Les Français à l’étranger ne sont pas tous des privilégiés. La Société de Bienfaisance de Milan et de Lombardie (SFBML) prend un nouvel essor pour renforcer son rôle d’aide aux Français d’Italie, en difficulté. Rencontre avec Véronique Di Mercurio, Présidente et Laurent Lesecq, vice-président et Trésorier de l’association.
LePetitJournal/Milan : La Société de Bienfaisance, la plus ancienne association de français à Milan, fait aujourd’hui peau neuve grâce à l’élection d’un nouveau comité. Votre mission va-t-elle évoluer ?
SFBML : L’association existe depuis 1854 avec comme président d’honneur le Consul Général de France à Milan. Depuis sa création, elle vise à aider les Français résidents et de passage en Italie. On travaille en complément du service social du consulat mais nous sommes indépendants. En juin dernier, l’ancienne Présidente a démissionné, ce qui a permis la création d’une nouvelle équipe. Désormais, grâce à une bénévole, nous avons un site Internet, mais aussi une adresse mail et un numéro de téléphone : on peut donc être sollicité directement, il n’est plus nécessaire de passer par le consulat au préalable.
Qui êtes-vous amené à aider ?
Les Français en Italie ont des profils très variés. Tous ne sont pas des expatriés privilégiés. Il peut s’agir de personnes de passage ou venues s’installer il y a de nombreuses années, pour rejoindre un compagnon italien par exemple. Des personnes qui ont vécu un accident de la vie, le chômage ou un divorce.
Le consulat, avec son service d’aide sociale, aide déjà de nombreux Français. Mais comme tout service d’état, son enveloppe financière a beaucoup baissé ces dernières années. On complète ce que le consulat ne peut pas faire, en apportant une aide financière mais aussi un accompagnement régulier, sur le long terme si nécessaire, notamment en cas d’isolement ou de maladie.
L’argent aide les personnes à un moment donné mais ne résout pas ses problèmes. Le fait de les suivre sur plus long terme, de les entendre, donner des conseils ou les mettre en relation avec des personnes permet de diminuer les problèmes financiers qui sont souvent récurrents. L’accompagnement peut être long, pour les personnes âgées souffrant d’isolement par exemple. Ou plus court et ponctuel, pour aider quelqu’un à rentrer à France.
En 2017, 14 personnes ont été aidées économiquement, 11 ont été accompagnées. Si tous les âges sont concernés, la majorité a entre 40 et 55 ans.
D’où viennent vos fonds ?
Depuis toujours, le donateur majoritaire est Milan Accueil, qui grâce à sa soirée de bienfaisance annuelle soutient quatre associations, dont la SFBML. Nous recevons également un don historique de la Communauté française et jusqu’à maintenant, une somme émanant de la réserve parlementaire mais qui depuis cet été, n’existe plus.
Cela va nous pousser à rechercher la diversification des donateurs, ce qui rejoint nos ambitions depuis la reprise en main de la SFBML, à savoir, mieux nous faire connaître.
Votre équipe de bénévoles s’est déjà renforcée. Quels sont vos projets ?
Nos bénévoles ont tous des compétences différentes et une fibre sociale grâce à une expérience de bénévolat à un moment donné.
Tout d’abord, nous devons revoir les statuts qui sont dépassés. Nous voulons profiter de cela pour essayer de devenir une Onlus et ainsi bénéficier du 5x1.000 ce qui pourrait nous permettre une rentrée d’argent et ainsi compenser la fin de l’enveloppe parlementaire.
Nous entendons aussi améliorer la visibilité et l’image de l’association. C’est en bonne voie avec la création d’un site Internet, de nouvelles cartes de visites et affiches. Nous espérons ainsi recevoir des candidatures de bénévoles pour soutenir notre activité.
L’idéal serait d’avoir un binôme pour accompagner chaque personne.
Un autre projet est de trouver des relais locaux. On couvre en effet une zone géographique très large qui s’étend dans tout le Nord de l’Italie hormis le Piémont. Il est donc compliqué pour nous de nous déplacer pour 200, 300 km. Aujourd’hui on est alors contraint de suivre ces personnes par téléphone.
Enfin, on souhaite développer notre aide grâce à la culture : la langue française reste très importante pour ces personnes qui restent attachées à leur identité de français. L’Institut français a ainsi offert une carte d’abonné aux personnes aidées pour notamment leur permettre d’aller au cinéma ou profiter de la médiathèque. On va aussi probablement passer un partenariat avec une galerie d’art. Il s’agit d’inciter ces personnes, souvent isolées, à se retrouver autour d’activités culturelles pur passer d’agréables moments.
Site Internet : www.sfb-milan-lombardie.org
Tel : (+39) 392 3839 545
Email : SFBMilanLombardie@gmail.com