Mardi 11 janvier, à 7h30, la police a arrêté Emanuele Luchetti, un infirmier de 51 ans originaire de Falconara qui, avec l’aide de quatre complices, vendait de faux pass vaccinaux. En Italie comme en France, la contestation monte d’un cran depuis l’instauration du « super green pass » et nombreux sont ceux qui, pour mettre la main sur le précieux sésame, sont prêts à payer.
Emanuele Luchetti se sera fait prendre la main dans le sac, ou du moins la seringue à la main. Filmé à son insu par les forces de l’ordre tandis qu’il prétendait administrer des doses de vaccins, l’infirmier de cinquante et un ans, et qui avait déjà un casier judiciaire, a depuis été arrêté. Une cinquantaine de personnes seraient passées entre ses mains afin d’obtenir leur passeport vaccinal, avant que sa combine ne commence à éveiller les soupçons.
Il vidait les doses dans une poubelle
Diffusées par la Police nationale sur les réseaux sociaux, les images filmées grâce à l’installation de caméras de surveillance mettent en lumière la manière dont l’infirmier, au lieu d’injecter des doses de vaccins anti-covid, se contentait de les disséminer dans une poubelle.
Le poteau rose découvert par un dentiste
Il aura fallu des semaines à Carlo Miglietta pour rassembler suffisamment de preuves pour incriminer l’infirmier. Dentiste de profession, l’homme de trente-deux ans s’était porté volontaire afin de soutenir la campagne vaccinale à Ancône depuis mars 2021. Remarquant les étranges mouvements de son collègue qui faisait entrer plusieurs patients au même moment dans son box, afin prétendait-il, d’apaiser la « panique », Carlo Miglietta avait entrepris de l’espionner et d’enregistrer ses conversations avec lui avant de les transmettre à la police.
Des clients antivax venus de toute l’Italie
Ils auraient été 45 à recevoir leur pass sanitaire grâce aux malversations de l’infirmier, qui n’aurait pas gagné moins de 18 000 €, d’après plusieurs journaux italiens. Interpelé et placé en détention, selon le Corriere di Bologna, l’homme exigeait entre 300 et 500 euros à ses clients. L’enquête, toujours en cours, devrait révéler l’ampleur de la fraude.