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Dante Alighieri en 5 films atypiques

Filipo Argenti recevant le châtiment éternel dans le Styx Filipo Argenti recevant le châtiment éternel dans le Styx
Filipo Argenti recevant le châtiment éternel dans le Styx (courtesy ©2007, Dante Film, LLC)
Écrit par Anaïs Lucien-Belliard
Publié le 10 mai 2021, mis à jour le 30 juin 2021

La Divine Comédie de Dante est bien plus qu’un classique littéraire en Italie. C’est un véritable monument d’histoire, un chef-d’œuvre qui a traversé les âges, une célébration de ce qui devait devenir un jour la langue de tous les Italiens. Témoignage vivant de l’esprit médiéval, la Commedia a inspiré des générations d’écrivains, d’artistes tel que William Bouguereau et Gustave Doré, mais aussi de cinéastes désireux de retranscrire – avec plus ou moins de génie – le lyrisme du « Père de la langue italienne ». Voici donc, pour régaler votre curiosité, cinq productions originales inspirées de l’œuvre de Dante. Puristes s’abstenir…

 

Le Mystère de Dante (Louis Nero, 2014)

Le Mystère de Dante est un film indépendant partant à la découverte du plus célèbre des hommes de lettres italien. Réalisé par Louis Nero, auteur de Rasputin (2011), la mise en scène de ce documentaire prend la forme d’une enquête composée d’interviews d’artistes et d’intellectuels. Il intègre également des scènes de reconstitution directement inspirées de passages de la Divine Comédie vécus par un alter ego de Dante. Le tournage de cette production a duré deux ans et s’est déroulé entre l’Italie, la France et les États-Unis. Certaines scènes du film ont été tournées dans le sous-sol du Musée Pietro Micca.

 

 

Dante’s Inferno (Mike Disa, Victor Cook, Shuko Murase, Yasuomi Umetsu 2010)

Lorsque la Divine Comédie rencontre L’Estoire de la guerre sainte et Orphée et Eurydice, cela donne Dante’s Inferno : An animated Epic, un film japonais nous ramenant aux temps des Croisade. Après avoir été absent pendant des années, Dante revient de la Troisième Croisade et retrouve sa bienaimée Beatrice mortellement blessée. Tandis qu’elle se meurt, il voit son esprit s’élever vers les cieux, avant d’être brutalement ravis par Lucifer qui l’emporte aux enfers. Se présentant aux portes du Royaume des Morts, il est intercepté par Virgile qui lui propose de le guider au travers des neuf cercles de l’enfer : limbes, luxure, gloutonnerie, gourmandise, colère, hérésie, violence, tromperie et perfidie.

 

 

Dante’s Inferno (Sean Meredith, 2007)

Adapté de l’œuvre de Sandow Birk et de Marcus Sanders, Dante’s Inferno est un film d’animation inspiré du Théâtre à l’italienne. Il met en scène des marionnettes de papier plongées dans un monde urbain chaotique mais non dénué d’humour. L’histoire se déroule dans une Los Angeles contemporaine aux allures de film apocalyptique, où Dante (Dermot Mulroney) entame un voyage initiatique aux enfers, guidé par Virgil (James Cromwell. Au cours de son périple, il fait la rencontre de toutes sortes de créatures prisonnières de son monde de souffrance : des criminels, des politiciens véreux, de papes et bien évidemment du Prince des Ténèbres en personne.  

 

 

La Divine Comédie (Manoel de Oliveira, 1991)

Au cœur d’un asile psychiatrique, des malades mentaux, se prenant aussi bien pour des figures bibliques que des personnages Dostoïevskiens, voient leurs mondes d’hallucinations s’entrecroiser. La Divine Comédie de Manoel de Oliveira est une parabole du monde qui n’a de « Divine » que son titre. Il s’agit en fait d’une réflexion historique qui reprend avec une certaine distance les grands thèmes du travail du poète toscan, à savoir le bien face au mal, la sainteté contre le péché, mais aussi le temps et les mœurs.

 

La Divine Comédie (Manoel de Oliveira, 1991)

 

L’Enfer (Giuseppe De Liguoro, Francesco Bertolini, Adolfo Padovan, 1911)

Plongé au cœur d’une forêt obscure, Dante entreprend de gravir la montagne du salut, quand trois bêtes sauvages se dressent sur sa route. Secouru par sa bien-aimée Béatrice, venue tout droit du Paradis, il rencontre le poète latin Virgile chargé de le guider au travers des limbes, afin qu’il atteigne enfin le Salut. L’Enfer est un film muet en 54 scènes inspiré de l’œuvre de Dante. Inspiré du travail pictural de Gustave Doré, cette œuvre monumentale, premier film italien à cinq bobines produit par la Milano Films, offre un portrait fidèle du premier chant de la Commedia. On y retrouve l’influence des trucages artisanaux de Méliès, mais avec un véritable souci d’authenticité et de réalisme, qui se voit notamment au travers du jeu des acteurs, mais aussi du choix des lieux de tournage, qui privilégient à plusieurs reprises des décors naturels, à l’image des Alpes lombardes. L’Enfer compte au rang de ces premiers longs-métrages dont l’objectif était d’anoblir le cinéma et de le défaire de son image d’attraction foraine.

 

 

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