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SFBML : plus indépendante, l’association de bienfaisance continue à se renforcer

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Laurent Lesecq et Véronique Di Mercurio, président et vice-présidente de la SFBML
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 1 mars 2022

A l’occasion de l’Assemblée générale ordinaire de la SFBML, rencontre avec le binôme à la présidence de l’association depuis 5 ans, Laurent Lesecq et Véronique Di Mercurio.

 

Cinq ans après avoir relancé la Société Française de Bienfaisance de Milan et Lombardie, le binôme à la présidence de l’association qui vient en aide aux Français en difficulté du Nord de l’Italie, est devenu un trio, accompagné d’une solide équipe de bénévoles. Aujourd’hui, Véronique Di Mercurio passe le flambeau de la présidence à l’ancien vice-président Laurent Lesecq.

 

Quelle évolution a connu la SFBML au cours de cinq années, dont deux intensément marquées par la pandémie ?
Véronique Di Mercurio : J’ai toujours été accompagnée par Laurent en tant que vice-président, en fonctionnant très bien en binôme, et depuis l’année dernière, encore mieux en trio avec l’arrivée de Simon Péneau, également vice-président, en charge de la communication et des partenariats.
Dès le départ, nous avons eu la chance de démarrer avec des bénévoles aux grandes qualités humaines. Aujourd’hui nous sommes une trentaine d’associés, une vingtaine de bénévoles actifs. Je passe désormais le flambeau à Laurent, et devient vice-présidente à mon tour, pour me concentrer davantage sur la formation et la coordination des bénévoles.

Nous accompagnons actuellement 22 familles pour un total de 44 personnes aidées, parmi lesquels des cas très sensibles. La plupart sont des femmes, des parents isolés, des personnes âgées (toutes des femmes), deux malades graves ou très handicapés, quatre présentent des fragilités psychologiques, d’autres sont en recherche d’emploi, ou subissent des violences conjugales. Enfin, nous aidons également cinq enfants et jeunes adultes par un suivi culturel et psycho-social.
Le nombre de personnes aidées est resté stable puisque plusieurs personnes parviennent à prendre leur autonomie, alors que d’autres entrent pour bénéficier de notre accompagnement.
 

L’aide apportée n’est pas seulement financière. Quelle méthode appliquez-vous pour accompagner ces personnes dans le besoin ?
Véronique Di Mercurio : Si nous avons réussi à faire grandir l’association, c’est aussi je pense grâce à au développement de nos compétences et de la méthode. En effet, l’idée initiale n’était pas seulement d’apporter une aide financière mais d’accompagner les personnes sur plusieurs années, 3 ou 4 ans en général, jusqu’à leur autonomie. Il s’agit de créer un lien avec la personne pour comprendre la situation présente et l’historique qui a mené aux difficultés rencontrées
Généralement, nous avons un bénévole référent par personne aidée, mais notre force est aussi de pouvoir travailler en équipe grâce aux multiples compétences de nos bénévoles, des experts juridiques, en finance, en informatique, dans l’enseignement, en ressources humaines ou encore dans le domaine psychosocial.


Sur le plan économique, comment fonctionne la SFBML ?
Laurent Lesecq : Ce que nous avons également fait évoluer au cours de ces dernières années, c’est l’indépendance de l’association grâce à de nouveaux partenariats et deux campagnes d’appel aux dons. La première a été lancée à Noël 2020 (5.324 € collectés), la seconde à Noël dernier où nous avons récoltés 6.510 € grâce à des dons des personnes physiques doublés (pour plus de 3.000€), mais aussi un don exceptionnel de KPMG Italia, de la Chambre de Commerce France Italie et de Crédit Agricole Italia pour faire face à l’urgence Covid.
Depuis 2 ans, nous avons aussi bénéficié de l’augmentation du soutien de la subvention du ministère.  Nous recevons également l’aide STAFE, qui repose nécessairement sur un projet. Le nôtre, que nous souhaitons poursuivre cette année, est le soutien à la culture française pour l’égalité des chances avec les enfants de familles très défavorisées.


En pleine crise sanitaire, malgré le contexte plus difficile, il s’agit donc d’un bilan positif…
Laurent Lesecq : Absolument. Et non seulement pour les dons obtenus mais aussi au niveau de l’équipe qui a continué à se renforcer avec l’arrivée de sept nouveaux bénévoles.
La crise a engendré une prise de conscience que les difficultés n’arrivent pas qu’aux autres, ce qui pousse les gens à avoir davantage envie d’aider les personnes dans le besoin.
Ces nouvelles recrues viennent en outre enrichir notre équipe, de nouvelles compétences professionnelles se sont greffées au fur et à mesure. Sylvain Callot par exemple, conseiller des Français de l’étranger, a créé notre site Internet et il continue avec Granny Geek à nous donner des ordinateurs qu’il a récupéré et reconfiguré. Il offre en outre un accompagnement informatique essentiel à nos aidés pour le sortir de la fracture numérique et ainsi leur donner une ouverture.
 

Pour 2022, quelles sont vos prévisions ?
Laurent Lesecq : Nous nous attendons à avoir plus de frais cette année car pour les personnes les plus fragiles, la crise économique va durer plus longtemps que la fin de la pandémie. C’est par exemple le cas pour l’une de nos aidées qui fait l’objet d’une procédure d’expulsion de son logement. Aussi, il nous est fondamental de poursuivre vers l’autonomie financière en développant les contacts avec les donateurs.
Face aux nouveaux défis sociaux, il nous incombe aussi de développer notre présence dans les quatre régions du Nord de l’Italie que nous couvrons.
Nous entretenons de très bonnes relations avec le consulat et son service social qui nous envoie 90% des cas, nous souhaitons également rencontrer es consuls honoraires des régions de la circonscription.
Le futur s’annonce certes difficile, mais la SFBML contribuera à le rendre moins amer pour le plus de personnes fragiles possible.

 

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