Le 25 mars (date liée à La Divine Comédie) est la journée consacrée à Dante Alighieri. Cette décision du gouvernement avait été votée à l’unanimité le 4 novembre 2019, reprenant une idée lancée dans les colonnes du Corriere della Sera par l’écrivain Paolo Di Stefano, qui était soutenue par de nombreux intellectuels et les principales institutions culturelles du pays.
L'an dernier, cette journée devait marquer le début des célébrations du 700e anniversaire du poète. Mais le coronavirus a eu raison les plans du ministère du Patrimoine culturel, qui avait fait la promotion de cette initiative en janvier 2020, en collaboration avec la poste italienne. La décision avait alors été prise d'organiser diverses manifestation en 2021.
Le choix d’une date
Au départ, l’on souhaitait retenir la date de la naissance du poète, mais celle-ci reste encore inconnue. On sait seulement qu’il a été baptisé en mars 1266, soit un an après sa naissance ; on suppose néanmoins qu’il serait né entre le 21 mai et le 21 juin 1265, grâce à un passage du Chant XXII du Paradis (vv. 114-117), dans lequel Dante évoque le moment de sa naissance : « quand’ io senti’ di prima l’aere tosco» (“quand je sentis la première fois l’air toscan”). Ce n'est pas non plus la date de sa mort, le 13 ou 14 septembre 1321 qui a été retenue, mais bien une date liée à l'écriture de son oeuvre majeure.
La chaîne de télévision Rai propose une sélection de lectures Dantis et diffusées sur les trois réseaux et sur Rai Play, ainsi que de nombreux autres programmes dédiés à Dante et à son époque sur la plateforme Rai Cultura : entre lectures de le Divine Comédie, podcasts, conférences, entretiens, concerts, il y en a pour tous les goûts.
L’ensemble des manifestations est à retrouver sur le site du Ministère de la Culture.
Quelques mots sur la vie et l'oeuvre de Dante
Dante Alighieri est né en 1265 et mort en 1321. Il est d’abord un poète courtois, on connaît notamment ses chansons issues de la Vita Nuova, œuvre inspirée par l’amour de Béatrice qu’il aurait achevée en 1291 et qui lui aurait valu les louanges de Guido Guizinelli, un des plus brillant poète Toscan de sa génération. A la mort de Béatrice, Dante parût se tourner vers la philosophie, il dit se consoler à la lecture De l’Amicitia de Cicéron et de la Consolation de Philosophie de Boèce. Il entreprit d’écrire successivement, le De Vulgari Eloquentia, la Monarchia, et le Convivio qui formeront l’arsenal philosophique et théologique de la Divine Comédie. Comme le démontre son ambition du De Vulgari Eloquentia qui prône l’utilisation du vulgaire pour un accès au plus grand nombre la langue de la Comédie, est donc écrite à partir des dialectes italiens et notamment du toscan. Ceci démontre la volonté de Dante d’écrire pour un public d’illiteratti, c’est-à-dire qui ne maîtrise pas le latin. Le message de Dante se veut alors message universel.
La Comédie nommée « divine », par un des glossateurs du XIVe siècle, Boccace, est ainsi composée de trois chansons, divisées en chants, eux-mêmes subdivisés en rythmes, de trois vers se suivant selon un système de rimes tierces. La Comédie est nommée ainsi comme relevant d’un style humble et contraire à la tragédie, partant d’une situation funeste, pour se terminer vers une fin heureuse et désirable. Le manuscrit de la Comédie, qui est achevé en 1321 est parvenu jusqu’à nous sous forme peut-être détournée ; en effet, le manuscrit original est perdu, et bien qu’il y ait eu de nombreuses copies, le texte a pu faire l’objet d’erreurs et d’approximations lors de la copie.
Pour le choix de son sujet, Dante fait suite à une longue tradition littéraire. Il apparaît que les visions de l’au-delà bénéficient d’une large audience depuis le siècle précédent autant dans la littérature latine et pastorale que dans la littérature profane et vernaculaire. Huguette Legros recense nombre de ces visions qui concernent l’Enfer, le Purgatoire ou le Paradis.
Des vidéos pour en savoir davantage
Si vous souhaitez en découvrir un peu plus sur ce célèbre poète, voici quelques liens :
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