos à un miroir

 

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