Pour certains, le cinéma d’animation évoque les films d’art, sérieux, engagés et surtout primés. Pour d’autres, c’est un retour à l’enfance, à l’innocence ainsi qu’aux bons moments passés en famille. Il en existe pour tous les goûts, tous les âges et tous les imaginaires. Plus que de simples dessins animés ces films sont des œuvres d’art à part entière, qu’ils soient destinés au grand public ou à un public niche.
L’histoire du cinéma d’animation italien est peu connue à l’étranger. Pourtant il s’est développé très tôt dans l’histoire du 7ème art transalpin. Faisant ses premiers pas en même temps que le cinéma muet et il se fait notamment connaître grâce à La guerre et le rêve de Momi, un long métrage de 1916, réalisé par Giovanni Pastrone, à l’aide de marionnettes animées. Dans les années 1940, le genre s’affirme et s’émancipe progressivement de l’industrie publicitaire afin de se tailler une place dans le paysage cinématographique international.
Bien que le cinéma d’animation italien ne soit pas aussi développé que celui de son voisin français, il offre tout de même un riche panel de productions populaires. Ces derniers s’adressent cependant, principalement à la jeunesse. Quelques réalisateurs parviennent tout de même à se démarquer en proposant des œuvres plus recherchées esthétiquement, expérimentales et même poétiques.
Gatta Cenerentola (Alessandro Rak, Marino Guarnieri, Ivan Cappiello, Dario Sansone, 2017)
Vittorio Basile, un riche scientifique et armateur napolitain souhaite faire du port de Naples un gigantesque espace de haute technologie, et ce grâce à l’un de ses navires, le Mégaride. Ce dernier doit lui servir de carte mémoire vivante, capable d’enregistrer les faits et gestes de ceux qui montent à bord du bateau. Assassiné le jour même de son mariage par O’Re, un dangereux mafieux, Vittorio lègue le fruit de son travail à sa fille Mia. 15 ans plus tard, la jeune fille devenue aphone observe en silence la mémoire de son père être bafouée par sa belle-mère qui a transformé le Mégaride en maison close, jusqu’au jour où…
Inspiré du conte de Giambattista Basile – le Charles Perrault italien, et de la pièce de Roberto De Simone, Gatta Cenerentola a remporté 7 nominations aux David di Donatello de 2018.
East End (Giuseppe Squillaci, Luca Scanferla, 2015)
Leo, Lex et Vittorio, trois compères, trois enfants tout ce qu’il y a de plus commun s’emparent un jour d’un satellite militaire américain et le détournent afin de regarder gratuitement un match Roma-Lazio. Ce qu’ils ne savent pas encore, c’est qu’ils viennent de mettre Rome au cœur d’un conflit qui les dépasse complètement. Comédie hilarante et pleine de verve, East End célèbre l’amitié, la tolérance et la diversité. C’est un film qui s’inscrit dans l’actualité, et encourage enfants et parents à s’interroger sur leurs comportements sociaux et leur regard sur celui que l’on appelle « l’Autre ».
Fantasticherie di un passeggiatore solitario (Paolo Gaudio, 2014)
Nous sommes en 1876. Un vieux romancier sans-le-sou du nom de Jacques Renou tente d’achever son dernier ouvrage : Les Rêveries d’un Marcheur Solitaire. Plus de 130 ans plus tard, Theo, un étudiant en philosophie un peu bizarre découvre l’œuvre inachevée de l’auteur et se laisse emporter par sa triste poésie. Complètement happé et obsédé par le livre de Renou, Theo tente de lui offrir lui-même un point final. Réalisé grâce à la technique d’animation de pâte à modeler, Fantasticherie di un passeggiatore solitario a été projeté à l’occasion du festival de cinéma Sci-Fi-London.
La fameuse invasion des ours en Sicile (Lorenzo Mattotti, 2019)
Lorsque l’ourson Tonio, fils du roi Léonce est enlevé par des chasseurs, les ours décident d’envahir la Sicile en plein hiver afin d’affronter le Grand-Duc. Accompagné de son armée et d’un magicien, le souverain fait rapidement la conquête de l’île. Séduit par la vie et les coutumes des humains, les ours sont rapidement détrompés par les manières de ces derniers. Réalisé par Lorenzo Mattotti et co-écrit par Jean-Luc Fromental et Thomas Bidegain, ce long-métrage d’animation fit partie de la sélection officielle du Festival de Cannes en 2019.
Gladiateurs de Rome (Iginio Straffi, 2012)
Il s’appelle Timo, il est orphelin et le moins que l’on puisse dire est que c’est un médiocre gladiateur. Adopté par le général Chirone après l’ensevelissement de Pompéi suite à l’éruption du Vésuve, il est élevé dans l’une des plus prestigieuses académies de gladiateurs de Rome. Tombé amoureux de sa sœur adoptive, son monde s’effondre lorsque cette dernière est envoyée en Grèce pour faire son éducation. Des années plus tard, Lucilla est de retour et Timo n’a plus qu’une idée en tête, devenir un « vrai » gladiateur. Aidé par Diane, déesse de la chasse, le chemin vers la gloire est pour lui aussi long qu’ardu.
Interdit aux chiens et aux italiens (Alain Ughetto, 2019)
Luigi Ughetto et ses frères laissent derrière eux leur Piémont natal, afin d’aller découvrir « La Merica », ce pays fabuleux où les dollars poussent sur les arbres… Pourtant, la frontière transalpine à peine traversée, la fratrie dépose ses baluchons en Provence et leur rêve américain devient français. En réalisant Interdit aux chiens et aux Italiens, Alain Ughetto pose des noms et des visages sur une quête identitaire et familiale qui prend racine dans le village d’Ughettera.
À l’aide de témoignages de paysans piémontais nés à la fin du XIXème siècle, le réalisateur français retrace l’histoire de son grand-père et de tant d’autres immigrés italiens, ayant abandonné leurs terres dans l’espoir d’une meilleure vie.
Leo Da Vinci: Mission Mona Lisa (Sergio Manfio, 2018)
Lorsqu’on pense à Léonard de Vinci, on image presque instantanément un vieillard aux cheveux blancs et aux traits austères. Désireux de rompre avec cette image et de s’affranchir de la réalité historique, Sergio Manfio nous propose à la place le récit d’un jeune homme fougueux, intelligent et la tête pleine de rêves, amoureux d’une certaine Mona Lisa. Drôle et divertissant, cette comédie aux accents de chasse au trésor est une véritable aventure qui amène petits et grands à revisiter avec fantaisie la figure de Léonard de Vinci.